(Nashville) Dans une vidéo en ligne publiée par les Phantoms de Youngstown, dans l’USHL, l’entraîneur des gardiens de but Neil Conway décrit en termes plus qu’élogieux son protégé Jacob Fowler.

Il vante un gardien qui a connu une saison formidable, mais aussi un jeune homme avec qui un appel de routine « se transforme en conversation de 30 minutes ».

On le croira sur parole pour la première affirmation. On confirme toutefois que la seconde est exacte.

Choix de troisième tour du Tricolore au repêchage 2023, le natif de la Floride était comme un poisson dans l’eau devant les journalistes québécois, jeudi, à Nashville. Sourire fendu jusqu’aux oreilles, il a d’emblée lancé des salutations en français et souligné que plusieurs membres de sa famille résidaient à Montréal et dans la région de Québec.

Que ce soit pour le hockey, pour visiter des proches ou pour skier à Tremblant, Fowler a cessé de compter ses visites dans la province. Alors, être sélectionné par le Tricolore, non seulement c’est « très cool », mais « ça boucle la boucle ».

Dans son classement final, la Centrale de recrutement de la LNH le plaçait au cinquième rang des gardiens nord-américains. Il avait eu quelques discussions avec le CH, mais il était conscient qu’à ce stade, n’importe quelle équipe aurait pu le choisir. Sa joie de devenir un membre du Canadien semblait toutefois sincère.

Je n’aurais pu écrire un meilleur scénario !

Jacob Fowler

Fowler estime pratiquer un style fondé sur la simplicité. « Rien de sexy, je veux juste arrêter les rondelles », a-t-il déclaré. En se comparant à Cam Talbot et à Craig Anderson, il verse résolument dans la sobriété. Il ajoutera néanmoins Jake Oettinger à la liste.

« Arrêter les rondelles », il l’a fait avec succès au cours de la dernière année. À Youngstown, il a présenté la meilleure moyenne de buts accordés et le meilleur taux d’arrêts de l’USHL, une rareté pour un cerbère de 18 ans. Gardien par excellence du circuit, il a mené son équipe à la conquête de la Coupe Clark, remise à l’équipe championne junior au pays.

Son entraîneur spécialisé Neil Conway évoque sa lecture du jeu de niveau « élite ». « Il voit le jeu à un très haut niveau, à haute vitesse », a-t-il expliqué, en plus de vanter sa maîtrise de la rondelle à l’extérieur de son filet.

Confiance

Fowler aura l’occasion de découvrir Montréal au cours des prochains jours au camp de développement de l’organisation. Puis, à l’automne, il amorcera sa carrière universitaire au Boston College, où il disposera de quatre ans pour se développer, loin de la métropole. Fils de deux avocats, il entamera des études en communication, un choix parfaitement cohérent avec sa personnalité.

Il parle ouvertement de sa « confiance en soi », mais ne croit pas être « arrogant » (cocky). « Je connais mon jeu, et je me connais. Je sais ce que je peux apporter. » Il désire améliorer sa vitesse. Il en aura le temps à Boston.

L’observateur averti aura également remarqué qu’à 6 pi 2 po et un peu plus de 223 lb, à 18 ans, il n’est pas le plus effilé des membres de sa confrérie. Cet état de fait n’inquiète aucunement le Tricolore.

C’est tellement un compétiteur.

Martin Lapointe, codirecteur du recrutement du Canadien

« Quand tu te sens bien dans ton corps, tu peux bouger vite et être athlétique, a expliqué le codirecteur du recrutement. Il va encore s’améliorer et s’amincir. Il est très agile. Pour nous, [sa forme physique] n’est pas une grosse priorité. »

Le principal concerné ne semble pas, par ailleurs, s’émouvoir de la pression supplémentaire sur ses épaules. « Comme compétiteur, je ne veux pas que ce soit facile, a-t-il dit. Je veux être sous les projecteurs. La pression est un privilège. Je crois que c’est sous haute pression qu’on donne le meilleur de soi-même. »

S’il devait faire son chemin jusqu’à un rôle à temps plein avec le Canadien, il sera servi !