Les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions.

Soumettez vos questions

Changer… de ligue ?

Serait-il possible pour une équipe de la LNH, disons le Canadien de Montréal, de quitter cette ligue ? Y a-t-il un délai ou une pénalité ? Comment réussir un divorce à l’amiable ?

Michel Trottier

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Je ne vous mentirai pas, c’est une bien drôle de question. Évidemment, tout se peut. Une équipe professionnelle est d’abord une entreprise, que ses actionnaires peuvent décider de dissoudre à tout moment. Il reviendrait alors à la ligue de trouver un mécanisme pour réaffecter les joueurs. Comme les North Stars du Minnesota l’ont fait avec les Barons de Cleveland en 1978, une équipe pourrait en absorber une autre, par exemple. Sinon, organiserait-on un repêchage ? Les joueurs deviendraient-ils tous autonomes ? Ce serait à préciser. On peut d’emblée exclure l’idée pour l’organisation de se joindre à une autre ligue, puisqu’il n’y a pas de circuit concurrent. Maintenant, sachant que les Sénateurs d’Ottawa ont été achetés pour près de 1 milliard de dollars, on déduira que tout propriétaire vendra son club avant de fermer boutique !

Négocier sans agent

PHOTO WILFREDO LEE, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Anthony Duclair

Est-ce qu’il y a encore des joueurs de hockey qui négocient sans agent comme Martin Brodeur le faisait à l’époque ?

Jean-Philippe Deschênes-Gilbert

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

C’est loin d’être la norme, mais oui, il y en a quelques-uns. Drew Doughty, des Kings de Los Angeles, Nicklas Backstrom, des Capitals de Washington, et Anthony Duclair, des Panthers de la Floride, ont tous signé leur plus récent contrat sans agent. Doughty et Backstrom sont demeurés avec l’équipe qui les employait déjà, ce qui peut laisser supposer un contexte plus favorable, vu la relation déjà existante entre les deux parties. Il s’agit par ailleurs de joueurs ayant un grand impact sur leur club. Duclair, toutefois, n’avait pas reçu d’offre qualificative des Sénateurs d’Ottawa, en octobre 2020, et a rapidement dû se trouver du boulot ailleurs. Il a d’abord décroché une entente d’un an avec les Panthers de la Floride, puis a négocié son augmentation de salaire l’été suivant, signant cette fois un pacte de trois ans.

Le regret du ballottage

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Noah Juulsen a été placé au ballotage par les Canucks de Vancouver en avril dernier.

Un joueur dont le nom est soumis au ballottage peut-il être retiré de cette liste si les dirigeants de son équipe constatent un intérêt pour ce joueur d’une tierce équipe ?

Pierre Rheault

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Le plus simplement du monde : non. Les équipes, sauf exception, ne placent pas les joueurs au ballottage sur un coup de tête. Elles le font en connaissance de cause, évaluant le risque de perdre un joueur selon sa valeur sur le marché des transactions.

Mais à qui va la passe ?

PHOTO DERIK HAMILTON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Tim Peel, arbitre de la LNH

Vu la vitesse à laquelle le jeu se déroule dans la LNH, comment un arbitre fait-il pour déterminer qui a obtenu les passes lorsqu’un but est marqué ?

François Lessard

Réponse de Simon-Olivier Lorange 

Cette tâche échoit aux officiels hors glace. C’est aussi eux qui compilent les tirs au but et les mises en échec, par exemple. Ils pourront évidemment se référer à une reprise vidéo pour être certains que l’attribution des mentions d’aide est exacte. Les situations serrées retardent d’ailleurs parfois l’annonce des buts dans l’amphithéâtre.

Le port de la grille complète

PHOTO JOHN LOCHER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Morgan Barron s’est fait pousser sur la lame d’un patin au début des dernières séries éliminatoires.

Pourquoi, à l’instar des clubs féminins de hockey, les joueurs ne portent-ils pas un casque avec un grillage au hockey masculin ?

Louis Beaudoin

Réponse de Justin Vézina

C’est une réflexion qui est nécessaire après une scène terrifiante où l’attaquant des Jets de Winnipeg Morgan Barron s’est fait pousser sur la lame d’un patin au début des dernières séries éliminatoires. Ce genre d’image marque les esprits. Cela dit, commençons par noter qu’il y a encore une poignée de joueurs dans la LNH qui jouent sans visière, comme Jamie Benn et Ryan O’Reilly, compte tenu d’une clause de droits acquis. Que tous les joueurs de la LNH portent la visière serait déjà un bon point de départ. Ensuite, j’ajouterais que tous les joueurs au Québec d’âge junior ou moins doivent porter la grille – l’unique exception ici est la LHJMQ. Au Québec, ce sont donc uniquement les joueurs d’âge sénior ou ceux qui évoluent dans des ligues récréatives qui peuvent se laisser glisser les joues dans le vent. Je divague toutefois un peu de la question originale, mais pourquoi tous les joueurs ne portent-ils pas la grille, qui est bien plus sécuritaire ? En fait, tant qu’elle ne sera pas exigée, elle ne sera pas portée. Aucun joueur de la LNH ne la porte, excepté pour ceux qui ont une blessure et elle devient impérative. Pour l’argument d’une meilleure vision, je tiens à rappeler que les visières complètes – les fishbowls dans le jargon – existent. Ma théorie, c’est que très peu d’égos de joueurs de la LNH pourraient supporter d’être le premier à arborer la grille. Ce serait probablement vu comme un signe de faiblesse, même si c’est une décision plus que rationnelle. Alors qui sera – et surtout quand – l’émule de Jacques Plante, c’est une excellente question. Probablement après un accident de trop.