Le prix de consolation du repêchage de 2015, Jack Eichel, aura finalement soulevé la Coupe Stanley avant le premier choix au total, Connor McDavid.

Mais Eichel a vécu au préalable six éliminations hâtives à Buffalo, une grave blessure cervicale qui aurait pu compromettre sa carrière, un échange à Vegas, et une autre exclusion des séries, avec sa nouvelle équipe, avant d’atteindre le Graal.

Au moment d’être repêché au deuxième rang cette année-là, les Golden Knights de Las Vegas n’étaient pourtant même pas à l’état embryonnaire…

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS

Jack Eichel et Ivan Barbashev

Il ne faut pas trop chercher à comprendre le modèle de Vegas, champion après seulement six années d’existence. On doit crier au génie, ou à l’alignement des astres.

Le récipiendaire du trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence en séries, Jonathan Marchessault, 25 points, dont 13 buts, en 22 matchs, avait été rendu disponible par les Panthers de la Floride lors du repêchage de l’élargissement des cadres afin de protéger deux défenseurs qui n’étaient plus dans la Ligue deux ans plus tard.

Le troisième membre de ce premier trio avec Eichel et Marchessault, Ivan Barbashev, 18 points en 22 matchs de séries éliminatoires, a été obtenu à la date limite des échanges pour un espoir de catégorie B.

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS

Jonathan Marchessault

Le deuxième centre, Chandler Stephenson, 20 points en 22 matchs éliminatoires, 65 points en saison régulière, n’avait jamais obtenu 20 points dans une saison à Washington avant d’être échangé en 2019 pour un choix de… cinquième tour.

Son ailier gauche, Brett Howden, a été obtenu pour un défenseur de Ligue américaine de 27 ans et un choix de quatrième tour. À droite, Mark Stone était hautement convoité au moment où les Sénateurs ont choisi de l’échanger en 2019, mais le jeune défenseur obtenu en retour, Erik Brannstrom, tarde toujours à remplir ses promesses et le joueur repêché au deuxième tour avec le choix des Knights, Egor Sokolov, traîne toujours dans les mineures.

Reilly Smith et William Karlsson ont été obtenus lors du premier assemblage de l’équipe en 2017. Karlsson venait de connaître une saison de 25 points, dont seulement six buts, en 82 matchs à Columbus. Il a amassé 307 points en 432 matchs depuis son arrivée à Vegas, une moyenne de presque 60 points par année, et 20 points en 22 rencontres dans ces séries. À leur droite, Mike Amadio a été réclamé au ballottage.

PHOTO LUCAS PELTIER, USA TODAY SPORTS

Reilly Smith (19) et William Karlsson (71)

Le centre de quatrième trio, Nicolas Roy, a coûté plus cher, Erik Haula, mais on cherchait à libérer de la masse salariale. William Carrier a été rendu disponible lors du repêchage de l’élargissement des cadres.

En défense, Alex Pietrangelo demeure la seule acquisition coûteuse : un contrat de 61 millions pour sept ans sur le marché des joueurs autonomes. Le meilleur défenseur offensif du club, Shea Theodore, a été offert gratuitement par les Ducks d’Anaheim, il avait alors seulement 21 ans, pour s’assurer que les Knights ne réclament pas Sami Vatanen ou Josh Manson.

Brayden McNabb a été réclamé lui aussi lors du repêchage de l’élargissement des cadres. Il était un défenseur marginal à Los Angeles. Jamais repêché, Zach Whitecloud a été embauché à sa sortie des rangs collégiaux en 2018. Alec Martinez, le partenaire de Pietrangelo au sein de la première paire, a été obtenu en 2019, pour deux choix de deuxième tour.

L’histoire du gardien Adin Hill a été racontée abondamment ces dernières semaines. Obtenu l’an dernier des Sharks de San Jose pour un choix de quatrième tour, il doit sa place dans la formation aux blessures subies par Robin Lehner, Laurent Brossoit, puis Logan Thompson. On ne lui a même pas vu le bout du nez avant le second match de la série de deuxième tour contre les Oilers d’Edmonton. Il n’était même pas en uniforme lors du premier match des séries. Le vétéran Jonathan Quick agissait à titre d’auxiliaire à Brossoit.

Hill a constitué un sérieux candidat au titre de joueur par excellence en séries avec une fiche de 11-2, une moyenne de 2,17 et un taux d’arrêts de ,932. Ses performances pourraient lui valoir un joli contrat sur le marché des joueurs autonomes, même si l’échantillon est mince.

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS

Adin Hill

Les Golden Knights comptaient sur un seul joueur repêché par l’organisation, Nicolas Hague, membre de la troisième paire, le défenseur le moins utilisé en séries.

Cinq de leurs six choix de premier tour depuis 2017 ont été échangés. Il reste seulement Brendan Brisson, fils du célèbre agent Pat Brisson.

Les Golden Knights n’ont pas toujours frappé dans le mille. Nick Suzuki s’est établi comme premier centre du Canadien et Max Pacioretty n’y est plus, envoyé en Caroline pour une bouchée de pain afin de libérer de la masse salariale.

Cody Glass, sixième choix au total en 2017, s’est établi à Nashville tandis que Nolan Patrick est sur la liste des blessés encore une fois. Mais les gestionnaires de Vegas ne songent ni à Suzuki, ni à Glass ce matin.

Plusieurs organisations chercheront à imiter les Golden Knights prochainement. Mais la plupart risquent de faire chou blanc. On n’imite pas Vegas. On admire et on s’incline…

Vegas et le plafond

Les dirigeants des Golden Knights doivent déjà planifier la prochaine saison et se conformer au plafond salarial. S’ils mettent Adin Hill sous contrat, ils auront un gardien de trop, mais peuvent échanger Robin Lehner et son salaire de 5 millions en offrant un choix au repêchage à une équipe dont la marge de manœuvre salariale permettrait une telle transaction.

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, USA TODAY SPORTS

Ivan Barbashev et Adin Hill

Barbashev veut revenir à Vegas et les Golden Knights pourraient se permettre de le retenir. Mais il faudra sans doute avoir échangé Lehner ou un autre puisque l’équipe dispose de seulement 3,4 millions d’espace sur la masse avec 20 joueurs sous contrat, selon le site capfriendly.com.

En bref, rien de majeur ; les dirigeants de l’équipe peuvent se permettre de festoyer quelques jours.

À ne pas manquer

  1. « Nous voici en juin 2023, et qu’est-ce qu’on voit ? On voit une Coupe Stanley dans le désert du Nevada, pour la première fois depuis le début de l’humanité, et même plus ». Richard Labbé se sentait poétique, à la suite de la victoire de Vegas mardi soir. Cette phrase restera dans les annales.
  2. Affectée à la couverture du Grand Prix de Montréal, Katherine Harvey-Pinard nous parle de Max Verstappen aujourd’hui.
  3. Il fallait payer pour le nombre de blessés chez le Canadien et l’organisation a congédié deux thérapeutes mardi. Les détails de Guillaume Lefrançois.