Les Blue Jackets de Columbus ont attendu sept ans avant de finalement participer aux séries éliminatoires une première fois, en 2009.

Les Thrashers d’Atlanta ont mis six ans, mais participé aux séries une seule fois en onze ans avant de déménager à Winnipeg.

Les Predators de Nashville ont mis six ans à atteindre les séries, mais douze avant de remporter une première ronde.

Le Wild du Minnesota a connu seulement deux années difficiles, avant d’atteindre le carré d’as en 2003 grâce au génie de Jacques Lemaire, mais attendu deux autres années avant de retourner en séries, et dix ans avant de gagner une autre ronde.

L’époque où les nouvelles équipes de la LNH vivaient une longue traversée du désert avant de devenir compétitives est révolue.

Les Golden Knights ont atteint la finale de la Coupe Stanley dès leur première année d’existence en 2017-2018 et participent aux séries pour la cinquième fois en six ans ce printemps après une saison de 111 points.

À sa deuxième année dans la LNH, le Kraken de Seattle a ébranlé les champions en titre, l’Avalanche du Colorado lors du premier match de leur série de premier tour, avant de perdre une rencontre serrée jeudi, 3-2, malgré une avance de deux buts. Même s’ils devaient subir l’élimination de leurs gigantesques adversaires, ils pourraient crier mission accomplie.

Le changement dans la réglementation au fil des décennies a évidemment avantagé les Golden Knights et le Kraken.

Entre 1998 et 2000, les années de naissance de Nashville, Atlanta, Columbus et le Minnesota, les clubs pouvaient encore protéger un gardien, neuf attaquants et cinq défenseurs. Seuls les joueurs marginaux étaient disponibles.

Mais en permettant aux équipes de protéger seulement un gardien, trois défenseurs et sept attaquants, ou un gardien et huit joueurs, nonobstant la position, on rend disponible des joueurs intéressants. On touche au top quatre défensif et on peut retrouver de solides joueurs de troisième trio.

Le Kraken a ainsi pu mettre la main sur des joueurs importants, le défenseur Vince Dunn des Blues, 26 ans, 64 points en 81 matchs, ou Jared McCann, des Maple Leafs, 26 ans également, le meilleur compteur de l’équipe avec 70 points, dont 40 buts, en 79 matchs. Étonnant quand même que Pittsburgh ait préféré protéger Ted Blueger et non McCann. Ils ont en effet échangé McCann à Toronto trois jours avant le repêchage de l’élargissement des cadres de façon à obtenir quelque chose en retour (Filip Hallander) plutôt que de protéger McCann.

PHOTO JEROME MIRON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Vince Dunn

On comprend la LNH d’avoir modifié ses règles pour favoriser les nouveaux clubs. Les Blue Jackets et le Wild ont payé 80 millionsUS pour obtenir une équipe. Les Golden Knights ? 500 millions US. Le Kraken ? 650 millions US.

Mais au-delà des règlements, le plafond salarial est sans doute un plus grand allié encore. Les Golden Knights ont reçu une quantité impressionnante de cadeaux pour soulager certaines organisations coincées par le plafond.

Ainsi, Nick Suzuki et Erik Brannstrom, tous deux repêchés dans le top quinze en 2017, leur ont permis d’obtenir Max Pacioretty et Mark Stone et maintenir leur niveau d’excellence après leur surprenant parcours du printemps 2018.

Le Kraken a pu hériter de joueurs de qualités tels Jordan Eberle, 63 points cette saison, Yanni Gourde, essentiel au troisième trio, parce que leur contrat était devenu trop lourd pour les Islanders et le Lightning.

Oliver Bjorkstrand a été cédé au Kraken l’été dernier moyennant des choix de troisième et quatrième tours après une saison de 28 buts et 57 points parce que les Blue Jackets devaient alléger leur masse salariale pour accueillir Johnny Gaudreau.

Et ce même plafond, contraignant pour la majorité des clubs, a permis au Kraken d’embaucher des joueurs de premier plan sur le marché des joueurs autonomes, Adam Larsson, Jaden Schwartz, Alex Wennberg et les gardiens Philipp Grubauer et Martin Jones, entre autres.

Ajoutez à cela un deuxième choix au total en 2021, Matthew Beniers, déjà un centre numéro un à seulement 20 ans, un chef d’orchestre derrière le banc pour obtenir le maximum de ses joueurs au plan collectif, et vous avez un club intéressant dès sa deuxième année d’existence.

Patrick Kane s’éclate finalement

Il y avait certaines inquiétudes à New York en fin de saison avec la production de Patrick Kane. L’ancienne gloire des Blackhawks de Chicago a amassé seulement 12 points, dont cinq buts, en 19 matchs après son acquisition.

PHOTO SETH WENIG, ASSOCIATED PRESS

Patrick Kane

Le chroniqueur du New York Post, Larry Brooks, implorait la patience, et rappelait l’exemple de Martin St-Louis lors des séries en 2014. L’entraîneur du Canadien avait obtenu seulement huit points, dont un but, en 19 matchs après son arrivée de Tampa, mais s’est distingué en séries avec 15 points, dont huit buts, en 25 matchs, en route vers la finale de la Coupe Stanley.

Kane a été fumant jeudi avec trois points, dont deux aides sur les buts de Chris Kreider, les deuxième et troisième des Rangers, et il a ajouté le but d’assurance en troisième période. Les Rangers mènent désormais leur série 2-0 et disputeront leurs deux prochains matchs à domicile. À lui d’écrire le reste de l’histoire…

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