Jakob Pelletier ne l’aurait pas cru, si on lui avait dit en septembre qu’il disputerait cette année ses 24 premières rencontres dans la Ligue nationale. Et que ses compagnons de trio seraient la plupart du temps Jonathan Huberdeau et Nazem Kadri.

Pelletier est le premier à admettre qu’il n’a « pas eu un bon camp d’entraînement » en septembre. Retranché tôt, il est retourné avec les Wranglers de Calgary, dans la Ligue américaine, où la machine a mis du temps à se mettre en marche. Le Québécois a été blanchi à ses quatre premières parties.

« C’était un lent départ, mais je me suis replacé après un mois et je pense que ça a déboulé un peu », a-t-il raconté, mercredi, lors d’un appel avec La Presse avant un entraînement.

Ça a déboulé, oui, c’est le moins qu’on puisse dire. À ses 28 matchs suivants, le jeune homme de 22 ans a enfilé 16 buts et ajouté 20 mentions d’aide. Malgré tout, il ne s’attendait « pas du tout » à recevoir l’appel des Flames, début janvier. « Ç’a été une surprise », dit-il. Une belle surprise.

Une fois dans l’environnement des Flames, sa patience a été mise à l’épreuve. Il a accompagné l’équipe sur la route pendant 10 jours sans qu’on fasse appel à ses services. C’est le 21 janvier qu’il a enfin disputé son premier match dans la Ligue nationale, contre le Lightning de Tampa Bay.

Après la rencontre, l’entraîneur-chef Darryl Sutter avait été interrogé sur ce qu’il avait pensé de la performance du choix de première ronde en 2019. « C’est quel numéro ? », avait-il lancé avec son sérieux habituel. Des propos qui n’ont pas passé auprès de bien des gens.

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L’entraîneur-chef des Flames de Calgary, Darryl Sutter

« Je pense qu’il a plus dit ça pour les médias », soutient Pelletier.

Je me rappelle que le lendemain, je suis allé le voir et il m’avait dit : “Félicitations, Pelts, tu as connu un excellent match”. Si je n’avais pas si bien joué pour lui, je ne pense pas que j’aurais joué le match après.

Jakob Pelletier

Des propos très sensés, parce que Pelletier a finalement disputé les 21 rencontres suivantes.

« Je pense que le plan, au début, c’était un peu que j’en joue une et que je retourne en bas. […] Match après match, je travaillais fort pour essayer de regagner le poste pour le match suivant. »

Une ligue de résultats

Le temps de glace de Pelletier avec les Flames a varié d’une rencontre à l’autre. Il a augmenté quand il s’est retrouvé sur un trio aux côtés de Kadri et Huberdeau. Le jeune homme a d’ailleurs tissé un bon lien avec ce dernier.

« Je me rappelle le premier jour, j’étais quand même stressé. J’ai parlé un peu [à Huberdeau] et, pour vrai, il a été vraiment gentil. Plus ça avançait, plus j’étais chum avec lui. C’est vraiment un bon gars. »

En 24 matchs dans le circuit Bettman, Pelletier a enregistré 3 buts et 4 mentions d’aide. Il a toutefois été laissé de côté lors de 12 des 14 derniers matchs de la saison, alors que les Flames luttaient pour une place en séries. « En tant que joueur, tu veux être sur la glace, tu veux aider. C’est ça qui a été dur, mais c’est de l’expérience », évoque-t-il.

L’attaquant de 5 pi 9 po a pris le temps de savourer les beaux moments : son premier match à Calgary, son premier but à Buffalo, sa visite au Madison Square Garden – « C’est insane ! », lance-t-il. Et il croit bien avoir démontré qu’il a sa place dans la grande ligue.

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Jakob Pelletier (49)

Je pense que le monde était sceptique : peut-être qu’il est trop petit, pas assez vite. Je pense que j’ai prouvé que je peux jouer, mais je pense aussi que c’est une ligue de résultats. C’est à moi à produire plus l’an prochain si je veux rester en haut pour l’année au complet.

Jakob Pelletier

Le Québécois devra aussi gagner la confiance du nouveau directeur général, Brad Treliving ayant été remercié à la fin de la campagne.

« C’est lui qui m’avait repêché. C’est vraiment un gars extraordinaire. Je veux dire, c’était un bon directeur général, mais aussi un gars super fin. C’est sûr que ça me fait quelque chose. Je ne sais pas trop ce qui va arriver. »

Un gros été

À la fin de la saison des Flames, Pelletier a été retourné aux Wranglers, qui ont terminé leur saison au premier rang de la Ligue américaine. Il tentera d’aider l’équipe à mettre la main sur la Coupe Calder.

« On a fini premiers, donc je pense que la pression n’est pas juste sur un joueur. On a une très bonne équipe. Moi, mon seul but, c’est de gagner ici. »

Une fois que ce sera fait, Pelletier aura tout un été pour travailler sur certains aspects de son jeu et s’assurer de connaître le meilleur camp d’entraînement possible en septembre.

« C’est l’été le plus important de ma vie. C’est ma dernière année de contrat. C’est un très gros été. Je veux rester en haut pour les 82 games et les séries. »