Fraîchement débarqué à Laval, le gardien Jakub Dobeš a tenu son premier entraînement avec le Rocket mardi.

À la sortie de la glace, il a dû prendre quelques photos pour du matériel promotionnel. Un son caractéristique et de mauvais augure s’est alors fait entendre par quelques journalistes présents : celui de patins sur du béton. « Merde, je suis sur du béton… », a lancé Dobeš à ce moment-là, en riant.

Tout est nouveau et à apprendre pour le gaillard de 6 pi 5 po. Ce n’est toutefois pas la première fois qu’il est parachuté dans un nouvel environnement.

Le Tchèque a quitté son nid familial à 15 ans dans l’espoir d’un jour s’établir dans le monde professionnel. À 16 ans, il se rendait aux États-Unis. Grâce à sa mère, professeure d’anglais, la langue ne l’a pas trop ébranlé. Surprenamment, la charmante ville de Topeka au Kansas non plus.

Parce qu’avant d’évoluer dans l’USHL puis dans la prestigieuse division du Big Ten de la NCAA, Dobeš a disputé 11 rencontres avec les Pilots de Topeka dans la NAHL, un championnat de deuxième division junior.

« J’ai aimé Topeka, a-t-il dit en souriant. J’ai signé avec eux, car j’avais le statut de joueur étranger dans l’USHL et ils avaient déjà un autre gardien étranger en Akira Schmid, qui est maintenant avec les Devils. J’ai été rappelé la journée où il a été échangé. Mais j’ai eu beaucoup de plaisir là-bas. »

Le Rocket sera donc la cinquième équipe nord-américaine du gardien de 21 ans. Celui qui se décrit comme un gardien « qui aime jouer la rondelle » et qui n’est « pas stressé » a bien profité de son premier entraînement avec le Rocket. Il a d’ailleurs commencé à tirer la pipe de ses coéquipiers.

« Les gars ont eu quelques buts chanceux, mais je vais corriger ça », a-t-il affirmé.

« La meilleure décision à long terme »

Après l’élimination de son club de l’Université d’Ohio State en qualification pour le tournoi Frozen Four, Dobeš a entamé sa réflexion pour la suite de sa carrière.

« On s’est fait éliminer le dimanche. Le lundi, je me posais déjà la question sur mon avenir. J’ai décidé jeudi, puis c’est allé vite. Le jeudi soir, on a signé le contrat et le vendredi, on l’a annoncé », a-t-il relaté.

Après deux saisons dans la NCAA où il s’est taillé une place parmi la dizaine de « demi-finalistes » au trophée Mike Richter, qui récompense le meilleur gardien de la NCAA, le portier a souhaité affronter un autre défi.

« J’avais choisi le Big Ten pour affronter de meilleurs joueurs, a-t-il expliqué. Les grands défis te rendent meilleur. »

En choisissant de venir ici, j’affronterai encore de meilleurs joueurs et ça fera de moi un meilleur gardien.

Jakub Dobeš

Dobeš a un contrat en poche pour les années 2023-2024 et 2024-2025 avec le Canadien, mais pour cette année avec le Rocket exclusivement. L’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle, a précisé que si le club montréalais « a jugé qu’il est prêt, alors il est prêt ». Alors, dans ce cas précis, la question ne sera pas posée à Kent Hughes.

Si son statut de choix de cinquième tour en 2020 ne l’intimide pas par rapport à d’autres coéquipiers sélectionnés plus tôt, Dobeš sait qu’il a encore du travail à faire avant d’aider le Tricolore, ou même le Rocket.

« Je dois être meilleur techniquement. Sidney Crosby et Nathan MacKinnon vont trouver la moindre ouverture. Je dois donc m’ajuster à affronter de meilleurs joueurs. Je dois profiter de ma taille », a-t-il noté.

Houle n’a pas totalement écarté la possibilité de voir Dobeš devant la cage du club lavallois cette saison, « car il peut y avoir des blessures ». Mais somme toute, le nouveau venu devrait rester en retrait d’ici la fin de la saison.

Il aura donc le temps de s’acclimater au club, progresser, sans oublier la chance de découvrir chaque recoin de la Place Bell.

Un gardien avec le numéro… 71 ?

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Jakub Dobeš se décrit comme un gardien « qui aime jouer la rondelle » et qui n’est « pas stressé ».

Même si une poignée de gardiens dans la LNH arborent des numéros élevés – voir ici celui des Kings de Los Angeles Joonas Korpisalo (70) et celui du Lightning de Tampa Bay Andrei Vasilevskiy (88) –, peu dérogent des quelques numéros traditionnels comme le 1, le 30 et le 31. Bien qu’il soit au courant que le 71 « est un numéro de patineur », Dobeš a tenu à expliquer pourquoi il l’a porté presque toute sa carrière et maintenant avec le Rocket : « Quand j’étais petit, je jouais au PlayStation et un joueur qui a le même surnom que moi avait le numéro 71 [ce joueur était Filip Kuba et le surnom de Dobeš est Kuba]. Quand je jouais avec, je pensais que c’était moi. La semaine suivante, on choisissait notre numéro pour la saison, donc je l’ai pris. C’est un numéro unique et ça me représente. »

Justin Vézina, La Presse