Est-ce que Kent Hughes aurait des talents de magicien cachés quelque part ? On va savoir ça très bientôt.

On va le savoir très bientôt, oui, parce que la date limite des échanges se pointe à l’horizon, et qu’en ce moment, les joueurs du Canadien qui intéressent les autres doivent se compter sur les doigts d’une main. Et encore.

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Au fait, les dépisteurs qui ont assisté au match soporifique de samedi soir au Centre Bell, un beau 60 minutes de jeux brisés, de jeu arrêté et d’arrêts de jeu, ont dû se demander ce qu’ils faisaient là.

Car ce n’est pas dans le cadre de cette défaite de 5-2, subie face aux Sénateurs d’Ottawa, que le prix des joueurs du Canadien sur le marché a pu monter en flèche. C’est peut-être même le contraire.

Si l’on tient compte que par exemple, plus tôt en journée, les Jets de Winnipeg ont payé le prix d’un choix de deuxième tour en 2024 pour Nino Neiderreiter, il va falloir que Kent Hughes use de subterfuges à la David Copperfield pour refiler ses indésirables à quelqu’un d’autre.

En attendant, Martin St-Louis jure que les rumeurs à l’approche du 3 mars ne viennent pas perturber son sommeil.

« Ça fait partie du jeu, a répondu l’entraîneur du Canadien samedi soir. C’est pas comme si j’ai hâte au lendemain du 3 mars ; j’ai hâte au prochain match. On va prendre l’avion (dimanche), on va s’adapter au décalage horaire. Puis on va se préparer pour le match de mardi (à San Jose). J’ai hâte à ça. »

En fin de soirée, et après la disponibilité de Martin St-Louis, le Canadien a publié une mise à jour sur la situation des blessés, et entre autres merveilles, on a appris que Joel Edmundson allait être du voyage et aussi, qu’il allait être de l’entraînement de lundi.

Ceci ne vient évidemment pas garantir qu’il jouera lors de ce périple en Californie, et aussi, même s’il finissait par jouer, qui voudra prendre une chance sur lui à ce moment-ci de la saison ? Sean Monahan, lui, ne sera même pas du voyage.

Alors voilà.

Ceux qui espéraient des feux d’artifice dans le camp du Canadien avant la date du 3 mars seront sans doute déçus, une déception qui sera peut-être aussi vive qu’à l’écoute de Chinese Democracy, peut-être la plus grande de toutes les déceptions.

Mais c’est la réalité d’un club qui tente de se refaire sans trop savoir par où commencer.

« On commence à voir qu’on joue de mieux en mieux en équipe, a expliqué le défenseur David Savard, tout en essayant de voir le verre à moitié plein. On réussit à créer des chances de marquer, on avance dans la bonne direction, même si ce n’est peut-être pas le résultat qu’on voulait cette fois. »

En fin de soirée aussi, Kent Hughes était dans le vestiaire du Canadien, en premier pour féliciter le collègue Pat Hickey au sujet de son départ pour la retraite. Le DG du Canadien ne portait toutefois pas de chapeau haut de forme, et il n’avait pas non plus une canne qui lance des flammes en sa possession.

Les tours de magie devront sans doute attendre.

En hausse

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Mike Matheson

Un but, et en plus, on voit ce talent offensif qui semble dormir en lui.

En baisse

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Ça devient de plus en plus difficile de penser qu’un autre club voudra aller chercher ce joueur d’ici à vendredi.

Le chiffre du match

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Samuel Montembeault, Corey Schueneman et Dylan Gambrell

,773

Le taux d’arrêts de Samuel Montembeault dans la défaite de samedi soir.

Ils ont dit

On a bien joué, surtout à cinq contre cinq, on a eu nos chances, mais on n’a pas su profiter de nos chances. Si on avait pu profiter de nos chances, peut-être que le résultat aurait pu être différent.

David Savard

Ce n’est certes pas le résultat qu’on voulait, mais je retiens qu’on a bien bataillé. On a bien joué dans l’ensemble.

Michael Pezzetta

C’est vraiment frustrant. Ils ont notre numéro cette année. Je sais qu’on était excités de les voir ce soir, parce qu’on jouait bien, on était confiants, on pensait les battre.

Mike Matheson

Ils ont fait une grosse poussée en deuxième période. On s’est parlé au deuxième entracte, on s’est dit que les deux points étaient importants au classement. C’était bien que les deux derniers trios contribuent à l’attaque.

Derick Brassard

Il patine tellement vite, c’est un gros bonhomme qui protège bien la rondelle et il a une méchante shot. Il peut amener beaucoup d’attaque s’il a confiance.

Mathieu Joseph, au sujet de Julien Gauthier

Propos recueillis par Guillaume Lefrançois, La Presse

Dans le détail

Un gardien à son aise

Il n’a peut-être pas marqué comme Linus Ullmark chez les Bruins, mais Mads Søgaard a démontré qu’il n’avait pas peur de se servir de son bâton. À seulement son 6e départ dans la LNH, le gardien des Sénateurs a multiplié les sorties afin d’intercepter la rondelle et de tenter des relances. Sur l’une d’elles, il a d’ailleurs obtenu une aide, puisque Brady Tkachuk a saisi sa passe avant d’envoyer la rondelle à Drake Batherson, qui a inscrit le quatrième but des Ottaviens.

La saison dernière, la Danois de 6 pi 7 avait obtenu deux aides en 35 matchs dans la Ligue américaine. « On essaie de bien jouer devant lui. L’organisation attend beaucoup de lui et il est très jeune. Pour nous, c’est une motivation de plus pour qu’il n’ait pas 50 tirs par match. Il joue très bien avec la rondelle, et contre ces gardiens-là, c’est dur d’établir un échec avant », a souligné l’attaquant Derick Brassard.

Le visou de Gauthier

S’il y a deux rivaux qui se connaissent bien, c’est Julien Gauthier et Samuel Montembeault. L’attaquant des Sénateurs et le gardien du Canadien ont joué dans la LHJMQ de 2013 à 2017, en tant que rivaux de division, l’un à Val-d’Or, l’autre à Blainville-Boisbriand. Dans la Ligue américaine, respectivement à Charlotte et à Springfield, ils s’affrontaient de nouveau dans la même division, à temps plein de 2017 à 2019.

Alors quand Gauthier s’est amené à deux contre un en troisième période, en possession de la rondelle, il avait une idée des tendances du gardien devant lui. Il a donc tenté un tir, drôlement précis, et c’est ainsi qu’il a inscrit son premier but dans l’uniforme des Sénateurs. « J’en ai quand même scoré une couple contre lui dans le junior ! a blagué Gauthier. Il fait une bonne job avec le Canadien. Mais là-dessus, j’ai vu un bel angle et j’ai voulu tirer là. »

Guillaume Lefrançois, La Presse