L’entraîneur des Flyers, John Tortorella, a défendu la décision du défenseur russe Ivan Provorov d’utiliser ses croyances religieuses comme raison de boycotter la célébration de la communauté LGBTQ+ organisée par l’équipe avant le match.

« Provorov n’a rien fait de mal, a déclaré Tortorella jeudi. Ce n’est pas parce que vous n’êtes pas d’accord avec sa décision qu’il a fait quelque chose de mal. »

Avant le match de mardi contre les Ducks d’Anaheim, Provorov, 26 ans, n’a pas participé à l’échauffement, au cours duquel les Flyers portaient des maillots en soutien à la communauté LGBTQ+ et utilisaient des bâtons enveloppés de ruban arc-en-ciel.

Provorov est russe orthodoxe et a déclaré après le match qu’il respectait « les choix de chacun ».

« Mon choix est de rester fidèle à moi-même et à ma religion. C’est tout ce que je vais dire », a-t-il déclaré, refusant de répondre aux autres questions.

Tortorella a déclaré avoir eu des conversations « très saines » avec Provorov, le directeur général Chuck Fletcher et certains joueurs quelques jours avant le match. La décision de Provorov n’a pas été une surprise pour l’organisation.

L’entraîneur des Flyers a également déclaré qu’il n’avait jamais envisagé de clouer Provorov au banc.

« Pourquoi l’aurais-je cloué au banc ? À cause d’une décision qu’il prend pour ses croyances et sa religion ?, a déclaré Tortorella. Finalement, ça a été une belle soirée pour la Fierté. »

PHOTO MARY SCHWALM, ASSOCIATED PRESS

John Tortorella derrière le banc des Flyers.

Les Flyers, menés par les joueurs James van Riemsdyk et Scott Laughton, ont été de fervents défenseurs de la communauté LGBTQ+ et ont lancé un programme de soutien dans la région de Philadelphie. Les Flyers ont également organisé une séance de patinage en avant-match pour les jeunes LGBTQ+ de l’endroit, et Laughton et van Riemsdyk ont rencontré après le match une cinquantaine de personnes de la communauté.

« Je pense qu’en fin de compte, j’aimerais voir les aspects positifs de cette soirée, a déclaré van Riemsdyk jeudi. Nous avons été en mesure d’accueillir quelques groupes différents et de les rencontrer après le match. Je pense que c’est là-dessus que j’aimerais me concentrer, sur les bonnes choses qui se sont passées. En fin de compte, lorsque vous jouez un sport d’équipe, et qu’il y a beaucoup de personnes différentes de différents milieux, il y a différentes causes que les gens soutiennent. »

Tortorella a rejeté les critiques selon lesquelles les actions de Provorov ont « embarrassé l’organisation », en disant : « Je ne le vois pas du tout comme ça. »

Tortorella a entraîné cinq équipes de la LNH et a attiré des comparaisons avec sa propre controverse en 2016 à Columbus, lorsqu’il a menacé d’asseoir au banc tout joueur qui protestait ou s’agenouillait pendant l’hymne national. Des commentaires tenus après la décision de l’ancien quart-arrière des 49ers de San Francisco, Colin Kaepernick, de s’asseoir ou de s’agenouiller pendant l’hymne national parce qu’il jugeait que le pays « opprime les Noirs et les personnes de couleur. »

Tortorella a depuis dit, et réitéré jeudi, qu’il avait eu tort.

« J’ai beaucoup appris de cette expérience, a déclaré Tortorella. Mes sentiments à l’égard de toute forme de protestation contre le drapeau pendant l’hymne, ça me dégoûte, encore aujourd’hui. Ça ne devrait pas avoir lieu. Ce sont mes sentiments, mais je ne peux pas les imposer à quelqu’un d’autre. Donc j’avais tort de dire ça à l’époque. Je n’avais pas réalisé que j’avais tort.

« Mais j’ai traversé tout ça, et qui suis-je pour imposer mes croyances à quelqu’un d’autre. Même situation ici. »

L’Église orthodoxe russe, comme les autres grandes branches orthodoxes orientales, ne célèbre ni ne reconnaît les mariages homosexuels. Son chef, le patriarche Kirill, a soutenu les initiatives du gouvernement du président russe Vladimir Poutine visant à mettre en œuvre une législation anti-LGBTQ.

La LNH soutient également le projet You Can Play, qui vise à garantir l’égalité, le respect et la sécurité de tous les athlètes, quelle que soit leur orientation sexuelle. La LNH n’a jamais eu de joueur actif ouvertement gai. Le cofondateur de You Can Play, Brian Kitts, a déclaré que « la religion et le soutien aux fans et aux coéquipiers ne s’excluent pas mutuellement ».

La LNH a déclaré que les clubs « décident qui célébrer, quand et comment » et que les joueurs « sont libres de décider quelles initiatives soutenir, et nous continuons à encourager leurs voix et leurs perspectives sur les questions sociales et culturelles ».

Tortorella a déclaré que Provorov savait « qu’il allait recevoir des reproches. »

« Provy n’est pas là pour s’opposer aux célébrations de la Fierté, a-t-il dit. Il était convaincu de ses convictions et il les a maintenues. »

Tortorella a insisté sur le fait que cette situation ne diviserait pas son vestiaire.

« Pas une seconde. La réunion à la fin du match, les 15 ou 20 minutes que nous avons passé ensemble, ont été très saines. Un très bon processus dans une situation très importante. Pour moi, cela lie l’équipe qui passe par quelque chose comme ça. Je ne suis pas préoccupé par les spéculations sur les divisions dans l’équipe. »