(Nashville) Des 354 attaquants ayant disputé plus de 250 minutes à cinq contre cinq cette saison dans la LNH, un seul a été présent sur la glace pour moins de cinq buts de son équipe.

C’est probablement la seule catégorie statistique que domine Joel Armia. Et cela a contribué à la décision de son entraîneur de l’envoyer dans les estrades pour le match de mardi soir contre les Predators de Nashville.

Martin St-Louis insiste : il ne perd pas « patience » avec son gros ailier droit. « Je crois beaucoup en lui, a-t-il rappelé, mardi, après l’entraînement matinal de son équipe. Des fois, t’as besoin de prendre un pas de recul, de regarder un match d’en haut et de peser sur le bouton reset. »

Et d’ajouter : « Ce n’est pas une ligue facile ; ça prend des résultats, des fois. » Ceux-ci, à l’évidence, ne sont pas au rendez-vous.

En 26 matchs, cette saison, Armia a été limité à trois mentions d’aide, et ce, malgré qu’il ait obtenu chances de se faire valoir sur des trios offensifs et même en avantage numérique.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVRES LA PRESSE

Joel Armia tente un tir au but face au Lightning de Tampa Bay, le 17 décembre.

La sécheresse, en réalité, a commencé la saison dernière pour le Finlandais. Après avoir cumulé 67 points en 156 matchs à ses trois premières campagnes à Montréal, un rythme de croisière équivalant à 35 points par tranche de 82 rencontres, il a été limité à 17 points à ses 86 derniers duels. Cette production coupée de moitié a coïncidé avec la signature d’un contrat de quatre ans, qui lui rapportera annuellement 3,4 millions jusqu’en 2024-2025.

Armia sait se rendre utile sur le plan défensif, notamment en évoluant en désavantage numérique, mais pour un attaquant de son gabarit possédant ses habiletés, les points doivent être au rendez-vous. Le blocage est d’abord sur le plan mental, estime Martin St-Louis. « Ce n’est pas comme si Joel avait oublié comment jouer au hockey », a-t-il dit, invoquant un manque de « confiance ». Par ailleurs, après une défaite de 9-2 subie sur la route, « tu dois faire des changements », a-t-il tranché.

Le fait de compter sur deux attaquants d’extra donne en outre à l’entraîneur la latitude nécessaire pour jongler avec sa formation. Anthony Richard renouera donc avec l’action, tandis qu’Evgenii Dadonov sera laissé de côté pour la cinquième fois en huit matchs.

Revoilà Savard

Cette tape sur les doigts d’Armia a quelque peu éclipsé le retour au jeu de David Savard. Le vétéran a dû faire l’impasse sur les 13 dernières rencontres du CH en raison d’une blessure au « haut du corps ». En son absence, son club a dû se contenter de trois victoires.

Son « calme sur la glace », dixit St-Louis, sera évidemment le bienvenu, surtout à un moment où la défense semble complètement désorganisée. Johnathan Kovacevic, qui a connu une soirée très difficile dans la dégelée subie à Washington samedi dernier, lui cédera sa place. Lui aussi « a des choses à regarder d’en haut ».

Après les contre-performances des deux dernières semaines, culminant avec les corrections de 7-2 et 9-2, Savard a reconnu que son équipe traversait des moments « plus difficiles ». Il se dit toutefois optimiste, à la lumière de l’intensité affichée lundi à l’entraînement, que la rencontre à Nashville sera âprement disputée.

De la galerie de la presse, il a vu ses coéquipiers manquer de « connexion » entre eux sur la glace.

« On a fait beaucoup d’erreurs de support, et ces petites erreurs donnent parfois de grosses chances de marquer, a-t-il noté. En tant qu’équipe, on doit être un peu plus précis dans nos lectures, revenir à la base et se fier à nos systèmes pour mieux jouer défensivement. Je pense que, de là, on va créer davantage offensivement, car on aura plus souvent la rondelle sur notre bâton. On va retrouver notre game. »

Samuel Montembeault défendra le filet du Canadien. Son vis-à-vis sera Juuse Saros. La rencontre débutera à 20 h, heure de Montréal.