Quand sa carrière de hockeyeur professionnel a pris fin, en 2014, Marc-André Bourdon n’était « plus convaincu » qu’il voulait demeurer dans le monde du hockey. Huit ans plus tard, non seulement est-il toujours dans le sport, mais le voilà aussi de retour dans la Ligue nationale. Comme recruteur cette fois. Chez le Lightning de Tampa Bay.

« Quand je jouais dans la Ligue nationale, j’ai eu des commotions et je trouvais ça dur de comprendre pourquoi les choses étaient arrivées comme ça », raconte Bourdon au bout du fil.

Depuis qu’il a pris sa retraite, le natif de Saint-Hyacinthe est retourné sur les bancs d’école et a obtenu un baccalauréat. Il a rencontré celle qui est aujourd’hui sa femme. Il a été recruteur-chef, entraîneur adjoint et directeur général chez les Huskies de Rouyn-Noranda. Et le voilà aujourd’hui recruteur amateur au Québec et dans les Maritimes pour le Lightning.

« Moi, je pense que c’était le plan de Dieu pour moi, ma femme et tout le monde, laisse-t-il entendre. […] Il faut que tu fasses confiance à quelque chose de plus que ta perception. C’est sûr que si tu m’avais dit, il y a sept ans, que j’irais dans la Ligue nationale sept ans plus tard, j’aurais ri. Il y a un temps où je n’étais même plus convaincu que je voulais encore poursuivre le hockey. »

Cette nouvelle occasion dans la grande ligue, Marc-André Bourdon ne l’attendait pas du tout. Heureux comme directeur général des Huskies, l’équipe pour laquelle il a évolué pendant trois ans dans les rangs juniors et qu’il a toujours considérée comme sa famille, il n’avait pas l’intention de changer d’emploi de sitôt.

PHOTO TIRÉE DU SITE DES HUSKIES DE ROUYN-NORANDA

Marc-André Bourdon

Au début du mois d’août, deux semaines avant le début des camps d’entraînement dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, Bourdon se préparait à partir pour un voyage de pêche au Labrador avec le président des Huskies, Jacques Blais. Juste avant leur départ, M. Blais a reçu l’appel de Julien BriseBois, directeur général du Lightning, lui demandant la permission de s’entretenir avec Bourdon.

L’ancien des Flyers de Philadelphie a donc fait le processus d’entrevues. Papa d’un petit garçon d’à peine 1 mois à ce moment-là, il a parlé de sa situation familiale à BriseBois et à Al Murray, directeur du recrutement amateur au sein de la formation floridienne.

« Ils ont été vraiment compréhensifs, dit-il. Pour moi, ç’a été un des points vendeurs. »

J’aimais les Huskies. Ils ont toujours été une grosse partie de ma vie. J’étais heureux à Rouyn-Noranda, mais c’est sûr que la possibilité de travailler avec une organisation comme le Lightning, ça ne passe pas tous les jours.

Marc-André Bourdon

Comme à la maison

Voilà presque deux mois maintenant que Marc-André Bourdon occupe son nouveau poste. Son horaire est semblable à celui qu’il avait comme directeur général ; il se promène d’aréna en aréna pour aller voir des matchs de hockey, du mardi au dimanche.

C’est plutôt la manière dont il regarde le match qui est différente. Il se retrouve néanmoins à scruter des joueurs qu’il connaît bien.

Quand j’étais recruteur-chef [avec les Huskies], j’ai recruté ces gars-là et ils sont admissibles au repêchage de la LNH cette année. […] C’est d’avoir un esprit ouvert, d’être capable de regarder les joueurs avec un esprit critique parce qu’ils changent.

Marc-André Bourdon

Chez le Lightning, Bourdon est entouré de nombreux Québécois, dont deux qu’il a affrontés sur la patinoire par le passé en Mathieu Darche et Jean-Philippe Côté.

« Autant comme joueur que comme membre du personnel, quand tu as deux ou trois Québécois dans une organisation de la Ligue nationale, c’est un bon ratio. Donc c’est sûr qu’il y en a beaucoup chez le Lightning ! Les gars qui sont là sont compétents. Oui, ce sont des Québécois, mais ce sont des gars compétents qui méritent d’être là. »

Ce qui l’emballe surtout, c’est de travailler pour une organisation qui a « connu du succès et qui fait les choses de la bonne manière ».

« En tant que personne et en tant qu’employé, je sais que je vais être traité avec respect. C’était un gros point [dans ma décision]. On ne se le cachera pas, le Lightning a été compétitif dans les dernières années, il a gagné des Coupes Stanley. C’est dur à gagner. Va-t-on la gagner de nouveau ? Je ne sais pas, mais l’équipe est bâtie pour avoir encore une chance dans les prochaines années. »

Et puis, il se reconnaît dans les valeurs véhiculées par sa nouvelle équipe…

« Le respect, le travail d’équipe, l’éthique de travail, ç’a toujours été prévalent chez les Huskies. Je me sens à la maison avec le Lightning parce que c’est comme ça aussi. »

Chandail retiré

Le chandail numéro 3 de Marc-André Bourdon sera retiré par les Huskies de Rouyn-Noranda au courant de la saison. « Il n’y a pas beaucoup de chandails retirés chez les Huskies, mais je peux penser à André Tourigny, de qui je suis proche. Il a fait beaucoup pour moi dans ma carrière. Ça va être un honneur de voir mon chandail retiré. C’est vraiment spécial. Je suis très honoré et humble là-dedans. »