(Ottawa) La ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, a vertement critiqué mercredi un sondage distribué par Hockey Canada au sujet des allégations d’agressions sexuelles ayant entaché l’organisation et qui aurait notamment demandé à des parents de joueurs d’indiquer s’ils jugent exagéré le niveau de critique des médias.

La question a été soulevée par Sportsnet après que le réseau eut obtenu le sondage et rapporté une vague d’indignation contre l’exercice mené par Hockey Canada.

« Ça me paraît tout à fait inapproprié et ça me semble faire partie d’une action de relations publiques », a tranché la ministre St-Onge en mêlée de presse alors qu’elle se rendait à une réunion du caucus libéral.

À son avis, Hockey Canada s’y prend mal pour apporter des changements nécessaires au sein de son organisation.

« J’ai trouvé que c’était une question qui était plutôt biaisée, qui cherchait à faire porter le blâme de toute la tourmente dans laquelle Hockey Canada est plongée sur les médias plutôt que sur leur propre gestion de la crise », a-t-elle dit au sujet d’un élément du sondage qui aurait causé l’ire.

Contactée par La Presse Canadienne, la fédération a confirmé par courriel qu’elle sondait les parents de joueurs et les joueurs eux-mêmes, en plus de « partisans et partisanes ainsi que des parties prenantes quant aux mesures à prendre afin de faire du hockey un sport sécuritaire pour tout le monde ».

Sans fournir le sondage, Hockey Canada a précisé que « les répondants et répondantes devaient indiquer la mesure dans laquelle ils ou elles étaient d’accord avec divers énoncés ».

L’organisation a par ailleurs tenu à donner d’autres exemples d’affirmations sur lesquelles les sondés devaient trancher. « J’ai perdu confiance en Hockey Canada » et « Je remets en question la participation de mon enfant au hockey à cause des allégations » en font partie, selon ce qu’a affirmé la fédération.

« Hockey Canada ne cherchait en aucun cas à minimiser les défis auxquels est confrontée l’organisation ni les horribles allégations d’agression sexuelle formulées à l’endroit d’anciens membres de l’équipe nationale junior, a-t-on assuré. Nous nous sommes exprimés très clairement quant à notre volonté de faire mieux et sommes résolus à opérer les changements qui s’imposent. »

L’organisme national du sport fait l’objet d’un examen minutieux depuis les allégations d’agressions sexuelles qui auraient été commises à la suite d’un gala de mérite sportif en 2018 à London, en Ontario. Ces agressions présumées auraient impliqué huit joueurs non nommés, dont des membres de l’équipe mondiale junior de cette année-là. On a aussi appris en mai dernier que Hockey Canada avait conclu un règlement à l’amiable pour étouffer l’affaire.

Des allégations d’agressions sexuelles en groupe impliquant l’équipe junior mondiale de 2003 ont aussi émergé en juillet dernier.