Jadis, un jeune joueur pouvait se présenter au camp d’entraînement du Canadien et espérer brouiller les proverbiales cartes, mais cette fois, ce sera pas mal plus difficile. Sauf que Rafaël Harvey-Pinard ne s’en fait pas trop avec ça.

Harvey-Pinard se prépare en vue de ce camp, qui va s’ouvrir le 21 septembre à Brossard. Il se prépare en vue de prendre un poste à l’avant, de saisir sa chance dans une équipe qui semble déjà afficher complet avant même que ça ne commence, d’abord pour des raisons financières.

« Je ne pense pas du tout à ça, a-t-il répondu mardi au bout du combiné. Je vais me concentrer sur moi et sur ce que je peux faire.

« De toute façon, même si je ne me taille pas une place avec le club pour amorcer la saison, il y a des imprévus qui peuvent arriver, des blessures. Alors peu importe, je veux m’assurer de pouvoir laisser une carte de visite et espérer être parmi les premiers rappelés plus tard. »

Cette carte de visite, on peut déjà la deviner : ce sera celle du petit joueur courageux, teigneux, qui est prêt à tout pour la victoire. Les comparaisons avec Brendan Gallagher, on les connaît déjà, et à 23 ans, Harvey-Pinard veut faire son propre chemin, créer sa propre identité.

Mais ça s’annonce plutôt congestionné à l’avant : en présumant que Jonathan Drouin, Paul Byron et Sean Monahan seront de retour en santé, c’est 11 attaquants à un minimum de 3 millions de dollars par saison que le Canadien aura dans sa formation.

Difficile de se faire une place dans ces conditions…

« Je vais arriver là comme tous les autres jeunes, avec l’idée de me faire une place, a ajouté Harvey-Pinard. C’est de cette manière-là que je dois aborder ça. Il y aura beaucoup de monde, oui, mais je vais essayer de faire ma place. Je vais tout donner et ce sera à eux de décider. »

« Je me sens prêt »

Afin de pouvoir « tout donner », le joueur québécois a choisi de passer son été sur une patinoire, sauf pour de brèves vacances à Cuba – « pour me changer les idées après l’élimination du Rocket ». À l’invitation de son agent, un spécialiste du patinage s’est amené de Toronto pour lui donner quelques conseils.

Des conseils qui devraient rapporter.

« C’était assez intense ; une session de 90 minutes le matin, une autre l’après-midi… mais ça prenait ça. Mon coup de patin, c’est quelque chose qui revient souvent quand on me parle de ce que je dois améliorer. Alors cet été, j’ai mis l’accent là-dessus. »

Je sais que si je veux être capable de passer à la prochaine étape, je dois prendre une coche avec le patin.

Rafaël Harvey-Pinard

Cette prochaine étape, il l’a goûtée, un peu, lors de la saison dernière. En tout, quatre matchs avec le Canadien, incluant le match de son premier but chez les grands, en plein temps des Fêtes à Tampa.

Ensuite, il s’est retrouvé à passer un printemps magique avec le Rocket, quand le club de Laval a fait un bout de chemin lors des séries éliminatoires de la Ligue américaine.

« C’est grâce à tout ça et aux matchs disputés avec le Canadien que je suis un peu plus confiant maintenant. Je sais ce qu’il me reste à améliorer et je me sens prêt. D’habitude, je m’accorde environ un mois de repos à l’été, mais là, je ne voulais pas trop perdre de temps, alors je me suis accordé deux semaines et demie de repos. »

Et si jamais il doit commencer la prochaine saison à Laval, pourrait-il le faire avec un C sur son chandail ? Le capitaine sortant, Xavier Ouellet, a quitté le Rocket pour l’organisation des Penguins de Pittsburgh.

« C’est sûr que ce serait un honneur, répond-il, mais en même temps, je veux me concentrer sur le camp du Canadien. Si je dois m’en aller à Laval, je vais le faire avec le but de revenir à Montréal en cours de saison… »