(Laval) Devante Smith-Pelly a du vécu. Il y a quatre ans, il soulevait la Coupe Stanley dans l’uniforme des Capitals de Washington. Au cours de ce printemps 2018, l’attaquant s’était même retrouvé dans une situation identique à celle du Rocket ce printemps : en retard 2-3 en demi-finale.

Les Capitals avaient finalement gagné les matchs 6 et 7 contre Tampa – à l’époque où il arrivait au Lightning de perdre des séries – et ils ont ensuite battu Vegas en finale.

Voici le Rocket de Laval en retard 2-3 contre les Thunderbirds de Springfield, après une défaite de 3-2, samedi, à la Place Bell. Un but du vétéran James Neal, marqué après 18 min 35 s de jeu en première prolongation, a mis un terme aux hostilités.

Le Rocket doit maintenant gagner ses deux prochains matchs pour poursuivre sa saison. Ces deux matchs auront lieu à Springfield lundi et, si nécessaire, mercredi.

Alors, le message de Smith-Pelly à ses coéquipiers ?

Jouez, tout simplement. C’est plaisant… pas d’être en retard dans une série, mais de revenir dans une série. Nos jeunes ont été incroyables pendant notre parcours, et si j’ai une chose à leur dire, c’est d’en profiter.

Devante Smith-Pelly

Le Rocket a déjà été en situation périlleuse au cours du présent tournoi. Au premier tour, il était à 39 secondes d’être éliminé par le Crunch de Syracuse, quand Cédric Paquette a marqué pour forcer la tenue de la prolongation. La saison des Lavallois aurait pu prendre fin le 17 mai ; elle se poursuivra au moins jusqu’au 13 juin.

« On a déjà vécu ces moments-là, a rappelé l’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle. Il nous reste à nous présenter et jouer au hockey. On n’a aucune pression. Il y a zéro pression sur nous. »

À l’usure

Ces belles paroles sont-elles l’équivalent du chat qui se sait malade, mais qui ronronne tout de même pour se donner la force de continuer ? Laissons à d’autres les savantes théories animales.

Dans la vraie vie, il appert que le Rocket offre trop d’occasions à ses adversaires de revenir dans le coup. Le club-école du CH s’est donné une avance de 2-0 à mi-chemin dans ce cinquième match, grâce aux deux buts de Rafaël Harvey-Pinard.

Mais l’équipe semble incapable de se défaire de deux problèmes récurrents. Le premier, c’est l’indiscipline. L’équipe a écopé de sept pénalités, dont une mineure double à Alex Belzile pour rudesse. Si cette pénalité de quatre minutes se défend – Belzile s’est porté à la défense de Cayden Primeau, qui a reçu la visite de Dakota Joshua –, l’accumulation est dure à accepter pour Houle. Même si ses unités de désavantage numérique demeurent parfaites dans cette série.

« C’est beaucoup trop. Il faut contrôler nos bâtons, nos émotions, a tonné l’entraîneur-chef. On en parle. Mais le désavantage fait un excellent travail pour écouler les punitions et nous garder dans le match. Je suis très fier de ça. »

Je ne sais pas si toutes les pénalités sont méritées, mais il faut trouver une façon d’éviter le banc des pénalités.

Xavier Ouellet

L’autre problème, c’est les tirs accordés. Primeau a beau être un jeune de 22 ans, il finira par céder au volume. L’espoir du CH a fait face à 133 tirs dans les trois derniers matchs, soit en moyenne 44,3 par match. Il a reçu 32 tirs ou plus dans 11 de ses 12 matchs ce printemps.

« C’est sûr qu’il va commencer à être fatigué, a reconnu Houle. Demain [dimanche], il va prendre une belle petite journée de repos. »

À l’autre bout, le Rocket a été coupable de quelques maladresses, ce qui l’a empêché d’achever l’adversaire. En milieu de prolongation, l’équipe a eu droit à un surnombre, mais Danick Martel est passé dans le vide quand est venu le temps de tirer. Jean-Sébastien Dea aurait pu de nouveau jouer les héros, comme il l’avait fait en prolongation à Rochester, mais Charlie Lindgren l’a arrêté en échappée. « On a eu nos chances, on aurait pu avoir la victoire », a rappelé Houle.

Mais le Rocket n’a tiré que 27 fois sur Lindgren, en pratiquement quatre périodes.

Harvey-Pinard a beau empiler les buts (il a compté cinq à ses quatre derniers matchs), il aura besoin de soutien. Il connaît un formidable tournoi. Son repli défensif, une trentaine de secondes avant son premier but, n’est pas passé inaperçu. « Il a été notre meilleur joueur en séries », a estimé Smith-Pelly.

Lui et Primeau sont les grands gagnants de ce parcours du Rocket en séries jusqu’ici, parmi les espoirs de l’organisation du CH. Sauf que pour que l’expérience se poursuive, leurs coéquipiers devront aussi donner un coup de pouce.