Le passage de Maxime Talbot derrière le banc des Gulls de San Diego a été court, mais formateur. Il estime avoir beaucoup appris, en plus d’avoir fait vivre une belle expérience à sa famille. Le meilleur des deux mondes.

Qui ne rêverait pas d’un boulot, dans un milieu passionnant, sur la côte ouest des États-Unis ? C’est ce qu’a vécu Talbot pendant une saison. Une expérience trop courte, qui a quand même réussi à le combler.

Son aventure dans l’organisation des Ducks d’Anaheim a pris fin abruptement lorsque le directeur général, Pat Verbeek, l’a remercié, en plus de congédier du même coup l’entraîneur-chef Joël Bouchard et l’autre adjoint Daniel Jacob.

Verbeek est entré en poste en février. Donc un tel changement au sein de l’organisation était prévisible : « La poussière retombe tranquillement, a expliqué Talbot au téléphone. Quand il y a un changement de direction dans une organisation, c’est certain que le directeur général veut amener des gens en qui il a confiance. »

Talbot avait répondu par la positive lorsque Joël Bouchard lui avait demandé de l’assister derrière le banc. Il s’agissait de sa première expérience derrière le banc.

« Je ne regrette aucunement mon expérience d’entraîneur et la décision d’avoir déménagé en Californie avec ma famille. Les enfants ont aimé la Californie. Ç’a vraiment été une belle expérience de vie. »

Il ajoute qu’il n’a aucun regret, en grande partie parce qu’il a le sentiment profond d’avoir tout donné. Il est fier du travail accompli et même si ça s’est terminé rapidement, il en tire un bilan positif.

L’ancien attaquant, aujourd’hui âgé de 38 ans, n’a pas attendu longtemps avant de lancer des fleurs à Bouchard, qui a été un véritable mentor pour lui. « J’ai beaucoup appris de Joël Bouchard, qui est un excellent entraîneur, un homme de qualité, un gars qui a un grand cœur et qui en fait beaucoup pour ses joueurs. C’est un travailleur acharné. J’ai encore plus de respect maintenant pour lui. »

Celui qui a offert la Coupe Stanley aux Penguins de Pittsburgh en 2009 en marquant le but gagnant a du même coup coché une case sur sa liste d’objectifs. Lorsqu’il a pris sa retraite au terme de la saison 2018-2019, il répondait à tous ceux qui lui demandaient ce qu’il voulait faire dans l’avenir qu’il aimerait bien se retrouver derrière un banc. Il a toujours été attiré par le métier d’entraîneur, notamment parce qu’il aime agir comme mentor, comme il l’a fait longtemps pendant sa carrière de joueur.

« Là j’y ai touché, je l’ai fait, j’ai appris, je sais que je peux le faire et je sais que j’aime ça. »

Une page qui pourrait être difficile à tourner

Dimanche soir, l’équipe qui l’a repêché et avec laquelle il a passé six saisons entre 2005 et 2011, les Penguins, a été éliminée au premier tour des séries éliminatoires contre les Rangers de New York, lors du septième match qui s’est terminé en prolongation.

Le but marqué par Artemi Panarin venait peut-être de conclure un important chapitre de l’histoire des Penguins. En effet, c’est possiblement la dernière fois que Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Kristopher Letang jouaient ensemble. Malkin et Letang deviendront agent libre sans compensation cet été.

Ensemble, ils ont battu un record de longévité, en étant le trio de joueurs ayant évolué le plus longtemps ensemble. Leur union a duré 16 ans. Elle n’est pas officiellement terminée, mais c’est une possibilité.

« Tant que ça ne sera pas fait, je n’y croirai pas », a précisé Talbot.

Le 87, le 71 et le 58 ont remporté trois Coupe Stanley côte à côte. Dans le cas où l’un d’entre eux devait changer d’adresse, ce serait la fin d’une époque à Pittsburgh. Une époque de succès et de triomphe.

« Ce qu’ils ont aidé à construire ne s’en ira pas de sitôt. Ils ont fait plus qu’encourager des partisans à les aimer, ils ont bâti une culture de hockey à Pittsburgh. Elle était existante pendant les bonnes années de Mario [Lemieux], mais il y a eu un regain vers 2005-2006 », estime leur ancien coéquipier.

« Ce sont trois joueurs et trois personnes de grande qualité », a-t-il conclu.