(Laval) Est-ce que c’est un avantage pour le Rocket de disputer un match des séries éliminatoires à domicile ? La réponse n’est pas évidente… parce que ce n’est jamais arrivé.

C’est exact : le troisième match de la série entre la formation de Laval et le Crunch de Syracuse, disputé ce jeudi soir à la Place Bell, sera le premier match des séries à domicile de l’histoire du club.

Une histoire qui demeure brève, doit-on préciser ; le Rocket est né des restes des IceCaps de St. John’s, en 2017, et depuis, le club nommé en l’honneur de Maurice Richard n’avait jamais atteint les séries… avant maintenant.

Ce qui nous mène à ce grand soir de première.

« Chaque match est important et chaque match est différent », a répondu l’entraîneur-chef Jean-François Houle à ce sujet, au terme de l’entraînement de mercredi à Laval.

« Que tu sois à la maison ou sur la route, tu dois aborder un match et préparer tes joueurs de la même façon. C’est sûr, le fait de jouer à la maison et devant nos partisans, ce sera spécial. Mais on va devoir gérer nos émotions… »

Ce bout-là est parfois le plus compliqué, peut-être encore plus pour un club qui n’est jamais passé par là. Ça veut dire que les locaux devront, en gros, éviter de trop en faire, ou éviter de faire trop dans la dentelle afin de tenter de combler le public lavallois, déjà habitué aux choses spectaculaires comme la soucoupe en bordure de l’autoroute 15 ou encore le parking du Carrefour.

« On a hâte »

Mais le Rocket aime son domicile, et il faut préciser que l’équipe a obtenu une moyenne de victoires de ,722 lors de ses matchs locaux cette saison, la cinquième fiche à ce chapitre parmi les 31 équipes de la Ligue américaine.

« Il y a un danger quand on joue devant les nôtres, a ajouté Houle. Des fois, les émotions prennent le dessus, et tu peux écoper de mauvaises punitions. Alors ça va être important pour nous d’avoir une bonne énergie positive, mais aussi de bien gérer ça. Le début de match va être important, on va parler de tout ça à nos joueurs.

« Mais le public aura un gros impact, et on a eu ici parmi les meilleures foules du circuit. Il faut rendre hommage aux gens qui viennent ici, et qui en font une belle ambiance familiale. Ça va être le fun pour nos joueurs, pour la ville. On a hâte. »

Cette série trois de cinq est à égalité 1-1, et les deux prochains matchs seront présentés à Laval, dont le quatrième samedi en après-midi. Si jamais un cinquième match devait être nécessaire, il serait présenté à Syracuse mardi soir.

On a attendu ce moment-là très longtemps. Ça va être bruyant dans la place et aussi, ça va être incroyable comme ambiance.

Sami Niku

Incroyable ? Le mot est très bien choisi, puisque lors des dernières saisons, le club-école du Canadien n’a pas souvent mis les pieds dans le territoire des séries de la LAH.

Les IceCaps de 2016-2017 ont pris part aux séries, mais ont subi une sortie rapide au premier tour. Auparavant, le petit Canadien avait raté les séries lors de cinq saisons consécutives, y compris quatre années à Hamilton, quand le club se nommait les Bulldogs.

Ce manque de succès ne paraît pas très bien, mais Houle jure que les membres de la direction du Canadien ne lui ajoutent aucune forme de pression ces jours-ci.

« Ils me laissent faire mon travail, a-t-il répondu. Je discute assez souvent avec [le directeur général adjoint] John Sedgwick, mais je ne parle pas vraiment avec Jeff Gorton ou Kent Hughes. Ils me laissent faire ce que j’ai à faire pour amener cette équipe là où elle doit être. »