Martin St-Louis a dit dès son arrivée qu’il n’était pas un « professeur suppléant ». Kent Hughes n’a jamais non plus caché son désir de s’entendre avec St-Louis à long terme. Il semble que le mariage sera consommé.

Dans son point de presse d’après-match, suivant la victoire de 10-2 du Canadien contre les Panthers de la Floride, St-Louis a essentiellement parlé comme un gars qui s’attend à être à Brossard avec un sifflet en bouche en septembre prochain.

St-Louis s’est d’abord fait demander s’il prévoyait commencer dès samedi sa planification de la prochaine saison, ou s’il allait s’offrir des vacances.

Je ne penserai pas à mon camp dès demain ! On va avoir des meetings avant de partir avec les joueurs et les dirigeants, des meetings qui nous aident pour l’an prochain. Dans les deux ou trois prochains jours, on va parler de choses qui vont affecter l’an prochain. Je ne pense pas que je vais parler de quelle sorte de camp, on va avoir, mais ça va se faire cet été. Côté vacances, je pense que ma femme a hâte que je revienne à la maison et pour l’aider dans les tâches quotidiennes !

Martin St-Louis

Relancé sur sa mentalité en vue des prochaines semaines, il a poursuivi. « Ce n’est pas comme si je décrochais et que je ne pensais plus au hockey pendant trois semaines ou un mois. La roue tourne toujours ! Je suis sûr que je serai comme ça comme coach. Quand j’étais joueur, j’adorais écouter le hockey, encore plus le hockey des séries. Je ne vais pas juste écouter le hockey des séries comme amateur, si tu comprends ce que je veux dire. »

St-Louis s’est ensuite fait demander directement s’il venait de confirmer son retour. « C’est mon but, a-t-il lancé en souriant. Je voulais finir la saison, je ne voulais pas commencer à m’occuper de ça. On va avoir des discussions prochainement. »

La situation familiale particulière de St-Louis a toujours été vue, de l’extérieur du moins, comme un possible obstacle à son retour à temps plein. Sa femme, Heather, est américaine et est demeurée au Connecticut, avec leurs deux plus jeunes enfants. L’aîné, Ryan, étudie à l’Université Northeastern, à Boston.

« Je suis ici, je m’amuse, c’est le fun, j’ai un challenge, mais il y a un prix à payer. Ce n’est pas facile de ne pas pouvoir aller voir jouer mes enfants », avait-il confié à La Presse dans une grande entrevue, il y a deux mois. Dans cette même entrevue, il avait rappelé que si son passage à Montréal ne s’avérait pas durable, « une belle vie » l’attendait « de l’autre côté ».

Après le match, il a indiqué être « capable de tenir [la famille] à distance ». « Elle ne sera pas là l’an prochain. »

Sous St-Louis, le Canadien a présenté un dossier de 14-19-4. Son taux de succès de ,432 a été le 24e de la LNH depuis son arrivée en poste, le 9 février. L’équipe est demeurée très permissive défensivement, accordant 3,73 buts par match, la 27e moyenne du circuit. Offensivement, le CH vient toutefois en milieu de peloton, au 15e rang, avec une moyenne de 3,22 buts marqués par match.

« Pourrait-on avoir joué de façon plus conservatrice, plus défensive, pour gagner peut-être plus de matchs et protéger nos jeunes ? Pour l’avenir, si tu joues de façon conservatrice, je ne pense pas que tu grandisses en tant qu’équipe. La gestion du risque fait partie du jeu. On pratique un style plus offensif maintenant, mais le jeu défensif est encore là. On enseigne encore. Le hockey s’en va dans cette direction.

« Est-ce que la défense gagne des championnats ? Absolument. Mais tu dois encore jouer et ne pas seulement essayer de survivre. On n’a pas essayé de survivre ; on a fait des jeux, des erreurs, ça a coûté des matchs, mais on y travaille, on en tire des leçons, et ça prend du temps. »