Chris Pronger y est allé d’une sortie surprenante, lundi après-midi, sur Twitter. Dans une longue enfilade de gazouillis, l’ancien défenseur de la LNH a expliqué à quel point la fortune des jeunes athlètes pouvait rapidement devenir un cadeau empoisonné.

Pronger a joué une vingtaine de saisons dans la LNH avant d’être intronisé au Temple de la renommée du hockey. Il a touché plus de 100 millions de dollars au cours de sa longue carrière. À son avis, la moitié des athlètes font face à des problèmes financiers une fois à leur retraite. Selon lui, il s’agit d’un problème criant.

D’abord, il constate que les jeunes athlètes dépensent énormément, sans se soucier de leur liquidité. Ces athlètes achètent sans compter et croient que l’argent coulera toujours à flots. Ce qui n’est pas le cas, explique-t-il.

Il pense que ce problème est d’autant plus grave aujourd’hui, puisque le salaire médian des joueurs de la LNH est d’environ deux millions de dollars par année. Il y a 30 ans, il était de 300 000 dollars. Sur ce lot, Pronger précise que les joueurs doivent prendre en considération que dépendamment du lieu où ils jouent, ils doivent payer 39 % à 56 % de leur salaire annuel en impôts, qu’ils doivent payer leur agent qui reçoit entre trois et 5 % des revenus, en plus de près de 10 000 dollars par mois pour une maison près de l’aréna où ils pourront recevoir des soins à domicile, comme la nutrition, l’entraînement et les traitements.

Selon lui, un athlète peut « facilement » dépenser 20 000 $ par mois. Avec les carrières qui sont de plus en plus courtes, un sportif peut avoir en banque environ deux ou trois millions de dollars à la fin de sa carrière. Selon l’ancien joueur des Blues de St-Louis et des Flyers de Philadelphie, si un joueur ne change pas ses habitudes de consommations et de dépenses une fois à la retraite, « les problèmes peuvent arriver rapidement ».

Il donne l’exemple d’un joueur qui a déjà dépensé un million de dollars dans un bar de strip-tease. Ou encore un joueur qui après avoir reçu un bonus à la signature de deux millions de dollars, a dépensé 400 000 $ en voitures, a acheté une maison de 1,5 million de dollars, mais n’avait pas pris en compte les taxes qui s’appliquaient. Le genre d’histoire qui selon lui, doit encourager les joueurs à se méfier.

Les athlètes doivent se protéger

Pronger précise aussi que beaucoup de gens ont tendance à profiter de la fortune des athlètes. Des professionnels comme des planificateurs financiers ou des avocats ont tendance à prendre avantage des athlètes en augmentant leurs tarifs de manière significative, contrairement à ce qu’ils chargent à la moyenne de leurs clients.

L’ancien défenseur note aussi que certaines personnes dans le monde des affaires, qui ont besoin d’argent ou d’augmenter leurs ventes, vont proposer des ventes éclairs ou vont réduire les délais sachant que leur client est fortuné et qu’il est habitué de dépenser. C’est pourquoi Pronger explique que lorsqu’il se sent brusquer à signer une entente quelconque, il finit toujours par décliner l’offre, pour éviter les pièges de la vente rapide.

Il précise que ce genre de situation arrive beaucoup plus souvent qu’on pourrait le croire.

Les dangers de l’entourage

En terminant, le vétéran met en lumière l’idée que plusieurs joueurs se sentent redevables à leur entourage. C’est pourquoi ils gâtent parents et amis. Ils veulent prendre soin et redonner aux gens qui les ont aidés à atteindre les plus hauts sommets et à réaliser leur rêve.

Il demande aux joueurs d’être prudents et de ne pas servir de banque aux amis qui pourraient avoir de mauvaises intentions.