(Kitchener) Le Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH est de retour en 2022 après une pause forcée par la pandémie de COVID-19. Cette année, les yeux seront tournés vers Shane Wright.

En plus de Wright, 39 autres espoirs en vue du prochain repêchage de la LNH, qui évoluent dans la Ligue canadienne de hockey, pourront démontrer leurs habiletés mercredi alors que le match des espoirs effectue un retour.

Au cours des deux dernières années, Wright a dû faire face aux mêmes incertitudes que tous les autres joueurs de hockey junior. Les saisons suspendues, les relances, les délais, les annulations. Cette boule au ventre de ne pas savoir ce qui nous pend au bout du nez. D’avoir des centaines de questions et bien peu de réponses.

Si tous les joueurs ont dû endurer ces mêmes conditions, Wright a dû le faire avec l’intense pression supplémentaire de porter l’étiquette de meilleur espoir au monde.

« Je me suis adapté, a commenté le jeune centre de 18 ans. C’est sur mes épaules… personne d’autre ne vit cette situation. »

Après ne pas avoir pu jouer de la saison, l’an dernier, alors que la Ligue de l’Ontario a suspendu ses activités, Wright a retrouvé un peu de normalité cette année.

À la suite d’un départ lent en 2021-2022, il cumule actuellement 25 buts et 77 points en 52 parties avec les Frontenacs de Kingston. Réaffirmant son statut d’espoir numéro un selon le Bureau central de dépistage de la LNH. Il trône au sommet de la liste des meilleurs joueurs disponibles en Amérique du Nord.

« Il est toujours le numéro un, a confirmé le directeur du bureau Dan Marr. Actuellement, il est au sommet de sa forme. Il est dans d’excellentes dispositions. »

Wright, qui a été sélectionné par Équipe Canada junior en décembre avant que le tournoi ne soit annulé en raison de la COVID-19, et les 39 autres espoirs auront donc une occasion en or d’impressionner les dépisteurs et les directeurs généraux de la LNH.

« Cet évènement est très important », croit Matthew Savoie, classé au 3e rang des patineurs en Amérique du Nord. « Je suis simplement reconnaissant et rempli de gratitude d’y participer », a ajouté l’attaquant du Ice de Winnipeg dans la Ligue de l’Ouest.

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Matthew Savoie

Pour Marr, les jeunes joueurs de la cohorte 2022 ont dû carrément condenser 18 mois de développement en six mois.

« Il faut donner beaucoup de mérite à ces jeunes pour leur résilience et leur dévouement, a-t-il souligné. Ils ont dû faire face à énormément d’adversité et trouver des moyens de patiner, de s’entraîner. Ils ont dû trouver des moyens de faire le travail nécessaire. Ils n’ont pas eu de chemin tout planifié et organisé pour eux. »

« D’une certaine manière, ils vont bénéficier de ça en cours de route », a-t-il ajouté.

Le centre de Ice de Winnipeg, Conor Geekie, classé tout juste derrière son coéquipier Savoie au 4e rang, confie s’être appuyé sur une maxime familiale durant la pandémie.

« Vous ne pouvez pas vraiment contrôler la COVID-19, a-t-il résumé. Je sais que beaucoup de gens ont essayé, mais de manière générale vous ne pouvez qu’être vous-même et passer à travers tout ce qu’on met devant nous. »

« Évidemment, je ne veux pas qu’on nous empêche de jouer. Oui, c’est agaçant, stressant. Mais on n’a pas le choix de suivre le courant. »

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Conor Geekie

Tyler Brennan des Cougars de Prince George, dans la Ligue de l’Ouest, a adopté une approche semblable, mais il concède que l’impact mental a été lourd à certains moments.

« C’était vraiment difficile de ne pas savoir ce qui allait se passer, a admis le gardien le mieux classé en Amérique du Nord. Il fallait garder l’esprit ouvert. »

Pendant que la Ligue de l’Ouest était en dormance, la Ligue de l’Ontario et la Ligue de hockey junior majeur du Québec ont réussi à maintenir une partie de leurs matchs en 2020-21, mais on était tout de même bien loin d’une saison normale pour le développement de ces joueurs en pleine croissance.

Les trois ligues sont de retour cette saison bien que certaines parties ont dû être reportées lors d’éclosions liées au virus.

« J’essaie de voir le bon côté des choses, soit qu’on pouvait s’entraîner davantage, a témoigné le défenseur des Olympiques de Gatineau Tristan Luneau. Ma force physique est un élément que je dois améliorer. J’ai vraiment pu travailler là-dessus l’an dernier. »

« Puis cette année, avec ou sans partisans, on a eu des hauts et des bas, mais on joue des matchs et c’est tout ce qu’on veut. On essaie d’en profiter le plus possible », a poursuivi le Québécois.

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Tristan Luneau

Cette perspective positive de transformer la pause de hockey en efforts au gymnase est un thème commun parmi les joueurs en manque d’action sur la glace.

« Plusieurs personnes ont pris pour acquis la pause offerte par la COVID », a dit Geekie dont le gabarit est déjà de six pieds trois pouces et 193 livres alors qu’il n’aura 18 ans qu’en mai.

« Étant un gars costaud en grandissant, ç’a toujours été difficile de suivre le rythme de ma croissance et de gagner de la masse musculaire, a-t-il expliqué. J’ai eu la chance de m’entraîner pour devenir plus gros et plus fort. »

Encore une fois, comme ils n’ont pas pu jouer autant de matchs que prévu, ces jeunes espoirs ont eu moins d’occasions de démontrer leur talent. Le match de mercredi représente donc une opportunité à ne pas manquer à la fois pour ces jeunes joueurs que pour ceux qui souhaiteraient les embaucher.