(Winnipeg) « Je pense qu’on va se concentrer à jouer au hockey. »

Martin St-Louis a peut-être résumé de la meilleure manière possible l’état d’esprit qui semble animer les deux vestiaires à l’approche du duel opposant le Canadien des Jets de Winnipeg.

D’un côté, le CH tentera de prolonger à six sa série de victoires du moment. De l’autre, les locaux voudront mettre en banque de précieux points afin de s’accrocher à leur rêve d’accéder aux séries éliminatoires.

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Une échauffourée avait eu lieu après que Jake Evans soit lourdement tombé sur la glace après un coup à la tête porté par Mark Scheifele.

Or, ce sera aussi le premier affrontement entre les deux équipes depuis les séries éliminatoires du printemps dernier. Et, surtout, les retrouvailles entre Jake Evans et Mark Scheifele.

À la fin du premier match de la série de deuxième tour, l’attaquant des Jets avait violemment frappé son adversaire à la tête après qu’il eut marqué dans un filet désert. Evans avait raté les neuf matchs suivants en raison d’une commotion cérébrale, et Scheifele avait été suspendu quatre matchs.

Logiquement, la rencontre de ce mardi soir aurait dû représenter un moment attendu de la saison, mais plusieurs circonstances ont contribué à atténuer la frénésie. D’abord, le Canadien a remporté sa série face aux Jets en juin dernier. Ensuite, la moitié de sa formation a changé depuis. Enfin, la rencontre survient au sixième mois de la saison.

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Après le coup porté par Mark Scheifele à la tête de Jake Evans, l’attaquant du Canadien avait raté les neuf matchs suivants en raison d’une commotion cérébrale. Scheifele avait été suspendu quatre matchs.

Aussi bien dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

« Je suis complètement passé à autre chose, a assuré Evans, mardi matin. Je suis content d’être en santé et de pouvoir jouer au hockey, c’est tout ce qui compte. La meilleure manière de [répondre à l’agression] a été de gagner la série. Je ne pense qu’au succès de mon équipe. »

Evans a par ailleurs expliqué que l’évènement du 2 juin — le soir de sa fête, en plus — n’avait pas changé sa manière de jouer. « Si c’était le cas, je n’irais plus dans les coins et je ne serais plus un bon joueur », a-t-il résumé.

Quel code ?

Scheifele, quant à lui, a été longuement interrogé à ce sujet par les journalistes de Winnipeg.

« Crois-tu que tu devras te tenir prêt à ce que soit appliqué le code ? », lui a demandé un reporter.

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Mark Scheifele.

« Quel code ? », a rétorqué l’attaquant. Le code non officiel, largement critiqué, mais encore invoqué, selon lequel un joueur doit répondre de ses actes après un coup dangereux, lui a-t-on répondu.

« C’est un sport physique et je garde toujours la tête haute, a martelé Scheifele. Je joue en étant conscient de ce qui se passe autour de moi. Toutes les équipes pratiquent un style physique, ce sera un autre test pour nous ce soir. »

Quant à savoir s’il croyait qu’Evans mérite une quelconque sorte de réparation, il a simplement répondu que « s’il veut se battre, je vais y aller, c’est sûr ».

Comme trois pouces et 30 livres séparent les deux hommes, ne pariez pas votre maison sur un affrontement direct entre eux. Ni sur une initiative du teigneux Michael Pezzetta, qui risque fort bien d’être laissé de côté, lui qui a fait du temps supplémentaire après l’entraînement optionnel de son équipe. Martin St-Louis a par ailleurs indiqué que Joel Armia pourrait réintégrer la formation, après avoir raté quatre matchs en raison d’une blessure au visage.

Mathieu Perreault a en outre indiqué que le cas de Scheifele n’avait pas été abordé du tout dans la préparation du CH. Pierre-Luc Dubois a donné le même son de cloche chez les Jets.

Dossier clos ? C’est ce qu’on nous dit… jusqu’à preuve du contraire. Car après tout, le code n’est jamais bien loin…

Samuel Montembeault défendra le filet du Canadien. La rencontre s’amorcera à 20 h, heure de Montréal.