Il y a presque 30 ans, le 8 octobre 1992 plus précisément, les Sénateurs d’Ottawa ont causé une surprise en battant le Canadien par la marque de 5-3. L’ennui, c’est qu’ils ont mis environ deux mois avant de pouvoir gagner un autre match.

Non, les Sénateurs de 2021 ne sont (probablement) pas aussi mauvais que ces Sénateurs-là, ceux de l’expansion du début des années 1990, mais ce n’est pas faute d’essayer. Ainsi, s’ils gardent ce rythme, les Sénateurs de 2021 vont finir le calendrier avec 6 victoires en 56 matchs, un rythme équivalent à la spectaculaire saison de 1992-1993, où ils n’avaient pu faire mieux que 10 victoires en 84 matchs.

Ce sont donc des Sénateurs un peu assommés qui vont se présenter jeudi soir au Centre Bell.

« On savait que ça allait être difficile », a expliqué le défenseur Thomas Chabot plus tôt cette semaine, dans ce qui est peut-être déjà la citation la plus lucide de toute la saison.

« Ce qui arrive en ce moment pour nous, ça arrive, on ne peut pas revenir dans le passé, il faut juste se concentrer sur le prochain match. On débarque à Montréal, c’est l’équipe à battre en ce moment dans notre division. »

Le hasard fait drôlement bien les choses, tout de même. En 1992-1993, la flèche du Canadien pointait vers le haut, et le club connaîtra les succès que l’on sait, avant de conclure ça avec un défilé dans les rues de Montréal au mois de juin. Un scénario qui n’est peut-être plus si farfelu pour l’été qui s’en vient.

Pendant ce temps, les Sénateurs se retrouvent un peu au même point qu’en 1992 : avec une formation composée de jeunes qui ne sont pas encore prêts et de vétérans qui ont déjà connu des jours plus heureux. Dans une équipe de hockey, et dans la vie en général, il s’agit rarement d’un bon mélange.

« Une jeune équipe qui doit apprendre »

C’est sans doute pourquoi la direction du club a choisi de secouer un peu les troupes dans la journée de mercredi, en reléguant au ballottage le vétéran défenseur Braydon Coburn et en rappelant un autre défenseur, le jeune espoir de 21 ans Erik Brännström, 15e choix au total lors du repêchage de 2017.

Un autre défenseur, Jonathan Aspirot, a été retourné à Belleville, dans la Ligue américaine, avec le club-école.

Erik Brännström, obtenu des Golden Knights de Vegas dans la transaction impliquant l’attaquant Mark Stone, pourrait disputer son premier match de la saison jeudi soir au Centre Bell.

En attendant, les joueurs des Sénateurs se demandent un peu ce qui se passe… et peut-être aussi, pour les nouveaux, dans quoi ils viennent de s’embarquer. Cette équipe mène la ligue vers le bas au chapitre du différentiel avec un spectaculaire - 24 à sa fiche, et puis en plus, les Sénateurs viennent de perdre leurs cinq derniers matchs par une marque combinée de 28 à 10.

Un peu comme en 1992, finalement.

« Je ne me souviens pas d’avoir vécu une telle situation, a expliqué plus tôt cette semaine l’attaquant Cédric Paquette. C’est évidemment difficile, nous avons une jeune équipe qui doit apprendre. On travaille fort et ça va finir par fonctionner.

« Pour l’instant, peu importe contre qui on joue, il ne faut pas penser à l’adversaire en tant que tel, mais juste se concentrer sur notre propre travail. Je crois qu’on s’en va dans la bonne direction et il faut juste continuer à travailler fort. »

Chabot a aussi ajouté que l’équipe n’allait pas abandonner pour autant. « On va être là et on va batailler jusqu’à la fin, peu importe ce qui arrive », a-t-il dit.

Il le faudra. Sans quoi 2021 va ressembler un peu trop à 1992.