Même de l’autre côté de l’Atlantique, Florence Schelling est consciente que son nom est souvent évoqué parmi les meilleures candidates pour un poste dans l’équipe de direction du Canadien de Montréal. Son nom circule et elle le sait, vu la tonne de gens qui le citent sur Twitter. Elle n’attend que le coup de fil pour décrocher.

La Suissesse n’est pas passée par quatre chemins lorsqu’on lui a demandé si elle avait de l’intérêt pour le poste de directrice générale et si elle allait écouter si le téléphone venait à sonner : « Ah oui, vraiment ! À 100 % ! »

Après tout, Schelling est la première femme à avoir occupé ce poste au sein d’une équipe professionnelle masculine. En 2020, elle avait accepté de se joindre au CP Berne, en première division suisse.

Depuis le congédiement de Marc Bergevin il y a quelques semaines, et puisque la recherche de diversité a été clairement évoquée par Geoff Molson, le nom de Florence Schelling est sorti du lot.

L’ancienne gardienne n’a pas la prétention de croire qu’elle doit avoir le poste à tout prix, mais elle a l’intention de tendre l’oreille si la haute direction du Tricolore l’appelle.

« Je me dis que je n’ai rien à perdre à décrocher le téléphone et discuter avec l’organisation. Moi, je n’ai rien à perdre, l’équipe n’a rien à perdre », a-t-elle expliqué à La Presse, jointe chez elle, en Suisse.

Selon elle, si le Canadien veut lancer un message fort au reste de la planète hockey, il s’agirait d’une superbe occasion de le faire en donnant à une femme compétente le poste de directrice générale, ou à tout le moins un poste conséquent dans la hiérarchie. D’autant que sur le plan décisionnel, l’ajout d’une femme serait bénéfique, à son avis.

Elle est convaincue que dans l’organigramme hockey, le fait de pouvoir compter sur un point de vue différent aiderait le club. Dans un contexte où le nouveau vice-président exécutif aux opérations hockey, Jeff Gorton, aura un mot important à dire dans les décisions, analyser les idées d’une autre manière pourrait certainement permettre au Canadien de se démarquer.

Ce sont toujours les hommes qui ont dirigé et on se plaint que le hockey n’est pas assez progressiste. Alors du changement devrait peut-être s’imposer. Il faut faire les choses différemment et, pour ça, il faut se demander si un homme avec le même bagage que ses homologues ou ses prédécesseurs pourra vraiment changer les choses.

Florence Schelling

D’après la médaillée olympique, un bon directeur général doit comprendre le hockey, comprendre les joueurs, connaître l’identité de l’organisation et bien s’entendre avec le groupe d’entraîneurs, entre autres. Des compétences, évidemment, qui n’ont pas de sexe.

Un parcours à rendre jaloux

Florence Schelling s’est illustrée aussi bien pendant sa carrière de hockeyeuse que dans son après-carrière.

En tant que gardienne de l’équipe nationale suisse, elle a participé quatre fois aux Jeux olympiques. Elle a remporté la médaille de bronze, en plus du titre de joueuse du tournoi, aux Jeux de Sotchi, en 2014. Recrutée par l’équipe nationale à l’âge de 13 ans, elle a aussi participé à 11 Championnats du monde et évolué 4 ans dans la NCAA, dans l’uniforme de l’Université Northeastern. Elle y a obtenu un baccalauréat en administration, avant d’obtenir une maîtrise en stratégie et gestion d’organisations internationales à l’Université de Linköping, en Suède. Après son passage en NCAA, elle a été repêchée par les Stars de Montréal, dans la Ligue canadienne de hockey féminin.

Après ses études, elle a aussi travaillé pour la Fédération internationale de hockey sur glace, en plus de devenir entraîneuse pour l’équipe nationale féminine suisse des moins de 18 ans.

Maintenant, après son aventure comme directrice générale du CP Berne, elle se lance un nouveau défi. Schelling est l’une des 17 candidates à l’obtention d’un poste au sein de la Commission des athlètes du Comité international olympique (CIO). Il n’y a que deux postes à pourvoir.

Elle se prépare donc à partir pour la Chine en vue des Jeux olympiques, où elle devra être en mesure de convaincre les athlètes à Pékin de voter pour elle. Le but de la Commission est essentiellement de donner une voix à tous les athlètes lors des rencontres du CIO. Elle se veut un moyen d’améliorer et de développer les Jeux olympiques et de faire en sorte que les athlètes ne soient jamais oubliés et négligés dans les décisions du CIO.

Un poste de gestion qui la motiverait grandement et qui comblerait son besoin de s’investir auprès des athlètes et de faire avancer le sport de toutes les manières possibles.