« Maman, j’ai eu son bâton ! Il l’a signé, il me l’a donné ! » Ces mots venaient d’un jeune garçon, dans le corridor du Centre d’excellence Sports Rousseau. Ces mots, exactement au moment où on cherchait comment lancer ce texte. Le bâton en question, c’était celui d’un attaquant fraîchement arrivé chez le Canadien : Cédric Paquette.

Paquette a rencontré La Presse samedi dans le cadre de la Classique Kevin Raphael, un rendez-vous annuel qui réunit des joueurs de la Ligue nationale, des joueuses de renom et des humoristes le temps d’un match au profit de Leucan.

Cédric Paquette, nouvellement porte-couleurs du Tricolore, était probablement l’un des joueurs les plus attendus.

« Quand Kevin m’a invité, c’était sûr que je disais oui, a-t-il laissé entendre d’entrée de jeu. C’est une cause importante pour moi et pour tout le monde. »

Le nouvel attaquant du Canadien, qui en sera bientôt à sa huitième campagne dans la Ligue nationale de hockey, passe sa saison morte à Mirabel, en plus de s’entraîner à Boisbriand.

PHOTO PATRICK FADEL, FOURNIE PAR PF PRODUCTIONS

Cédric Paquette

Mais prochainement, l’attaquant de 27 ans passera sur la Rive-Sud de Montréal, question de se rapprocher du centre d’entraînement du Canadien, à Brossard. Comme il n’a pas d’enfant, le déménagement ne s’annonce pas trop compliqué. « C’est juste le chien et la blonde ! », a-t-il lancé en riant.

Après six ans à Tampa Bay, de 2014 à 2020, un court passage à Ottawa et une saison en Caroline en 2020-2021, Paquette est finalement de retour au Québec. Pour au moins un an, du moins. Natif de Gaspé, il se rapproche considérablement de sa famille et de ses amis. Un avantage non négligeable.

Quand tu viens de la Gaspésie, c’est dur de se voir quand tu habites aux États-Unis. Ça va être le fun pour ça, cette année. Ils [famille et amis] vont voir plus de matchs. Pour moi, jouer pour le Canadien, c’est un rêve d’enfance.

Cédric Paquette

La prochaine saison en sera une de nouveautés pour Paquette. Déjà, il se fait davantage reconnaître dans la rue. Il se joindra également à un tout nouveau groupe de joueurs, dont il ne connaît qu’un seul membre : Jonathan Drouin.

« On ne s’est pas parlé ça fait longtemps, a-t-il cependant précisé. Avec tout ce qui s’est passé, je n’ai pas trop eu de nouvelles. Mais il y a un groupe sur WhatsApp avec les gars. Ils m’ont ajouté et on parle là-dessus. »

De toutes les nouveautés qu’il s’apprête à vivre, il y en a une en particulier que Paquette attend impatiemment.

« Le premier match au Centre Bell. Ça va être vraiment spécial. »

Un grinder

Cédric Paquette est unanimement décrit comme un travailleur acharné, un joueur d’énergie. On pourrait le comparer à un ancien attaquant du Tricolore qui a été grandement apprécié à Montréal : Steve Bégin. Lui aussi était présent à la Classique KR, samedi.

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Steve Bégin

« Je pense qu’il n’y a pas assez de joueurs comme lui, a soutenu Bégin au sujet de Paquette. Qu’il s’amène à Montréal, c’est une bonne chose. Je suis vraiment content de sa signature. »

Aux dires de l’ancien numéro 22 – numéro aujourd’hui porté par le jeune Cole Caufield –, Paquette devrait être l’un des favoris de la foule montréalaise.

« S’il fait ce qu’il a à faire, qu’il travaille comme il l’a toujours fait… Les partisans à Montréal adorent ce style de joueur. Ce sont des joueurs qui se présentent tous les jours », a-t-il fait valoir.

Même si une journée, il ne se sent pas bien, qu’il se sent à 60 %, il va donner son 150 %. Et son 60 % est souvent égal au 100 % de quelqu’un d’autre.

Steve Bégin, au sujet de Cédric Paquette

Le principal intéressé abonde dans le même sens. Il ne ressent qu’un mince stress à l’approche de sa première saison à Montréal.

« Je pense que si je joue mon rôle comme je suis capable de le faire, le monde va m’aimer », a-t-il affirmé.

« On est tous conscients que le marché ici, c’est gros, a-t-il poursuivi. Il y a du monde qui va t’aimer, du monde qui ne t’aimera pas, et ça fait partie de la game. Il n’y a pas de trouble avec ça. »

Sur le quatrième trio

Depuis sa signature, Cédric Paquette a pu s’entretenir avec le directeur général du Canadien, Marc Bergevin, et l’entraîneur-chef Dominique Ducharme. Tous deux le voient sur le quatrième trio, là où on retrouve généralement un joueur de son genre.

« On verra, mais mon rôle, c’est ça depuis plusieurs années. C’est d’être physique, sur une quatrième ligne, en désavantage numérique, de gagner des mises en jeu, d’être un bon coéquipier. C’est ce qui est important pour moi. »

« Si je joue bien, je pense que je vais avoir les bonnes opportunités, a-t-il ajouté. Ça va être à moi de les prendre. Si je ne joue pas bien, ça va être comme dans n’importe quelle équipe : je ne jouerai pas. »

La Classique

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Kevin Raphael, accompagné de son coanimateur pour la lutte de la WWE à TVA Sports, Patric Laprade

Le 7 août avait lieu la 6e édition de la Classique Kevin Raphael. Une somme de 36 000 $ a été amassée au profit de Leucan. Il s’agit d’un record, qui surpasse largement l’objectif de 25 000 $ et le total de 21 000 $ de l’édition précédente. Des gens de Rivière-du-Loup, de Baie-Comeau et du Lac-Saint-Jean, entre autres, se sont rendus à Blainville pour y assister. Certains sont même arrivés près de cinq heures avant l’évènement pour s’assurer d’obtenir les meilleures places.

La Classique KR est née d’une rencontre entre l’animateur Kevin Raphael et une jeune fille, Laurence, qui était atteinte de la leucémie à l’époque.

« C’était une enfant quand je l’ai rencontrée, mais maintenant, elle est au secondaire, relate Raphael. Elle avait la leucémie, elle l’a combattue et elle a gagné son combat. J’avais promis que j’allais faire quelque chose pour elle. Ensuite, j’ai maintenu la tradition. Elle est en rémission en ce moment, c’est elle qui fait la mise au jeu. Elle fait un speech dans la chambre des joueurs. »