Les Jets de Winnipeg ont la chance de s’inviter dans les livres d’histoire de la LNH. Les hommes de Paul Maurice tenteront de devenir la cinquième équipe de l’histoire du circuit à gagner une série après s’être retrouvés en retard 0-3.

Le capitaine des Jets, Blake Wheeler, en sait quelque chose. Il était membre des Bruins de Boston, en 2010, quand ils ont été victimes d’un effondrement mémorable face aux Flyers de Philadelphie. Un confrère lui a donc demandé s’il pouvait s’inspirer de cet épisode, et le vétéran n’était visiblement pas d’humeur à une telle introspection.

« Comme si ma soirée ne pouvait pas être pire… Tu dois ramener cet épisode-là », a lancé Wheeler.

En bon professionnel, Wheeler a néanmoins répondu à la question.

« J’ai dû apprendre de très dures leçons en séries, et celle-là était dure à digérer. Mais ce n’est pas différent de ce que Montréal a fait contre Toronto. Ils perdaient 1-3, les gens étaient prêts à les enterrer. Ils ont gagné le match suivant en prolongation et c’était reparti. […]

« Ils ont confiance et obtiennent des résultats. On est à l’autre extrémité, on n’a pas des tonnes de confiance en ce moment et on fait tout pour en gagner. Le match 4 peut tout changer, et on peut créer de la tension. Il faut juste trouver une façon de gagner un match, on pourra respirer et ils devront y penser pendant quelques jours. »

Price et les poteaux

La question sur 2010 n’allait assurément pas générer une réaction positive de Wheeler, mais même avant cela, on sentait le gros ailier droit exaspéré.

« Ça a fini 5-1, mais ça n’a pas eu l’air d’un match de 5-1. Ils ont oublié de compter des tirs de notre côté. Leur gardien joue à un haut niveau », a-t-il énuméré.

Un autre vétéran, Adam Lowry, a également souligné les succès de Price. Le gardien du CH joue, encore une fois, du hockey inspiré en séries. Depuis le début de cette série, il a cédé seulement 4 fois sur 87 tirs, pour une efficacité de ,954.

« C’est bien d’avoir marqué un but, a noté Lowry. Plus tôt cette saison, tout le monde était prêt à sortir Carey de Montréal. Il avait de la misère et là, il est revenu au niveau auquel on l’attend. On a intérêt à éroder sa confiance. Il faut continuer à aller au filet.

« Il est toujours élu le joueur que tu veux avoir dans ton équipe dans un match décisif, a ajouté Lowry, en référence au sondage annuel de l’Association des joueurs. Il faut envoyer des gars devant lui et profiter de nos chances. »

Il est humain et va accorder quelques buts. Il faut juste se créer le plus de chances possible.

Adam Lowry, au sujet de Carey Price

Price joue bien, mais les Jets ont aussi tiré sur les tiges métalliques. En deuxième période, Wheeler et Nikolaj Ehlers ont tous les deux envoyé des rondelles sur la barre horizontale. Ehlers n’aurait d’ailleurs pas volé son but, lui qui a été le meilleur de son camp dans la défaite.

« C’est bizarre, j’étais convaincu que ça avait rentré, que j’avais tiré sur la barre du fond, a décrit Wheeler. Ç’aurait été 1-1, ça aurait changé le match. Mais c’est ça quand tu es bon : t’as parfois de la chance. »

« Il faudra tirer à l’intérieur de la barre, pas à l’extérieur », a ajouté l’entraîneur-chef des Jets, Paul Maurice.

Besoin d’aide en défense

Il a beaucoup été question du travail accompli par les quatre premiers défenseurs du Canadien pour nettoyer l’enclave devant Carey Price.

À l’inverse, Lowry a souligné que son équipe avait de la difficulté à tenir les attaquants du Canadien à l’extérieur de l’enclave. Le but d’Artturi Lehkonen en était le meilleur exemple, les trois attaquants montréalais s’en donnant à cœur joie devant Connor Hellebuyck. Nick Suzuki et Corey Perry ont eux aussi marqué à proximité du filet.

« Les deux équipes ont leurs forces et leurs faiblesses. On y travaille. On a des gars capables de le faire et on a aussi de jeunes joueurs qui apprennent à le faire », a répondu Paul Maurice.