Les Islanders de New York ne devraient même plus être ici en ce moment, sur la planète hockey, à surprendre encore et encore. Et puis pourtant, ils persistent, ils brouillent les cartes, ils surprennent, mettent un peu de doute, une fois de plus, dans la tête de l’adversaire.

Non, ils ne devraient plus être là, et encore moins après le match de mardi soir dans la bulle à Edmonton, le cinquième de leur série finale de l’Association de l’Est face au Lightning.

C’est que les gars de Tampa Bay ont eu leurs chances, dont un avantage numérique de quatre minutes à la fin de la troisième période. Mais ils n’ont pas marqué, et puis en deuxième période de prolongation, les Islanders n’ont eu besoin que d’un petit coup de chance, survenu lorsqu’un défenseur du Lightning a fendu l’air pour permettre un deux contre un à l’autre bout aux Insulaires, qui n’en demandaient pas tant, et c’est Jordan Eberle qui a pu marquer le but gagnant.

Marque finale, après tout ça : Islanders 2, Lightning 1.

Improbable ? Plutôt, mais c’est de cette façon que les Islanders aiment faire les choses, et puis ce n’est pas pour rien que le gardien Semyon Varlamov a célébré en glissant sur la glace tête première tel un Pete Rose de la belle époque.

Parce que Varlamov sait très bien que les Islanders sont sur une improbable lancée, en effet. Le genre de lancée qu’on ne voit pas si souvent.

« Ce fut une grosse victoire en prolongation pour nous, a résumé le gardien. C’est notre saison qui était en jeu, alors j’étais seulement heureux de savoir qu’on allait jouer encore. »

Varlamov, au fait, s’est distingué de nouveau, cette fois avec un seul but accordé en 37 tirs, pendant qu’Eberle enfilait son cinquième des séries et aussi son deuxième de cette finale de l’Association de l’Est. Ces deux hommes nous rappellent d’ailleurs que ces Islanders ont été bâtis de main de maître, et puis Varlamov et Eberle ne sont que deux de ces joueurs qui ont été embauchés par cette équipe après avoir été largués par une autre équipe.

Ce n’est d’ailleurs jamais facile de battre une bande comme celle-là, bourrée de joueurs un peu amers qui ont des choses à prouver.

Chez le Lightning, évidemment, ce n’est que partie remise, et avec une avance de 3-2 dans la série, ce n’est certes pas le temps de paniquer. N’empêche que le club de Tampa Bay devait se débrouiller mardi sans son as marqueur Brayden Point, toujours blessé, et que ce léger détail n’est pas anodin, surtout si Point devait rater le prochain match, qui est prévu pour jeudi soir.

« C’est trop difficile de savoir s’il sera là lors du prochain match, a dit l’entraîneur Jon Cooper. Mais la marge entre la défaite et la victoire est si mince dans cette ligue… Il était probablement prévu qu’on allait finir par perdre un match en prolongation, et qu’ils allaient finir par en gagner un. Ce sont deux bonnes équipes qui se font face. »

Avec tout ça, on ne parlera peut-être pas assez de la performance du défenseur Victor Hedman, qui a marqué le seul but du Lightning mardi soir, un but qui est digne de mention : ce but était le huitième de Hedman depuis le début des séries, et il est le premier défenseur à marquer huit buts lors d’un même tableau éliminatoire depuis Brian Leetch en 1994 avec les Rangers de New York.

En fait, au chapitre des défenseurs, seuls Paul Coffey (12), Leetch (11), Brad Park (9) et Bobby Orr (9) ont marqué plus de buts lors d’un calendrier éliminatoire auparavant. Ce n’est pas de la mauvaise compagnie, on l’aura compris.

Les Islanders n’ont peut-être pas de Victor Hedman, mais ils ont un groupe de joueurs qui ne veulent pas rentrer à la maison. Et puis ça, c’est toujours un peu dangereux.

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