Quand vient le temps du repêchage, le directeur général des Canucks de Vancouver, Jim Benning, et ses vis-à-vis de la Ligue nationale de hockey ont habituellement un portrait plutôt clair de la situation.

Lors d’une année normale, les dépisteurs et dirigeants des équipes sillonnent l’Europe et l’Amérique du Nord afin d’amasser toute l’information possible sur la prochaine couvée de hockeyeurs de talent.

Ils regardent des matchs, questionnent les proches des plus beaux espoirs, rencontrent les joueurs et scrutent les résultats de leurs tests physiques. Le Championnat du monde des moins de 18 ans ainsi que le tournoi de la Coupe Memorial sont deux évènements à ne pas manquer.

Mais les circonstances entourant le repêchage de 2020, en plein cœur de cette pandémie de COVID-19, n’ont rien d’habituelles.

Le point culminant des saisons de hockey junior a été annulé, comme les tournois, tandis que la séance d’entraînement organisée par la LNH a été reportée, mais pourrait bien être tout simplement rayée de la carte.

Certaines rumeurs laissent entendre que le circuit Bettman pourrait aller de l’avant avec un repêchage en ligne en juin même si la saison 2019-20 n’a pas encore été complétée. Ce n’est toutefois pas la seule possibilité avec laquelle les clubs doivent négocier en cette ère de distanciation sociale. En bref, l’évaluation des jeunes talents de cette cohorte n’aura jamais été complétée.

« C’est bien de voir ces joueurs en séries, a dit Benning. C’est en grande partie de cette façon qu’on trouve des gagnants. Nous allons devoir nous passer de cela. […] Nous tentons de faire le mieux possible dans les circonstances pour connaître ces joueurs et estimer où ils en seront dans trois ou quatre ans. »

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le directeur général des Canucks de Vancouver, Jim Benning

Les dépisteurs avaient encore beaucoup de travail à accomplir quand la pandémie de COVID-19 a obligé la suspension des activités à la mi-mars. Surtout pour évaluer les joueurs qui devraient être repêchés en deuxième moitié du premier tour de la séance qui devait avoir lieu les 26 et 27 juin, à Montréal.

« Notre évaluation ne sera possiblement pas aussi complète qu’à l’habitude, a admis le directeur général des Blue Jackets de Columbus, Jarmo Kekalainen. On tente de voir les meilleurs espoirs une dernière fois, mais nous n’Avons pas pu le faire cette année.

«Ce ne sera pas une couverture aussi efficace que d’habitude. Ce sera différent. Nous allons voir comment ça ira. »

Le DG des Jets de Winnipeg, Kevin Cheveldayoff, a souligné que les clubs devront se fier au travail effectué de septembre à mars, mais aussi que tout le monde vit la même chose.

La LNH accueille habituellement une centaine d’espoirs à sa séance d’entraînement de juin. Il s’agit également pour les clubs d’une occasion de rencontrer ces joueurs afin de les connaître davantage sur le plan personnel.

« La plus grosse perte, ce sera les résultats des test physiques, a indiqué le directeur général des Flames de Calgary, Brad Treliving. Ils doivent tous devenir plus forts, mais vous pouvez voir leur charpente et quel genre de maturité physique ils peuvent atteindre.

«Le travail est inachevé. Au bout du compte, tout le monde va prendre ses décisions en fonction de l’information disponible. »

- Avec la participation de la journaliste de La Presse canadienne Donna Spencer.