Le Canadien de Montréal l’a annoncé de la plus sympathique des manières : avec Mme Élise Béliveau en train de préparer de petits plats pour les joueurs et de dépoussiérer le vestiaire.

Puis, ces mots, prononcés par la grande dame du Canadien, tandis qu’elle marche devant les uniformes accrochés : « Si c’est beau ! Bon, vous pouvez revenir à la maison là, les boys. »

Parce que oui, c’est officiel, après des mois d’attente, le Canadien a finalement dévoilé le calendrier de la prochaine saison. On connaissait les grandes lignes du plan : 56 matchs, une division toute canadienne pour éviter de traverser les frontières, des séquences de matchs densifiées. Mais il restait à rendre les détails publics.

Premier match, donc : le 13 janvier, contre les Maple Leafs, à l’endroit qui servira de domicile à l’équipe torontoise à ce moment.

Car il est vrai que les différentes instances de santé publique des cinq provinces canadiennes où sont installées les équipes de la LNH n’ont toujours pas approuvé la tenue de matchs. C’est un dossier à suivre.

En Ontario, la ministre des Sports Lisa MacLeod a indiqué mercredi qu’elle discutait toujours avec la ligue afin de comprendre comment la division Nord fonctionnera. L’Ontario doit se confiner de nouveau à compter du 26 décembre, et ce pour 28 jours, notamment dans les villes les plus densément peuplées, comme Ottawa et Toronto.

Pour l’heure, la plus populeuse des provinces canadiennes autorise les athlètes professionnels à s’entraîner, mais pas à disputer des matchs. La Santé publique du Québec a donné sensiblement les mêmes autorisations.

Ainsi, le camp d’entraînement du Canadien se mettra bien en branle le 3 janvier prochain, mais il n’est toujours pas possible de disputer des matchs au Centre Bell.

Un horaire complexe

Le nouveau calendrier de la LNH n’aura rien de doux pour les joueurs, qui devront désormais accumuler les matchs lors d’un même voyage, un peu comme on le fait au baseball majeur. Cela a été décidé pour réduire les déplacements en temps de pandémie, ce qui est tout à fait logique.

Reste que le défi physique sera accru. Par exemple, pour commencer la saison, après un départ à Toronto, le Canadien se retrouve à Edmonton pour deux matchs, les 16 et 18 janvier. Puis, direction Vancouver pour trois matchs de suite, les 20, 21 et 23 janvier.

Suivra un congé de cinq jours, puis cinq matchs à domicile, contre les Flames de Calgary (28 et 30 janvier), les Canucks (1er et 2 février) et les Sénateurs d’Ottawa (4 février).

D’ailleurs, les rivalités régionales connaîtront un nouveau souffle dans cette nouvelle mouture du calendrier. Le Canadien affrontera les Maple Leafs et les Sénateurs dix fois chacun, et neuf fois chacun les quatre autres clubs canadiens.

En ce qui concerne la gestion du personnel, le calendrier comprend neuf séquences de deux matchs en deux jours, ce qui pourrait largement justifier le salaire d’un adjoint de qualité comme Jake Allen. Même chose pour les membres de la nouvellement créée « escouade volante », ce groupe de quatre à six joueurs qui accompagnent l’équipe régulière et qui pourront remplacer au pied levé leurs coéquipiers blessés, fatigués ou malades.

Une nécessité au cours d’une saison qui n’a rien d’ordinaire sur le plan organisationnel. La création de cette escouade volante sera d’ailleurs l’une des intrigues les plus intéressantes du camp, parce que ceux qui y seront affectés joueront très peu (ou pas du tout) et seront payés comme s’ils étaient dans la Ligue américaine. Bref, un privilège qui pourrait aussi devenir un cadeau empoisonné.

Le directeur général des Flyers de Philadelphie, Chuck Fletcher, en point de presse mercredi, a d’ailleurs eu cette réflexion sur l’escouade volante : « L’escouade sera composée de nos meilleurs joueurs rappelés qui seront physiquement dans notre bulle. Tout va dépendre des performances au camp, de la santé de nos joueurs et des trous à combler. Nous bâtirons cette escouade autour des 23 joueurs réguliers, en fonction des performances du camp et de la santé des joueurs. »

Quant à savoir s’il ne serait pas plus judicieux pour certains joueurs d’avoir un rôle plus actif dans la Ligue américaine (si elle recommence ses activités), plutôt qu’un rôle de soutien autour de l’équipe principale, Fletcher a offert ces précisions : « Nous allons gérer cette escouade différemment selon l’évolution de la saison. Pour le 13 janvier, nous garderons les joueurs qui nous permettront de gagner et qui offriront les meilleures options aux entraîneurs. Nous y repenserons quand la Ligue américaine reprendra ses activités, si elle les reprend. Nous devrons garder en tête que certains joueurs devront gagner de l’expérience en matchs. »

L’an dernier, le Canadien avait présenté un dossier de 5-6-2 lors du premier des deux affrontements en deux jours, et de 4-6-3 lors du deuxième.

La rivalité Canadien-Sénateurs, pas nécessairement la plus vive de l’histoire, pourrait également s’offrir un nouveau chapitre cette saison. Les deux équipes s’affronteront quatre fois de suite, deux fois à Montréal et deux fois à Kanata, entre le 28 mars et le 4 avril.

Fait intéressant, les hommes de Claude Julien ont signé une fiche de 10-2-2 contre les équipes canadiennes en 2019-2020.

Le Tricolore terminera sa saison en affrontant les Maple Leafs trois fois de suite, du 3 au 8 mai.

Les camps d’entraînement des 24 équipes ayant participé à la relance de la LNH, dont celui du Canadien, commenceront le 3 janvier.

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— Avec La Presse Canadienne