La pandémie ne pouvait survenir à un pire moment pour le gardien auxiliaire du Canadien, Charlie Lindgren.

On prête à l’organisation montréalaise l’intention d’acquérir un gardien d’expérience pour seconder Carey Price l’an prochain, mais le gardien de 26 ans avait encore quelques matchs pour hausser sa valeur, après des performances en dents de scie depuis son rappel à la mi-décembre.

En six matchs avec le Tricolore cette saison, il montrait une fiche de 2-4-0, une moyenne de buts accordés de 3,33 et un taux d’efficacité de ,888. Il n’a pas affiché de taux d’efficacité supérieur à ,910 ni dans la Ligue américaine ni dans la LNH, depuis 2017.

« Il restait 13 matchs à faire, je m’attendais à en disputer quelques-uns, mais c’est la vie, je ne peux rien y faire, a-t-il confié jeudi matin, de sa résidence de Minneapolis, au cours d’une conférence de presse téléphonique organisée par le Canadien. C’est une pandémie difficile pour tout le monde. Il y a beaucoup de vies perdues ou en suspens. »

« La santé et la sécurité des gens demeurent la priorité. Je m’entraîne chaque jour pour être en forme lorsque le hockey reprendra. »

Même si la LNH relance ses activités en juin ou juillet, Lindgren ne devrait pas jouer très souvent. Il a entamé seulement deux rencontres à compter du 5 février et Price sera reposé au retour.

« Carey est le meilleur gardien de la Ligue. Tu le veux devant le filet. Il te donne des chances de gagner à chaque match. »

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Charlie Lindgren

Mon rôle est de rester prêt. Je ne pensais pas à jouer ou pas, je voulais seulement m’améliorer. Je peux aussi apprendre beaucoup en le voyant à l’œuvre.

Charlie Lindgren

Lindgren est encore sous contrat pour une autre saison. Son salaire annuel de 750 000 $ sera garanti, même en cas de renvoi dans la Ligue américaine. Par contre, il devra être soumis au ballottage s’il est rétrogradé.

Menacé ?

Cayden Primeau semble destiné au poste de no 1 un avec le Rocket de Laval l’an prochain. Un gardien russe, Vasili Demchenko, 26 ans, vient de signer une entente à deux volets avec le Canadien, mais son poste ne semble pas garanti même dans la Ligue américaine. Le contrat de Michael McNiven, 22 ans, arrive à échéance. La principale menace de Lindgren proviendrait du marché des joueurs autonomes ou des échanges.

« J’ai vu qu’ils ont signé un gardien russe, ça n’a pas eu trop d’effet sur mon moral. Je suis dans une bonne position. C’est à moi de conserver mon poste et je dois profiter de l’occasion. J’ai bien joué à Montréal l’hiver dernier et je dois connaître un bon camp d’entraînement. Je dois rester fort. »

Lindgren semble avoir bon espoir de maintenir son poste d’adjoint l’an prochain. « Je suis prêt à jouer à temps plein dans la Ligue nationale. Les gars de l’équipe aussi, vous pouvez leur demander. Je suis un bon coéquipier, je travaille fort, je donne une chance à l’équipe de gagner lorsque je joue. »

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En six matchs avec le Tricolore cette saison avant l’arrêt des activités, Charlie Lindgren montrait une fiche de 2-4-0, une moyenne de buts accordés de 3,33 et un taux d’efficacité de ,888.

Je veux avoir un effet décisif à mon retour au jeu.

Charlie Lindgren

Comme la plupart des joueurs, il nage en plein inconnu. Il pourrait devoir se soumettre à une quarantaine de deux semaines s’il traverse la frontière à la reprise des activités, comme l’a annoncé le premier ministre Justin Trudeau récemment.

« C’est la sécurité avant tout. Je comprendrais si je devais être en quarantaine pour deux semaines. Je dois m’assurer d’être en santé et d’être autour de gens en santé. »

Lindgren a accepté une offre du Canadien en 2016, à 22 ans, après une brillante carrière collégiale à St. Cloud State, l’ancienne université d’un autre espoir de l’équipe, Ryan Poehling.

Comme Poehling en 2019, Lindgren a brillé à son seul match dans l’uniforme bleu-blanc-rouge en fin de saison, après la signature de son contrat en 2016. Il avait alors accordé deux buts aux Hurricanes, en Caroline, dans une victoire de 4-2.

Le jeune homme a ensuite connu une bonne première saison au sein du club-école du Canadien, à St. John’s, et deux matchs solides à Montréal lors de son rappel, mais sa carrière a déraillé par la suite.

Le jeune Cayden Primeau l’a devancé dans la hiérarchie des gardiens d’avenir et l’embauche de Keith Kinkaid l’été dernier ne constituait certainement pas une marque de confiance à son endroit.

La pente sera abrupte à remonter.