Depuis le 26 décembre, Alexis Lafrenière n’avait qu’une mission en tête : ramener au Canada la médaille d’or du Championnat mondial de hockey junior.

Maintenant que cet objectif a été atteint, sa prochaine mission, à court terme, est de jouir d’un repos de quelques jours avant de retrouver une « vie normale » avec l’Océanic de Rimouski.

« Je pense qu’il va se lever pas mal tard demain ! », a d’ailleurs osé prédire Hugo Lafrenière, son père, qui était arrivé à l’Aéroport Pierre-Elliott Trudeau une heure avant le héros d’Équipe Canada lundi soir, après avoir passé les dernières semaines près de lui en République tchèque.

Ce repos ne sera pas seulement celui du guerrier que Lafrenière a été pendant les deux dernières semaines. Ce sera aussi celui du voyageur.

Quelques heures après leur triomphe contre la Russie dimanche soir à Ostrava, les joueurs de l’équipe canadienne ont pris la direction de Vienne au milieu de la nuit, pour un vol en direction de Toronto.

Lorsqu’il a finalement foulé le sol montréalais vers 20 h 15, environ une heure plus tard que prévu, Lafrenière avait, en quelque sorte, fait le tour de l’horloge si l’on tient compte du décalage de six heures.

« Je commence à avoir hâte d’aller me coucher. J’ai hâte de retrouver mon lit aussi ! », a lancé Lafrenière en ricanant lors d’une mêlée de presse d’environ cinq minutes.

« Ça fait un mois que je ne suis pas chez nous. J’ai quand même hâte de retrouver mon lit et d’être dans mes affaires. »

Tout indique que Lafrenière rejoindra ses coéquipiers de l’Océanic en fin de semaine, possiblement vendredi.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Sa prochaine mission, à court terme, est de jouir d’un repos de quelques jours avant de retrouver une « vie normale » avec l’Océanic de Rimouski.

« Je vais commencer par prendre du repos et on verra pour le retour. C’est sûr qu’il va falloir que je revienne dans la routine de l’Océanic. C’est vraiment le fun de jouer là-bas. C’est une très belle organisation et j’ai hâte de retourner. Je vais sûrement en parler avec Serge (Beausoleil, l’entraîneur-chef). Pour l’instant, on n’a rien de prévu. »

En attendant, dans le confort de la résidence familiale de Saint-Eustache, il aura tout le loisir de revivre des moments enivrants. Probablement les plus beaux de sa carrière, a-t-il d’ailleurs noté.

« On a de la misère à le réaliser encore un peu et on va prendre une couple de jours pour s’en rendre compte. On est un peu sur un nuage et c’est vraiment le fun. C’est vraiment un beau moment », a décrit Lafrenière sur les sensations qu’il ressentait au lendemain de la conquête de la médaille d’or.

« C’est sûr, il y a eu de l’adversité individuellement et en tant qu’équipe aussi, a-t-il ajouté. Mais on a toujours répondu et on a toujours fait face à cette adversité. Je pense qu’en tant qu’équipe on peut vraiment être content et sortir la tête haute. »

L’adversité individuelle, c’est bien sûr cette blessure à un genou qui a fait grincer des dents un pays entier. Et Lafrenière aussi, bien sûr.

« Oui, j’ai eu peur un peu, mais c’était vraiment moins pire qu’on le pensait au début. Et après, j’ai juste suivi le processus vers le retour au jeu. Je me sentais bien quand je suis revenu sur la glace. C’était vraiment positif. »

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

L’adversité individuelle, c’est bien sûr cette blessure à un genou qui a fait grincer des dents un pays entier. Et Lafrenière aussi, bien sûr.

Lafrenière dit n’avoir ressenti aucune pression additionnelle parce qu’il est pressenti pour être le premier choix du repêchage de juin prochain, qui aura lieu au Centre Bell.

Et il n’a pas cru bon changer son approche pour essayer d’épater la galerie.

« Le focus était de gagner l’or et en tant qu’équipe. C’était de travailler ensemble et de s’améliorer et c’est ce qu’on a fait. On a réussi à gagner la finale. C’est vraiment un moment incroyable. »

Dans ses propos lundi soir, Lafrenière a constamment mis l’accent sur l’équipe. Même lorsqu’il a été question de l’honneur du joueur par excellence du tournoi.

« C’est un bel honneur. Mes coéquipiers m’ont beaucoup aidé. Derrière chaque honneur individuel, il y a une équipe. »