Dans le fond, ce qui est en train de se passer avec les Blue Jackets de Columbus, ce n’est pas si étonnant. Bon, ça l’est quand même un peu, mais pas tant. Nous ne sommes pas ici en présence du Canadien de 1986 ou des North Stars de 1991.

Non, nous sommes plutôt en présence d’un club qui voyait une ouverture… et qui est en train de la saisir.

Les Blue Jackets ont donc remporté le troisième match de la série hier devant leurs partisans, par la marque de 2-1. Et qui a obtenu le but de la victoire? Matt Duchene. Le même, incidemment, qui avait obtenu le but de la victoire, en prolongation, le match précédent.

Au fait, lors de ce deuxième match, qui avait marqué deux buts, dont le but égalisateur ? Artemi Panarin. Et pendant ce temps, qui veille à enchaîner les gros arrêts devant ce filet ? Sergei Bobrovsky, qui a réussi 36 arrêts hier soir.

Le lien entre ces trois joueurs, c’est que le premier a été acquis à la date limite, et que les deux autres sont restés à la date limite, même s’ils pourraient se pousser lorsque le marché de l’autonomie s’ouvrira dans deux mois.

C’est important de le rappeler, parce que, dans les séries de la LNH, rien ne se gagne au hasard. La présente parité vient parfois mener à des conclusions un peu hâtives, du genre «tout peut arriver», mais ce n’est pas exactement ça. En fait, en ce printemps un peu fou, on voit tout le contraire: on voit des équipes qui s’étaient très bien préparées pour pouvoir vivre ce moment… et pour pouvoir faire un bout de chemin.

C’est d’ailleurs un peu le drame des Bruins en ce moment. Bon, c’est vrai, un retard de 1-2 dans la série, ce n’est pas la fin du monde, mais pendant que les canons tonnent à Columbus, ceux des Bruins ne font pas le moindre bruit.

Ainsi, Brad Marchand, Patrice Bergeron et David Pastrnak, les trois meilleurs marqueurs du club de la saison, n’ont récolté qu’un seul point à eux trois depuis le début de cette série contre Columbus.

Bergeron et Marchand semblent complètement perdus, et ce dernier, en particulier, n’a impressionné absolument personne avec un coup à la fois salaud et sournois à la tête du défenseur Scott Harrington en fin de match. C’est le genre de coup qui devrait mériter un appel de la part du Département de la sécurité des joueurs, et c’est le genre de coup complètement inutile qui nous rappelle que Brad Marchand, malgré un talent indéniable, est encore capable de se comporter en mauvais joueur de mauvaise ligue de garage. C’est carrément indigne de la part d’un type censé compter parmi les meneurs de son club.

Le geste de Marchand trahit peut-être quelque chose de plus profond: et si ces épuisants Jackets étaient en train de «jouer dans la tête» des Bruins, un peu comme ils l’ont fait avec les joueurs du Lightning au premier tour? Parce que la frustration semblait assez évidente dans le camp des visiteurs, de l’entraîneur qui crie contre les arbitres à un attaquant, Krejci, qui frappe son bâton sur la glace parce qu’un coéquipier a été pris hors jeu sur une montée qui s’annonçait prometteuse.

Pour citer Dave Hilton, est-ce que, déjà, le dommage est «dedans la tête»? À la lumière de ce que l’on a vu hier soir, en tout cas, la question se pose.

Prochain match: Bruins c. Blue Jackets, jeudi (19h30) à Columbus