Alain Vigneault espérait sans aucun doute un meilleur départ à Philadelphie.  

Les Flyers sont déjà à cinq points de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires avec une fiche de 5-5-1. Ils ont néanmoins deux matchs de plus à disputer que les Panthers de la Floride, les occupants de cette place convoitée. Mais ils doivent aussi devancer trois clubs pour y parvenir, Toronto, Tampa et Columbus.

Les Flyers ont perdu leurs deux derniers matchs, 5-3 contre les Islanders et 7-1 devant les Penguins, deux rivaux de division, et Vigneault a décidé hier de fouetter ses troupes. Il a imploré publiquement ses leaders Claude Giroux et Jakub Voracek d’élever leur ascendant sur l’équipe. 

« Nos meilleurs joueurs doivent tracer la voie sur la glace, a-t-il déclaré aux journalistes de Philadelphie. "G" (Claude Giroux) doit redevenir le joueur dominant qu’il était ; "Jake" (Jakub Voracek) doit redevenir le joueur dominant qu’il était. Ces joueurs doivent mener par l’exemple. J’ai confiance en eux. »

Un entraîneur passe rarement ses messages par les médias d’abord. Vigneault a sûrement déjà eu plusieurs rencontres avec ses deux principaux leaders. Voracek a même eu droit à une rétrogradation au sein du quatrième trio récemment.

Giroux ne figure pas parmi les quatre premiers compteurs de l’équipe en ce début de saison. Il a obtenu 7 points, dont seulement 2 buts, en 11 matchs, malgré un temps d’utilisation de 19 minutes par rencontre. 

Le jeune Travis Konecny mène l’équipe avec 13 points en 11 matchs, mais il a une fiche de -5. Voracek est deuxième avec 9 points. Oscar Lindblom, une surprise, et Kevin Hayes, suivent avec 8 et 7 points. 

Sean Couturier, 6 points, dont 2 buts, en 11 matchs, après deux saisons consécutives de 76 points, n’a pas été cité publiquement par son coach

Vigneault et son DG Chuck Fletcher ont aussi agi. Ils ont rappelé des mineures les jeunes German Rubstov, un attaquant, et Philippe Myers, un défenseur. 

Mais il faudra surtout de meilleures performances des gardiens. On a peut-être élevé en héros le jeune Carter Hart un peu trop tôt. Hart, 21 ans seulement, a surpris l’an dernier avec une fiche de 16-13-1 et un taux d’arrêts de ,917. Il en arrache cet automne avec une moyenne de buts alloués de 3,32 et un taux d’arrêts de ,864, le pire de la LNH après Jonathan Quick chez les gardiens ayant disputé au moins cinq matchs. Brian Elliott, 34 ans, fait à peine mieux.

PHOTO CHRIS SZAGOLA, ASSOCIATED PRESS

Carter Hart

Malgré la présence de plusieurs jeunes dans la formation, les Flyers veulent des résultats à court terme. Chuck Fletcher a accordé un généreux contrat de 50 millions pour sept ans à Kevin Hayes. Le défenseur Justin Braun a été obtenu moyennant des choix de deuxième et troisième rondes. On a acquis Matt Niskanen malgré son salaire annuel de 5,75 millions pour deux ans.

Fraîchement embauché, Alain Vigneault obtiendra le bénéfice du doute cet hiver. Pas les leaders. Giroux et Voracek ont été l’objet de critiques ce matin dans le quotidien Philadelphia Inquirer

Les Flyers ont raté les séries lors de quatre des sept dernières saisons et n’ont pas franchi la première ronde depuis 2012. 

« L’organisation stagne depuis que le leadership appartient à ces deux joueurs, écrit Mike Sielski. On ne peut plus parler d’une coïncidence. On aurait pu entendre les mêmes critiques des prédécesseurs de Vigneault, Scott Gordon, Dave Haskol et Craig Berube. Mais on ne les a jamais entendues. Ces entraineurs n’avaient pas le pouvoir et l’autorité de Vigneault. »

On est sévère envers Giroux. On ne peut certainement pas lui reprocher d’avoir nui aux chances des Flyers d’atteindre le carré d’as en 2012 avec ses 17 points en 10 matchs éliminatoires. Giroux a connu trois saisons de 85 points ou plus par la suite, dont une de 102 points il y a deux ans. 

Mais la fin du succès en séries coïncide plutôt avec le fiasco Bryzgalov, ce gardien embauché au coût de 51 millions en 2011. L’arrivée de Bryzgalov a sonné le départ de Sergei Bobrovsky en 2012.

On a racheté le contrat de Bryzgalov deux ans après son arrivée. Steve Mason, Ray Emery, Michal Neuvirth et Brian Elliott se sont tous succédés sans grand succès. On a encore des problèmes devant le filet aujourd’hui, même si l’avenir semble prometteur avec Carter Hart. 

D’ailleurs, depuis 2011, les Flyers ont terminé cinq fois en huit ans parmi les dix pires équipes en terme de buts alloués, et n’ont jamais figuré dans le top 10. Mais on blâme la vedette offensive…

2018-2019 : 29e rang, moyenne 3,41

2017-2018 : 14e rang, moyenne 2,88

2016-2017 : 19e rang, moyenne 2,82

2015-2016 : 12e rang, moyenne 2,56

2014-2015 : 22e rang, moyenne 2,72

2013-2014 : 20e rang, moyenne 2,77

2012-2013 : 22e rang, moyenne 2,90

2011-2012 : 20e rang, moyenne 2,74

À lire

Guillaume Lefrançois se trouve déjà dans l'antichambre des Stars à Dallas et il cherche à expliquer le mauvais début de saison des Stars en discutant avec le DG Jim Nill et leur entraîneur Jim Montgomery. De la bonne lecture!