Il y a un an, Michael McCarron se voyait comme un joueur régulier chez le Canadien. Ces jours-ci, il se voit comme un joueur qui a encore des choses à apprendre.

Serait-ce donc un peu ça, cette maturité que McCarron a déjà lui-même évoquée, qui faisait peut-être défaut par le passé ? Parce que maintenant, l'imposant attaquant comprend qu'il n'y a jamais rien de gratuit dans la vie, au hockey non plus.

Parce que maintenant, à l'âge de 23 ans, McCarron sait exactement où il se trouve.

« Je savais que ça allait être difficile de me dénicher une place avec le Canadien cette saison, admet-il d'entrée de jeu, dans le vestiaire du Rocket, à Laval. Je le savais en pensant à mes camps d'entraînement précédents, où je n'avais pas donné ma pleine mesure. Alors cette saison en septembre, je m'attendais à ce que ce soit ardu. »

« J'avais le pressentiment que j'allais me retrouver dans la Ligue américaine pour commencer la saison, alors je suis arrivé ici dans un meilleur état d'esprit. »

- Michael McCarron

Dans un meilleur état d'esprit, car cette fois, l'Américain a choisi de venir à Laval sans bouder, sans maugréer, et sans croire qu'il ne devrait pas être ici. Quand il a été soumis au ballottage avant d'en arriver là, il ne s'est pas mis non plus à espérer un changement de décor.

« Le Canadien m'a envoyé au ballottage à un moment de la saison où les équipes sont déjà complètes, et à un moment où il y a environ 100 gars qui se retrouvent au ballottage en même temps. Je me disais que peut-être quelqu'un allait me réclamer, mais en même temps, je voyais en ce retour à Laval la chance d'obtenir un nouveau départ, avec un nouveau groupe d'entraîneurs.

« Ça se passe bien. Je ne suis pas nécessairement un gars qui va récolter beaucoup de points, mais je suis un gars difficile à affronter. On m'a déjà fait comprendre que je ne m'impliquais pas assez physiquement, alors il faut que je sois un joueur agressif, un joueur que personne ne veut affronter. C'est de cette façon que je joue maintenant. »

N'empêche. Pour cet ancien choix de premier tour, la tentation doit être grande de saisir le portable à la moindre chance, juste pour voir si le Canadien n'aurait pas tendu une perche ou lancé un appel de détresse. Après tout, personne ne veut s'attarder dans la Ligue américaine.

Non ?

« J'étais comme ça par le passé... Toujours en train de regarder mon téléphone pour savoir si j'allais être rappelé. Ça ne m'a pas aidé. Maintenant, je me concentre sur ce que j'ai à faire ici. De toute évidence, je veux jouer dans la LNH, mais je sais aussi que j'ai encore du travail à faire. »

- Michael McCarron

À ce chapitre, Michael McCarron n'a plus besoin de se faire dire quoi faire, et encore moins besoin de se faire dire ce qu'il doit améliorer. Les bons conseils d'un peu tout le monde, il les a déjà entendus, probablement des centaines de fois.

Il reste confiant. Il n'a pas le choix.

« Je pense que je suis capable de marquer 15 ou 20 buts dans la Ligue américaine, ajoute-t-il. Les buts vont venir si je joue de la bonne manière. »

Et si le Canadien finit par appeler, il sera prêt. Et il sera, il le jure, beaucoup plus difficile à affronter que la dernière fois.