Alex Ovechkin se dirige vers un 7e trophée Maurice-Richard. Il compte 44 buts cette saison, un sommet dans la LNH, un but devant l'extraordinaire Patrik Laine des Jets de Winnipeg.

Ovechkin vise une 8e saison de 50 buts, il a dépassé récemment le cap des 600 dans la LNH. On pourrait continuer encore et encore à défiler son palmarès.

Est-ce que la magie disparaît quand tu as gagné autant de trophées?

« Ce sera spécial quand même si je gagne, chaque prix veut dire quelque chose. C'est toujours significatif pour l'équipe, pour ta famille et pour ton entourage. »

Mais la vraie question est : Ovechkin échangerait-il tous ces trophées pour une seule Coupe Stanley?

« Oui », répond-il sans la moindre seconde d'hésitation.

« Il veut aller en séries, et il veut une Coupe. Ce sont ses priorités », a confirmé l'entraîneur Barry Trotz au sujet des réalisations de son as marqueur.

Parce que c'est la faille dans l'armure, la tache au dossier. Ovechkin a gagné son lot d'honneurs individuels, sa place est assurée dans l'histoire du hockey. Mais il y a toujours le risque qui plane qu'on se rappelle de lui comme l'un des plus grands à n'avoir jamais gagné la Coupe Stanley.

Cette saison est différente toutefois. Les projecteurs sont tournés vers le Lightning de Tampa Bay, les Predators de Nashville, les Bruins de Boston, pourquoi pas les Golden Knights de Vegas. Les Capitals attirent peu d'attention, et ce n'est pas Ovechkin qui va s'en plaindre.

« Les deux dernières années, on a gagné le trophée des présidents, tout le monde pensait qu'on serait impossibles à arrêter en séries et ça n'a pas été le cas. »

Depuis son arrivée dans la LNH, Ovechkin n'a jamais mené les Capitals plus loin que le 2e tour des séries. Les deux dernières années, ils ont été arrêtés par les Penguins de Pittsburgh, qu'ils pourraient encore fort bien croiser cette saison.

« Personne ne parle de nous, a dit Trotz. Nous faisons nos trucs de notre côté. Je ne sais pas si c'est une bonne chose ou non. Je sais seulement que la couronne peut devenir lourde quand tu la portes durant toute la saison. »

Ce qui a changé aussi est que la fin de saison compte pour les Capitals. Le classement dans la section Métropolitaine est encore très serré et tout le monde se bat d'abord pour gagner sa place en séries, mais surtout pour s'assurer une position avantageuse.

« Rien ne crée l'urgence comme l'urgence, la vraie, selon l'entraîneur. Tu ne peux pas l'inventer. Parfois, tu essaies de donner de l'importance aux derniers matchs quand tu es déjà en séries et ça ne passe pas. »

Le sens de la répartie de Lars Eller

Lars Eller est devenu un joueur clé dans la formation des Capitals, au centre du troisième trio. Il se retrouve avec plusieurs missions, en avantage numérique, en désavantage numérique, quand le pointage est serré. Il a trouvé sa place à sa deuxième saison à Washington.

Et il n'a pas perdu son sens de la répartie. Difficile de ne pas voir dans ses commentaires quelques, disons, pointes envers son ancienne équipe.

« Les entraîneurs ont confiance en moi, j'ai eu de la stabilité en jouant au centre toute la saison. L'an dernier, ça m'a pris un moment à trouver mon confort, mais je vais bien depuis le milieu de la dernière saison. Je sens que je joue comme je peux jouer, on m'utilise dans toutes les situations.  »

Rappelons qu'il lui arrivait d'alterner entre l'aile et le centre sous les ordres de Michel Therrien. Surtout, Eller semble avoir accepté son rôle de troisième centre. Comme il l'explique lui-même, c'est logique qu'il n'aspire pas à plus dans une telle équipe.

« Ça dépend toujours de qui est devant toi dans la formation. Ça dépend de tes coéquipiers. Peu d'équipes ont ce qu'on a ici. Avec les joueurs devant moi dans la hiérarchie au centre (Evgeny Kuznetsov et Nicklas Backstrom), c'est facile d'accepter d'être numéro trois. Ceci dit, je joue quand même plusieurs minutes (en moyenne 15 min 11 s par match). J'aime ça ici. »

Par ailleurs, le gardien Braden Holtby était sur la glace avec ses coéquipiers ce matin à l'entraînement, mais il ne sera pas en uniforme ce soir. Il a raté le dernier match en raison d'un malaise à un genou. Philipp Grubauer devrait obtenir le départ.

Photo Paul Chiasson, archives La Presse canadienne

Lars Eller