Il y a 15 jours, le Canadien de Montréal semblait se situer à des années-lumière des Maple Leafs de Toronto, eux qui venaient de lui faire subir une gênante défaite de 6-0 au Centre Bell. Mais voilà que la troupe de Claude Julien est à distance de frappe de ses grands rivaux et joue avec une confiance qui laisse croire qu'elle pourrait même rattraper les spectaculaires patineurs de la Ville Reine.

En corrigeant les Red Wings de Detroit 10-1 samedi soir, le Canadien a mérité une cinquième victoire d'affilée et récolté au moins un point au classement à ses six dernières sorties.

Même s'il lui faut garder un oeil dans le rétroviseur car les Bruins de Boston et les Sénateurs d'Ottawa ont tous deux quatre parties en main, la formation montréalaise n'est plus qu'à six points des Maple Leafs et du deuxième échelon de la section Atlantique.

Qui aurait osé prédire un tel scénario le matin du 19 novembre ?

Face à un calendrier à sa portée, le Tricolore s'est relancé dans la course pour une qualification aux séries éliminatoires même s'il a dû se passer de Shea Weber pendant six rencontres et de Jonathan Drouin lors des deux dernières.

La séquence de succès du Canadien ne coïncide même pas avec une sorte de réveil de son capitaine. Max Pacioretty n'a obtenu que quatre points à ses 10 dernières parties et il a été le seul attaquant à ne pas noircir la feuille de marque samedi.

Invisible contre les Red Wings, Pacioretty aurait même terminé le match avec un ratio défensif de moins-1 n'eut été de sa présence sur la glace lorsque Andrew Shaw a porté le score 10-1.

En attendant que Pacioretty connaisse l'une de ses typiques séquences lors desquelles il devient irrésistible, d'autres joueurs se manifestent. C'est notamment le cas d'Alex Galchenyuk, qui vient d'inscrire huit points à ses cinq dernières rencontres, soit autant que lors de ses 23 premières parties.

Contre les Red Wings, il n'a rien fait de spectaculaire mais ça ne l'a pas empêché de connaître son premier match de quatre points en carrière.

« Parfois, il y a des soirées où vous obtenez quatre points et en d'autres occasions, vous terminez avec une fiche de moins-1 même si vous avez joué de la même manière. Je dois continuer de pratiquer mon style de jeu, demeurer confiant et croire en moi », a déclaré Galchenyuk, qui a discuté avec les journalistes pendant six bonnes minutes dans le vestiaire.

Selon Claude Julien, qui a toujours prêché la patience à l'endroit de son talentueux attaquant mais énigmatique attaquant, Galchenyuk se comporte comme un joueur qui a retrouvé confiance en ses moyens.

« On a toujours travaillé avec lui depuis le début de l'année et essayé de l'aider. Ça, j'en ai parlé souvent. On travaille ensemble. Quand je dis on travaille, ce n'est pas nécessairement moi, ça peut être les entraîneurs. En ce moment, il connaît une bonne séquence, et ce fut une bonne soirée pour lui. Ce sont de bonnes nouvelles pour nous et on essaie de continuer d'aller dans la même direction », a mentionné Julien, qui a annulé la séance d'entraînement prévue au calendrier dimanche.

Des gestes judicieux

Alors qu'un peu tout le monde pointe en direction du gardien Carey Price pour identifier les récents succès du Canadien, ce qui n'est pas faux, Julien lui-même mérite du crédit pour la relance de son équipe au cours des deux dernières semaines.

Face à une disette généralisée de ses attaquants, Julien n'a jamais cessé de remanier ses trios pour essayer de créer des unités où une forme de chimie se manifeste et perdure. Son flair semble avoir porté fruit dans le cas de Galchenyuk, qui connaît de bons moments auprès de Paul Byron.

C'est également le cas avec des joueurs de soutien comme Nicolas Deslauriers, Byron Froese, Jacob De La Rose et même Daniel Carr, rappelé mercredi soir. Ces joueurs sont visibles sur la patinoire et ont compris le travail qui les attend.

« Le quatrième trio a été bon ce soir et il a été bon dernièrement avec De La Rose. Ce sont des joueurs qui travaillent bien ensemble, ils reconnaissent bien leur rôle », a analysé Julien.

« Il n'y a rien de spectaculaire à la ligne bleue adverse, mais le travail qu'ils ont accompli en zone offensive ce soir [samedi] a vraiment porté fruit. Nicolas semble aimer son rôle, il le prend à coeur et j'aime la façon dont il travaille. C'est un travailleur honnête et un gars qui se présente à tous les soirs. »

Tout ça fait en sorte que le Canadien a réussi à effacer son désastreux mois d'octobre. Mais comme le mentionnait Claude Julien, il y a encore du rattrapage à faire et le calendrier de l'équipe ne se limite pas à des duels contre des équipes de la section Atlantique, probablement la pire de la ligue.

La visite des Blues de St. Louis mardi soir, malgré le fait qu'ils soient plongés dans leur premier creux de vague de la saison, devrait apporter un meilleur éclairage du chemin parcouru par le Canadien au cours des récentes semaines.