Claude Julien comprend très bien la situation dans laquelle se trouve Michel Therrien ces jours-ci.

Les rumeurs, le club qui ne gagne plus, les fans impatients... Julien, qui va tenter ce soir de mener ses Bruins de Boston à la victoire contre le Canadien au Centre Bell, est déjà passé par là. Comme Therrien présentement, lui aussi a été pointé du doigt pour les insuccès d'une équipe par le passé, ayant même à en payer le prix à plus d'une occasion.

Alors que le Canadien et les Bruins se préparent au match de ce soir, les rôles sont inversés: ce n'est plus Julien qui doit faire face aux rumeurs de congédiement, mais bien Therrien, dont l'équipe n'a récolté que neuf points depuis le 2 décembre, la plus faible récolte par une équipe de la LNH depuis cette date.

Quand on lui a demandé ce matin s'il pouvait sympathiser avec Michel Therrien, Claude Julien a répliqué avec ceci: «Je suis dans cette situation à toutes les années!»

«Je reste moi-même comme coach, a ajouté Julien, plus sérieusement. C'est avant tout le respect que tu dois acquérir de tes joueurs. Ce qu'il faut, c'est de garder ça intéressant pour les joueurs, changer un peu les choses, ajouter du neuf à ce qu'on fait.»

Comme Michel Therrien, Claude Julien a eu lui aussi droit aux rumeurs de congédiement cette saison, mais dans son cas, c'était en début de calendrier. Drôle de hasard, c'est Julien qui avait pris la place de Therrien à la barre du Canadien, en janvier 2003, après que ce dernier eut été viré par le directeur général d'alors, André Savard.

Julien assure qu'il ne se laisse guère dérangé par les rumeurs de congédiement, qui font souvent partie de la réalité d'entraîneur. «Ça ne m'a jamais affecté. Je fais mon travail et je m'inquiète de mon équipe, pas de ce qui se passe autour de moi.»

Depuis leur défaite de 5-1 face au Canadien lors de la Classique hivernale du 1er janvier, les Bruins ont récolté trois victoires en sept matchs, incluant deux victoires à leurs deux dernières sorties, contre Toronto et Buffalo. C'est suffisant pour permettre à l'équipe de se maintenir dans la course aux séries dans l'Est, avec une quatrième place dans l'Atlantique, un point devant le club montréalais.

Comme le Canadien, les Bruins ont eux aussi eu à composer avec les blessures.

L'attaquant David Krejci ne jouera d'ailleurs pas ce soir, et devra donc rater un 10e match de suite. Un autre attaquant, David Pastrnak, est lui aussi blessé et pourrait rater le même rendez-vous, lui qui a dû déclarer forfait lors des trois derniers matchs. «Je suis enfin capable de lancer une rondelle, je me sens bien et je suis prêt, on verra ce soir», s'est-il limité à dire.

«Il y a plusieurs gars qui ont profité des blessures pour se faire remarquer, a expliqué l'attaquant Brad Marchand. C'est facile de se motiver quand chaque match est important à cause du classement qui est si serré.»

Claude Julien n'a pas confirmé l'identité de son gardien pour ce soir, mais tout laisse croire que c'est Tuukka Rask qui sera l'élu.