En début de saison, on savait que les Penguins de Pittsburgh devraient se battre au sein d'une Division métropolitaine relevée. Mais personne n'aurait cru que l'attaque de cette équipe aurait fait défaut.

C'est pourtant en tant que 26e puissance offensive que les Penguins débarquent à Montréal, pour y affronter le Canadien ce soir.

La formation de la Pennsylvanie marque en effet en moyenne 2,32 buts par match. Seuls les Sabres, les Devils, les Flyers et les Ducks produisent moins cette saison.

«On a d'autres gars qui doivent marquer plus, dont moi, a reconnu l'attaquant David Perron, après l'entraînement de ce matin au Centre Bell. On doit augmenter notre niveau de jeu. Pas qu'on n'essaie pas, on fait tout en notre possible. Ça va aider beaucoup l'équipe si on réussit à le faire.»

Avec quatre petits buts et 12 passes pour 16 points en 40 matchs, Perron fait effectivement partie des coupables. « J'ai beaucoup de chances de marquer, c'est incroyable. Mais la confiance n'est pas nécessairement là quand tu arrives dans l'enclave avec la rondelle », explique-t-il.

Il est toutefois loin d'être seul. Phil Kessel, acquis des Maple Leafs de Toronto l'été dernier, n'a que 23 points en 40 rencontres, même s'il accapare 6,8 millions de dollars sur le plafond salarial. Patric Hornqvist, qui a marqué 25 buts en 64 matchs l'an passé, n'en a que 8 en 40 duels cette saison. Avec 13 points en 40 matchs, le vétéran Chris Kunitz semble avoir frappé le mur, même s'il joue encore majoritairement avec Sidney Crosby.

«Ça va arriver qu'un joueur connaisse une moins bonne saison. Mais c'est vraiment particulier cette année, on est plusieurs joueurs dans le même bateau», explique Perron.

Crosby et Letang, les lueurs

Cela dit, les meneurs offensifs de cette équipe ont clairement pris le contrôle dernièrement. Evgeni Malkin a été l'attaquant le plus constant, avec 38 points en 40 matchs.

Mais c'est surtout de Crosby que l'on en attendait plus. Et si son départ difficile lui a coûté une invitation au match des étoiles, il s'est bien repris en main. Limité à 19 points à ses 30 premiers matchs, voilà qu'il en a empilé 12 à ses neuf derniers.

« Tout le monde vit des moments comme ça dans sa carrière. Marc-André Fleury, ça n'avait pas bien été il y a quelques années et aujourd'hui, c'est lui qui nous sauve à chaque match », rappelle le défenseur Kristopher Letang.

«Je génère plus d'occasions de marquer depuis quelques semaines et j'obtiens plus de points. C'est bon pour mon moral, admet le capitaine des Penguins.

«Je ne produisais pas au rythme que je le souhaitais. C'était la même histoire pour notre équipe. Les deux phénomènes étaient reliés. Pour gagner, une équipe a besoin de ses bons joueurs.»

Letang, lui, a explosé depuis la St-Sylvestre avec neuf points à ses quatre dernières rencontres. C'est lui qui représentera les Penguins à Nashville dans trois semaines.

Pas un clone de Tortorella!

Les difficultés des Penguins ont mené l'équipe à congédier l'entraîneur-chef Mike Johnston et à le remplacer par Mike Sullivan. Depuis le changement, Pittsburgh affiche un dossier de 4-6-2, mais le calendrier n'était pas commode : quatre séries de deux matchs en 24 heures et une série aller-retour contre les puissants Blackhawks.

Sullivan était entraîneur-chef à Wilkes-Barre, le club-école des Penguins. Mais il a aussi fait ses classes comme adjoint de John Tortorella dans la LNH, puisqu'il a été son assistant à Tampa, à New York et à Vancouver. Auparavant, il avait été entraîneur-chef des Bruins de 2003 à 2006.

Cependant, tant Sullivan que ses joueurs assurent qu'il n'est pas le clone du bouillant Tortorella.

«Il est très humain, il va prendre le temps de jaser à ses joueurs, de prendre le pouls de son équipe. Ce n'est pas un gars vraiment militaire, comme Tortorella», a estimé Letang.

« J'ai beaucoup appris de Torts. Mais je crois que nous avons des personnalités très différentes. C'est impossible de trouver deux Torts! J'ai beaucoup de respect pour John comme entraîneur et personne. C'est un homme de convictions et il croit en ses moyens. Il livre aussi ses messages de façon très claire.»

Formation probable des Penguins

Kunitz-Crosby-Perron

Hornqvist-Malkin-Kessel

Rust-Bonino-Kuhnhackl

Porter-Cullen-Fehr

Maatta-Letang

Dumoulin-Lovejoy

Cole-Daley

Fleury