À moins qu'une transaction n'amène chez le Canadien un attaquant établi, il semble bien que Marc Bergevin se tournera vers les jeunes attaquants de son organisation pour pourvoir un poste cet automne.

À la même date l'an dernier, la formation semblait déjà avoir besoin d'un ailier supplémentaire. Les noms de Jiri Sekac, Jacob De La Rose et Sven Andrighetto avaient été mentionnés. On connaît la suite: Sekac a obtenu un poste en début de saison avant de prendre le chemin d'Anaheim en cours de campagne, De La Rose a forcé le CH à le rappeler en deuxième moitié de saison et Andrighetto a eu l'occasion de disputer quelques matchs avec le grand club.

Qui seront les candidats cette année?

Alors que se mettait en branle le camp de perfectionnement du Tricolore, hier à Brossard, nous nous sommes entretenus avec ceux qui partent favoris.



SVEN ANDRIGHETTO

Le Suisse de 22 ans devrait cogner à la porte de la Ligue nationale cet automne, fort d'un essai de 12 rencontres avec le Canadien la saison dernière. C'est un attaquant doté de belles habiletés offensives et d'une excellente force d'accélération, mais qui n'a peut-être pas eu la progression espérée en attaque. Andrighetto a inscrit 14 buts et 43 points en 60 matchs avec les Bulldogs de Hamilton après avoir marqué 17 buts et totalisé 44 points en 64 rencontres la saison précédente. «J'ai eu plusieurs hauts et bas la saison dernière, mais j'aime repenser aux 12 matchs que j'ai disputés avec le Canadien et à l'expérience que ça m'a apporté, nous a dit l'attaquant de 5 pi 10. J'ai vu comment les choses fonctionnaient dans la LNH et ça me sera utile autant cette semaine que cet automne au camp d'entraînement.» Andrighetto a peaufiné son jeu défensif à Hamilton en continuant d'évoluer au centre sur une base régulière, mais c'est le fait qu'il soit un ailier naturel qui le place en bonne position sur l'échiquier. Il n'a évidemment pas le gabarit idéal, mais possède une bonne force physique.



Photo Olivier PontBriand, La Presse

Sven Andrighetto

NIKITA SCHERBAK

C'est l'espoir offensif le plus prometteur de l'organisation, mais son DG avec les Silvertips d'Everett est resté mi-figue mi-raisin quand La Presse lui a demandé d'évaluer les chances de Scherbak de percer la formation du CH cet automne. «Mon jeu d'ensemble est meilleur, je joue mieux dans ma zone que je ne le faisais à Saskatoon, a toutefois indiqué le premier choix de l'équipe en 2014. Je suis aussi devenu un joueur plus patient, je ne suis plus aussi nerveux sur la glace. C'est le fait de devenir plus vieux, j'imagine... Je m'attends à être meilleur au prochain camp d'entraînement. Je vais faire de mon mieux pour gagner un poste, mais si c'est la Ligue américaine, ce sera la Ligue américaine.» Scherbak s'est présenté au camp de perfectionnement beaucoup plus costaud qu'à pareille date l'an passé. «L'an dernier, j'avais un peu le corps d'un enfant, a indiqué l'ailier de 6 pi 2 et 204 livres. Mais depuis, j'ai pris 20 livres... et j'espère continuer!» Scherbak passe l'été à Calgary, où est établi son agent Vlad Shushkovsky, et s'entraîne en gymnase avec Mike Green, Jordan Eberle et quelques autres joueurs de la LNH.



Photo Olivier PontBriand, La Presse

Nikita Scherbak

DANIEL CARR

Voilà un espoir plus méconnu parce qu'il n'a jamais été repêché et qu'il a été embauché au printemps 2014 à titre de joueur autonome après avoir été diplômé d'Union College. Carr (à droite sur la photo) a toutefois été le meilleur buteur des Bulldogs de Hamilton l'an dernier (24). «C'est le genre de chose qui va gonfler ma confiance en vue de la saison prochaine, a-t-il admis. Je n'ai pas eu une bonne première moitié de saison mais de la façon dont la deuxième s'est déroulée, ç'a été énorme pour moi.» L'ailier gauche de 23 ans a fait partie du groupe de réservistes (les «black aces») du Canadien en séries éliminatoires et l'expérience a été enrichissante. «J'y ai vu beaucoup d'intensité, a dit Carr. Ce qui m'a frappé - et c'est encore plus vrai en séries - ç'a été de voir qu'il n'y avait jamais de temps mort dans le mouvement de rondelle. Les passes sont précises et dès qu'un joueur reçoit le disque, il le déplace immédiatement. Je veux travailler là-dessus tous les jours.» Carr n'a pas à regarder bien loin pour trouver de l'inspiration: son ancien coéquipier à Union College Josh Jooris n'a pas été repêché lui non plus et n'a passé qu'une seule saison dans la Ligue américaine avant de se joindre aux Flames de Calgary, avec lesquels il a marqué 12 buts et ajouté 12 aides en 60 matchs l'an dernier.



Photo Olivier PontBriand, La Presse

Daniel Carr

CHARLES HUDON

Le petit attaquant a fait tourner des têtes l'an passé à Hamilton, terminant au deuxième rang des recrues de la Ligue américaine avec 57 points en 75 matchs. Ses succès lui ont valu une invitation parmi les «Black Aces» en fin de saison, mais pas de rappel en bonne et due forme. Il devait évidemment gagner du coffre avant de pouvoir rivaliser avec les colosses de la LNH. C'est mission accomplie, puisqu'il est passé de 178 livres la saison dernière à 191 ce week-end. «Je dois travailler sur ce qu'ils m'ont dit d'améliorer quand j'ai quitté les black aces, c'est comme ça que je vais me développer. Tout le monde me rappelle qu'il y a de la place dans la formation, mais je me concentre sur ce que je peux contrôler.» Hudon a été employé comme centre la saison dernière et le Canadien affiche complet à cette position. Mais auparavant, il a toujours joué à l'aile gauche, là où le Canadien ne regorge pas d'options offensives derrière Max Pacioretty et Alex Galchenyuk. Pourrait-il ajouter de l'attaque au sein du troisième trio?



Photo Olivier PontBriand, archives La Presse

Charles Hudon a fêté ses 21 ans en juin.

... ET LES AUTRES

Deux autres candidats ne voudraient certainement pas qu'on les oublie. Michael McCarron, du haut de ses 6 pi 6, continue d'être un beau projet, et le fait qu'il soit devenu joueur de centre dans les 18 derniers mois le rend encore plus intrigant. Mais tempérons notre enthousiasme: s'il est susceptible de causer une surprise au camp, ça demeurerait... une surprise. On s'attend à ce que McCarron passe au moins une saison dans la Ligue américaine avant qu'il puisse espérer faire le saut dans la LNH.

Un autre prétendant, plus aguerri celui-là, a pour nom Christian Thomas. Ses années de service l'ont exempté du camp de perfectionnement cet été et ce n'est qu'en septembre qu'il pourra se rappeler au bon souvenir de ses patrons. Thomas a signé un contrat à deux volets d'une durée d'un an, la semaine dernière, et se retrouve sensiblement dans la même position que l'an dernier. Sa production a été décevante à Hamilton (22 points en 52 matchs) mais, même s'il a été limité à un but en 18 matchs avec le Canadien, il a été au coeur de plusieurs occasions de marquer et le jeu se déroulait souvent en zone adverse. C'est peut-être un bon signe, après tout, qu'il ait joué autant de matchs!

Photo Olivier PontBriand, La Presse

Michael McCarron