Novembre 2013. Au coeur d'une séquence frustrante du Canadien, Max Pacioretty laisse tomber des commentaires perçus par plusieurs comme étant critiques de Michel Therrien et du système qu'il impose à son équipe.

Dix-huit mois plus tard, Pacioretty est appelé à commenter une situation encore plus frustrante: l'élimination du Tricolore, et plus spécifiquement le style de jeu de l'équipe.

«La raison pour laquelle on a connu tant de succès en séries, c'est qu'on a joué du hockey des séries pendant 82 matchs», répond-il d'abord.

«En jouant dans ce système depuis quelques années, je me suis amélioré dans tous les aspects», ajoute-t-il ensuite.

Bref, si Pacioretty a ses objections sur le style de jeu de son équipe, il n'allait pas profiter du bilan de la saison du CH pour les étaler sur la place publique.

Était-ce le signe d'une maturité nouvelle? On l'ignore, mais à cet égard, Manny Malhotra a fourni un éclairage intéressant.

C'est qu'au fil de leur dernière rencontre de la saison avec les médias, hier, les joueurs se sont notamment fait demander qui ils voyaient comme futur capitaine. Plusieurs n'ont pas voulu s'avancer, préférant répéter que le système à quatre assistants fonctionnait à merveille, que tout le monde devait être un meneur à sa façon.

P.K. Subban s'est plutôt tourné vers l'humour. «On se ferait poser moins de questions», a-t-il répondu, quand on lui a demandé s'il était souhaitable que le CH amorce la prochaine saison avec un capitaine.

Mais Malhotra, peut-être parce qu'il semble clair qu'il ne reviendra pas l'an prochain, s'est permis d'en dire un peu plus.

«Je pense que Patch va devenir le plus loquace des quatre assistants, a indiqué Malhotra. Je l'ai vu grandir comme capitaine dans ce rôle-là. Et même si le système à quatre continue, il sera un bon meneur. Mais je sens qu'il a commencé à prendre le rôle du capitaine.

«Max a mûri beaucoup au fil de la saison, a ajouté le vétéran centre. Vers la fin, il prenait le contrôle de certaines situations. Il n'a pas hésité à me consulter pour tester des trucs et sonder mon opinion, surtout que je voyais les choses d'un autre angle que lui.»

Pacioretty se verrait-il dans ce rôle?

«Ce n'est pas entre mes mains, a dit le numéro 67. J'essaie de faire mon possible pour aider cette équipe à gagner en étant un meneur sur la glace et à l'extérieur. Je crois avoir fait des pas dans la bonne direction.»

Capitaine sans «C»

Des quatre assistants, Pacioretty est le seul qui a reçu un appui aussi clair comme éventuel capitaine. Sinon, l'autre joueur dont les qualités de meneur ont été soulignées à maintes reprises, c'est Carey Price.

Son autocritique après la défaite de mardi n'est pas passée inaperçue. «Ça en dit long sur sa personnalité. Il est loin d'être le problème de notre équipe!», a lancé Pacioretty.

«Tout le monde sait très bien que ce n'était pas vrai. Mais le fait qu'il l'a dit, c'était une marque de leadership, a jugé Brendan Gallagher. Quand tu perds, tu peux seulement te regarder dans le miroir et te dire que tu aurais pu être meilleur. Et même s'il a été très bon, c'est bon de voir à quel point ses attentes sont élevées.»

«C'était ridicule, a tranché Dale Weise. Par après, je lui ai dit: "Tu es le meilleur gardien de la ligue, tu vas gagner le trophée Hart, tu es la raison pour laquelle nous sommes dans cette position." Mais il est ce genre de gars, il s'impose cette pression. Il ne montre jamais personne du doigt. Quand une rondelle dévie sur un défenseur ou que le défenseur rate sa couverture, tu ne le vois jamais lancer de longs regards comme le font d'autres gardiens. C'est un individu formidable.»

Price, capitaine de facto?

«Je crois que oui, a répondu Weise. Quand il parle, tout le monde écoute. Quand il a quelque chose à dire, sa voix est entendue.»

Si le Canadien nomme bel et bien un capitaine la saison prochaine, il faudra garder en tête qu'il s'agit aussi de l'équipe de Price. Même sans une lettre sur son chandail.