C'était le 20 octobre 1998. Ce soir-là, un petit attaquant de 5 pi 8 po, qui n'avait même pas joué 10 minutes dans la rencontre, déjouait Roman Turek pour son tout premier point dans la Ligue nationale.

Seize ans plus tard, Martin St-Louis est à la recherche de son 1000e point. Avec sa performance de deux points hier contre le Canadien, il compte maintenant 998 points en 1080 matchs. Heureux hasard, il aura la chance, dès mercredi, d'inscrire son 1000e point à Tampa Bay, devant les partisans qui l'ont adulé pendant 14 ans.

«Mille points... de la façon que je suis entré dans la Ligue nationale, on ne me donnait pas beaucoup de chances d'aller en chercher 10! On va les prendre», racontait St-Louis, hier matin, lors d'une rencontre avec trois journalistes québécois, à la sortie du vestiaire des Rangers.

St-Louis devrait devenir le 81e joueur à atteindre ce chiffre, le cinquième parmi ceux qui sont encore actifs (ou le sixième si Patrik Elias, à 994, le double d'ici là).

Mais surtout, il serait seulement le quatrième joueur non repêché à y parvenir, selon les données compilées par La Presse*. Les autres sont Joe Mullen, Dino Ciccarelli et Adam Oates.

«L'an passé, j'ai joué mon 1000e match. Je ne l'oublierai jamais, ajoute-t-il. Tu joues un rôle offensif, tu essaies d'amener de la production. J'ai joué avec de très bons joueurs, ça m'a aidé à amasser des points. Mais tu te concentres sur le rendement de l'équipe. Quand ton équipe joue bien, ça va t'amener des exploits personnels.»

De retour à 40 ans

De Daniel Alfredsson à Teemu Selanne, en passant par Sergei Gonchar chez le Canadien, les vieillards de la LNH ont l'habitude d'y aller du classique «une année à la fois» quand on les interroge sur leur avenir. Pas St-Louis.

Le Lavallois fêtera en juin prochain ses 40 ans, et déjà, il se voit dans la LNH la saison prochaine.

«Je me sens super bien sur la glace. Présentement, je sais que je vais jouer l'an prochain, lance-t-il d'un ton affirmatif.

«Physiquement, je me sens très bien, je ne sens pas que mon patin a ralenti, mon thinking. Je me sens de mieux en mieux.»

Son vieux frère d'armes Dan Boyle, avec qui il renoue cette saison, le voit également ajouter quelques saisons à sa carrière, d'autant plus qu'avec 15 points en 19 matchs, il produit à un rythme plus que respectable.

«Si j'étais DG, je n'hésiterais pas à lui offrir une prolongation de contrat, tranche le vétéran défenseur. C'est un joueur spécial. La majorité des joueurs ne sont pas capables de jouer après 40 ans, mais Martin y arrivera. Il peut jouer encore plusieurs années, pas seulement une saison de plus.»

Quel espace?

St-Louis est clair: il aimerait terminer sa carrière chez les Rangers. Son passage à New York lui permet de demeurer à l'année au Connecticut, là où il passe tous ses étés depuis quelques années.

Mais il écoule sa dernière année de contrat. La question est donc de savoir si les Rangers auront l'espace salarial pour l'accommoder. Au moment d'écrire ces lignes, l'équipe dispose d'une marge de manoeuvre de 23 millions de dollars, mais avec seulement 12 joueurs qui ont des ententes valides pour 2015-2016. Les joueurs autonomes avec compensation Derek Stepan et Carl Hagelin accapareront une partie de cette enveloppe.

Les rumeurs d'un plafond salarial qui ne grimperait pas la saison prochaine ne feront rien pour améliorer cette situation. Reste à voir si les plans de St-Louis seront contrecarrés.

* Peter Stastny n'a également pas été repêché, mais son histoire est plus attribuable à la guerre froide qu'à l'aveuglement des recruteurs.

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Dan Boyle a pensé à Montréal

La rumeur s'est perdue dans tout le bruit généré par l'ouverture du marché des joueurs autonomes: l'analyste de TSN Darren Dreger avait tweeté que le Canadien faisait partie des cinq équipes auxquelles s'intéressait Dan Boyle. Le vétéran de 38 ans s'est finalement entendu pour deux saisons et neuf millions de dollars avec les Rangers.

«Oui, le Canadien faisait partie des équipes qui m'intéressaient. Mais je devais faire un choix. Il n'y avait pas de mauvais choix entre les deux. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. J'avais un bon sentiment pour New York, le Madison Square Garden était mon aréna préféré en tant que visiteur.»

Avant d'affronter le Canadien, hier, Boyle ne comptait toujours pas de point en cinq matchs. Une fracture à une main lui a fait perdre 14 matchs.