Pour un type qui a peut-être réussi le meilleur coup à la date limite des échanges, mercredi, Marc Bergevin a le triomphe plutôt modeste.

Quelques minutes à peine avant le premier match de Thomas Vanek avec l'équipe, hier soir en Arizona, le directeur général du Canadien a tenu à dire qu'il avait eu à donner gros afin d'aller chercher l'attaquant mécontent des Islanders de New York.

«On a dû laisser aller Sebastian Collberg, un bon espoir et un très bon joueur de hockey, a tenu à dire Bergevin. On ne reçoit rien si on ne donne rien. Ça nous a permis d'aller chercher un bon joueur et on est fiers de ça, mais ça va prendre des années avant de pouvoir juger cet échange. L'avenir nous le dira.»

Hier soir, Vanek a entrepris son premier match dans le maillot tricolore en patinant en compagnie de Brian Gionta et Tomas Plekanec. Le vétéran pourrait évidemment devenir joueur autonome au terme de la saison, et Bergevin dit ignorer les plans de son nouveau joueur en vue de la prochaine campagne.

«On n'a pas cette information-là présentement, a-t-il répondu. Pour l'instant, ce sont les séries qui nous préoccupent le plus.»

«Un gars qu'on observait»

Ce qui semble plus clair, c'est que les patrons du Canadien avaient un oeil sur Vanek depuis quelques jours déjà. Le DG montréalais ne l'a pas caché. « C'est certain... Au cours des derniers jours, on savait quels joueurs allaient être disponibles à la date limite. C'est un gars qu'on observait. »

Du reste, Bergevin a confirmé ce que l'on savait déjà: oui, plusieurs équipes ont passé un coup de fil pour s'informer d'Andrei Markov, lui aussi sans contrat en vue de la prochaine saison. «Andrei faisait partie des joueurs (du Canadien) qui suscitaient de l'intérêt, mais c'était pas juste lui, il y en avait d'autres.»

Vanek, lui, est arrivé avec sa nouvelle équipe hier matin. Il a eu le temps de prendre part à une brève rencontre avec ses nouveaux entraîneurs avant de sauter sur la patinoire en soirée. Le joueur autrichien de 30 ans a rappelé combien son acquisition par le Canadien était une surprise pour un peu tout le monde... y compris lui-même.

«Je ne m'attendais pas à ça, a-t-il raconté avant le match. J'ai tenté de rester dans ma chambre (mercredi) et de ne pas suivre ce qui se disait sur les réseaux sociaux... J'ai appris que je passais au Canadien en écoutant la télé.

«Je sais que le marché de Montréal est différent de celui de Buffalo ou de Long Island. Je suis préparé pour ça, je n'y vois aucun inconvénient. Et pour moi, un club de hockey, ça commence avec le gardien, et c'est l'un des meilleurs de la ligue qui est ici.»

Vanek connaît au moins un joueur chez le CH: Daniel Brière, qu'il a rencontré jadis chez les Sabres. «Quand je suis arrivé comme recrue à Buffalo, il m'avait pris sous son aile et j'ai pu rester chez lui pendant deux ou trois semaines.»

Quant à la grande question, celle du prochain contrat, Vanek préfère l'éviter. Comme son nouveau directeur général, il aime mieux placer cette question sur la voie d'accotement pour le moment.

«Je suis seulement heureux d'avoir la chance de pouvoir jouer avec cette équipe, dans un marché comme celui-là, a-t-il conclu. La meilleure option, c'est d'y aller au jour le jour, de voir un peu comment ça va se passer. Nous aurons le temps de penser à tout ça une fois la saison terminée.»