Carey Price avait laissé les projecteurs montréalais sur une drôle de note, au printemps, après l'élimination du Canadien, lorsqu'il avait confié qu'il s'ennuyait de l'anonymat. Il avait comparé sa situation à celle d'un «Hobbit dans son trou». Des commentaires qui, selon ce que Price a suggéré mardi au tournoi de golf annuel de l'équipe, ont pris des proportions inutilement importantes.

Son directeur général est lui aussi revenu sur le sujet, afin de mettre une fois pour toutes le couvercle sur cette petite distraction.

«Ce n'est pas parce qu'il a connu des séries éliminatoires décevantes qu'il se sentait comme ça, c'est parce que c'est dans sa nature, a indiqué Marc Bergevin. Certains recherchent l'attention, mais pas lui.»

Plutôt que de se soucier de ses emplettes ou de son caractère casanier, c'est davantage le comportement de Price sur la patinoire que Bergevin entend scruter cette saison.

«Pour les 35 premiers matchs la saison dernière, il a été à la hauteur, a rappelé le DG. C'est le moment de son relâchement qui a été problématique. Mais je crois que c'est une question de maturité. L'entourer de Stéphane Waite devrait l'aider.

«Le gardien et les défenseurs constituent les fondations d'une équipe, a poursuivi Bergevin. Si les fondations sont bancales, le reste va en souffrir. Il s'agit de l'entourer de bons joueurs, et l'arrivée de Waite peut l'aider à devenir aussi bon qu'il peut l'être. Et je crois qu'il peut être très bon.»

Price n'a pas encore eu l'occasion de rencontrer son nouvel entraîneur des gardiens. Les deux hommes se sont entretenus à quelques reprises au téléphone, mais c'est véritablement à l'occasion du camp d'entraînement qu'ils commenceront leur travail.

«C'est un nouveau départ, constate le gardien de 26 ans. Stéphane a une excellente feuille de route et il a connu beaucoup de succès à Chicago.»

C'est un secret de Polichinelle que Price avait une bonne relation avec Pierre Groulx, qui occupait le poste auparavant. Or, il s'est contenté d'un bref commentaire sur son ancien mentor, qui a répondu à l'appel de Pierre Pagé avec le Red Bull de Munich, dans la Ligue élite allemande.

«C'est un bon gars, je l'appréciais et je lui souhaite la meilleure des chances», s'est limité à dire Price.

À Montréal comme à Sotchi

Le gardien-vedette a subi une entorse au ligament collatéral médian du genou gauche dans le quatrième match contre les Sénateurs d'Ottawa, lors des dernières séries éliminatoires. Une telle blessure nécessitant une convalescence de quatre à six semaines, le portier a pris tout son temps pour retrouver la forme cet été.

«J'ai pris un plus long répit parce que ça ne servait à rien de me précipiter pour être sur la glace dès juillet, a-t-il dit. Je voulais m'assurer de ne pas avoir de recul dans ma guérison. Mais je me sens prêt à y aller.»

Price a quand même connu un été occupé, puisqu'il a convolé en justes noces avant de participer au camp estival d'Équipe Canada, dans l'espoir de décrocher une invitation aux Jeux de Sotchi.

Mais il ne faut pas voir dans ce rêve olympique un encouragement supplémentaire à élever son niveau de jeu.

«Au bout du compte, je veux juste bien jouer, a résumé Price. Que j'essaie de me tailler un poste avec l'équipe canadienne ou que je m'applique à bien jouer ici, au fond, ça ne fait pas une grande différence dans ma façon d'aborder mon travail.»