Alors, que s'est-il vraiment passé ce soir du 27 mars, quand le monde du hockey au grand complet a cru à un échange envoyant Jarome Iginla chez les Bruins de Boston?

On ne le saura peut-être jamais, mais en tout cas, on connaît la suite: ce n'est pas à Boston qu'Iginla s'est retrouvé, mais bien chez les Penguins de Pittsburgh. Et puisque le hasard fait souvent bien les choses, Bruins et Penguins vont se retrouver eux aussi ce soir à Pittsburgh, le temps d'amorcer une finale de l'Association de l'Est qui s'annonce certes palpitante.

Plus de deux mois après la fameuse transaction, Jarome Iginla se porte plutôt bien chez les Penguins. Il s'est offert 12 points en 11 matchs des séries jusqu'ici, et le voici à seulement huit victoires de cette Coupe Stanley qui lui a toujours échappé.

Mais pourquoi Iginla est-il aujourd'hui un membre des Penguins, et non des Bruins?

Qu'est-il arrivé lors de ce fameux soir du 27 mars?

«Tout ce que je peux dire, c'est que je suis très fier d'être ici à Pittsburgh, a répondu l'attaquant après l'entraînement d'hier au Consol Energy Center. C'est excitant et c'est un gros défi. Je sais qu'avant l'échange, il y a eu beaucoup de discussions.»

C'est l'agent Don Meehan qui a soumis à Iginla une liste de quatre équipes intéressées par ses services. Et selon Iginla, Jay Feaster, directeur général des Flames de Calgary, ne lui a jamais confirmé qu'il y avait entente avec les Bruins. «Je n'ai pas voulu blesser personne, mais au bout du compte, j'avais un choix à faire. En dernier, c'était entre les Bruins et les Penguins», a expliqué le vétéran de 35 ans.

Pendant que la planète LNH se demandait où Iginla allait finir par déménager, les gars des Penguins, eux, semblaient savoir des choses que le reste du monde ignorait.

«Parce que Sid [Crosby] avait déjà joué avec lui auparavant aux Jeux olympiques, on se disait qu'il y avait des chances qu'il soit échangé à notre équipe, a raconté le défenseur-vedette des Penguins, Kris Letang. Je pense que quelqu'un a fait une erreur dans ce dossier, peut-être un directeur général, peut-être un agent. Tant que ce n'est pas signé, il n'y a rien d'officiel.»

Une addition salutaire ?

Selon Letang, si les Penguins se retrouvent parmi les quatre derniers clubs encore en vie, c'est en partie grâce à cette transaction.

«Les patrons de l'équipe ont choisi de laisser aller Jordan Staal et Zbynek Michalek, et on savait qu'ils allaient essayer d'aller chercher du renfort avec l'espace sous le plafond salarial. Il y avait Zach Parisé et Ryan Suter qui étaient disponibles, mais nos dirigeants n'ont pas réussi à les obtenir, alors on espérait une transaction pour nous aider.

«Jarome Iginla, moi, j'ai grandi en le regardant jouer. Ce qu'il nous apporte? Beaucoup. Son leadership, des qualités sur la glace, mais aussi à l'extérieur du jeu. Ce gars-là est un futur membre du Temple de la renommée.»

La célèbre transaction a fini par être conclue le 28 mars. Ce soir, Jarome Iginla devra faire face au club qui avait désespérément tenté de l'obtenir à ce moment-là. Au club qui croyait l'avoir obtenu.

«J'ai beaucoup de respect pour les Bruins de Boston et j'ai été très heureux d'apprendre qu'ils étaient intéressés par moi, a ajouté l'ancien des Flames. Mais tout ça est terminé, et je suis seulement heureux de pouvoir être ici.»