Marc Bergevin a réussi un petit exploit en échangeant Erik Cole aux Stars de Dallas.

D'abord, il s'est débarrassé d'un joueur désabusé, qui a évoqué sa retraite du hockey dès le camp d'entraînement. (On peut maintenant déduire ce que Michel Therrien a vraiment pensé de cette déclaration.)

Ensuite, il a augmenté sa flexibilité sur le plan de la masse salariale en vue de la saison prochaine. C'est une réussite majeure puisque le Canadien comptait, à la fin du lock-out, parmi les équipes les plus mal placées à cet effet dans la LNH.

Les engagements de l'organisation pour 2013-2014, alors que le plafond salarial chutera à 64,3 millions, étaient ridiculement élevés pour une équipe ayant terminé au dernier rang de l'Association de l'Est l'an dernier.

Regagner de la souplesse était une priorité pour le Canadien. Cet échange est un pas dans la bonne direction puisque Michael Ryder, contrairement à Cole, en est à la dernière année de son contrat. Son deuxième séjour à Montréal ne sera pas nécessairement très long.

Enfin, Bergevin a aussi arraché un choix de troisième tour au repêchage dans cet échange. Garnir sa banque de choix est toujours une bonne idée pour un directeur général.

Cette transaction renforce l'empreinte de Bergevin sur l'édition actuelle du Canadien. Car, à sa façon, Cole incarnait les largesses de l'ère Gainey-Gauthier.

Son contrat de 18 millions de dollars représentait beaucoup d'argent pour un joueur tardant à se mettre en marche en début de saison, même lorsque le calendrier ne compte que 48 rencontres! Ce gars-là n'était vraisemblablement pas animé par un sentiment d'urgence.

Ryder est capable de marquer des buts tout autant que Cole. Les deux joueurs en ont inscrit 35 la saison dernière.

Bizarrement, malgré sa feuille de route, Cole aurait été un candidat de premier plan à un rachat de contrat l'été prochain. En l'échangeant, Bergevin pourra plus facilement utiliser cette carte pour régler le cas de Tomas Kaberle.

Cette transaction a une autre signification. Elle illustre à quel point le Canadien est en train de modifier son image.

Pour la première fois depuis longtemps, nous assistons à une véritable transmission du flambeau.

L'organisation veut bâtir autour de ses jeunes joueurs prometteurs, comme Alex Galchenyuk, Brendan Gallagher, Raphael Diaz, Lars Eller, Price, P.K. Subban et David Desharnais. L'époque où les premiers rôles étaient occupés par des vétérans acquis d'autres organisations est terminée.

Marc Bergevin a manifestement un plan.