Un peu perdu dans la débandade de jeudi soir face aux Islanders de New York, le duo composé de Max Pacioretty et David Desharnais a démontré des signes évidents de reprise.

La complicité et l'amitié qui les lie semblent à nouveau prêtes à aider l'équipe.

«Au début de la saison, les équipes adverses étaient constamment sur nous, a raconté Pacioretty, auteur de quatre buts en trois matchs. Mais la stabilité au sein de nos quatre trios a fait en sorte que c'est devenu plus difficile pour l'adversaire de se concentrer sur un ou deux joueurs en particulier.»

Selon l'ailier américain, Desharnais et lui ont retrouvé leur chimie au cours des derniers matchs parce qu'au lieu de se casser la tête, ils se sont contentés de se trouver sur la patinoire.

«Je sais qu'on a parfois tendance à trop réfléchir, a reconnu Pacioretty. Or, on a recommencé [à jouer] de façon instinctive.»

Les deux hommes sont dépareillés et pourtant, un lien solide les unit. Pacioretty est un ailier américain que le Tricolore a repêché en première ronde et dont on vantait la carrure bien avant sa sélection. Depuis, la vitesse avec laquelle il dégaine est devenue l'un de ses principaux atouts.

Desharnais, lui, est un centre québécois qui n'a jamais été repêché et qui a dû surmonter les préjugés liés à son petit gabarit pour se faire une place dans la LNH. Et il a fait de sa vision du jeu sa principale carte de visite.

Quoi, les contraires s'attirent?

«Ils sont comme des frères, confie Erik Cole. Ou à tout le moins, comme deux colocs qui ont vécu quatre ans ensemble au collège. Ils ont vécu beaucoup de choses tous les deux et se sont aidés l'un et l'autre.»

Souvenirs de Hamilton

Afin d'illustrer en quoi l'un a pu aider l'autre, Pacioretty a donné en exemple la saison 2008-2009, à Hamilton, alors que Desharnais et lui formaient un trio avec Mike Glumac.

«À l'époque, j'étais un pur passeur et David l'était aussi. Nous jouions avec un franc-tireur et nous avons terminé l'année avec une tonne de mentions d'aide.

«Sauf qu'à un moment donné, Davey [David Desharnais] m'a fait remarquer que j'avais un bon lancer et il m'a encouragé à tirer davantage. J'ai en quelque sorte appris à devenir un marqueur grâce à lui. Car, jusqu'à ma troisième année chez les pros, je ne l'étais pas vraiment.»

Aujourd'hui, l'ailier gauche de 24 ans veut à son tour aider Desharnais, qui sera à la recherche d'un contrat à long terme à la fin de la saison.

«Je veux convertir mes occasions de marquer pour lui et c'est la raison pour laquelle je pense encore au filet ouvert que j'ai raté jeudi.

«Davey n'a pas de contrat et, même si on joue pour une équipe, je garde toujours cet aspect-là à l'esprit. Je veux l'aider autant qu'il m'a aidé et, du même coup, on va aider l'équipe.»

Cole garde le moral

Pacioretty surfe sur une séquence de quatre buts et sept points à ses quatre derniers matchs tandis que Desharnais a récolté un but et cinq points dans le même intervalle.

Il n'y a qu'Erik Cole qui est toujours au neutre.

«On voit qu'il travaille fort et que le désir est là, a plaidé Desharnais. Ça va finir par débloquer.»

Cole s'efforce de garder le moral et avait bonne mine lui aussi après l'entraînement des siens.

«Nous faisions de bonnes choses en supériorité numérique, mais pas vraiment à forces égales, a reconnu le vétéran. Puis, Max a eu son opération... Tout était entre deux eaux.

«Ça s'est quand même assez bien passé face aux Islanders, mais le match qu'ils ont joué avec Brendan Gallagher avait vraiment été bon. Je m'attends à voir les mêmes résultats [ce soir].»

Michel Therrien devrait employer Cole aux côtés de Lars Eller et Alex Galchenyuk si Gallagher est en mesure de revenir au jeu.

«Nous nous attendons à plus d'Erik, on ne se le cachera pas, mais je suis certain qu'il en attend plus de lui-même, a commenté l'entraîneur. C'est un joueur en qui nous avons encore confiance et qui est important pour nous. Il semble se chercher un peu, mais je m'attends à ce qu'il rebondisse.»