Michel Therrien nous avait promis que son équipe jouerait sur la pointe des pieds, sur les orteils. La formule a fait rire certains. Par contre, dans le jargon du hockey, cela voulait dire qu'on serait en mode attaque.

Depuis le début de la saison, cette stratégie sied bien au Canadien qui vient de compléter sa deuxième semaine de travail en remportant trois de ses quatre matchs: 4-3 contre Winnipeg, 6-1 face à Buffalo et une revanche de 2-1 sur Ottawa.

La formule proposée par Therrien est idéale pour un joueur comme Tomas Plekanec qui a des fourmis dans les jambes lorsqu'on lui impose de jouer la trappe. Que cela soit à forces égales contre les meilleurs trios des équipes adverses ou même en désavantage numérique, Plekanec aime mettre de la pression sur ses adversaires.

Plekanec, qui a souffert l'an dernier en jouant avec un nombre incroyable d'ailiers, est comme un larron en foire avec le capitaine Brian Gionta, un autre joueur qui adore réduire le temps et l'espace à ses adversaires avec une pression constante.

Le travail acharné de ces deux joueurs, qui se retrouvent au sommet de notre bulletin chez les attaquants du Canadien, a même aspiré vers le haut Rene Bourque, auteur de trois buts lors de la dernière semaine du Canadien.

Plekanec, notre joueur de la semaine, a obtenu deux buts et deux aides, lui qui a lancé 30 fois en direction des gardiens adverses, dont 15 tirs cadrés. Gionta a ajouté 15 tirs (10 cadrés) tandis que Bourque y allait de 20 lancers (11 cadrés).

En attaque, après un lent début, le trio de David Desharnais, Erik Cole et Max Pacioretty semble vouloir retrouver ses allures de la saison dernière avec une récolte de quatre buts lors de ses deux derniers matchs.

Desharnais semblait évoluer au rythme de la Ligue suisse en début de saison. Il aura mis six matchs pour retrouver ses repères dans la LNH. Quant à Cole, on se souviendra qu'il avait également mis quelques matchs avant de se mettre en branle la saison dernière. Finalement, Pacioretty ne cesse de nous impressionner par son courage et sa détermination. D'ailleurs, ces trois joueurs se plaisent également dans le système de pression constante.

Il en va de même pour le trio des jeunes! Brendan Gallagher tire le maximum de ses présences sur la patinoire en provoquant de belles choses en attaque tout en ayant une belle vision du jeu. Quant à Alex Galchenyuk, Therrien dose à la perfection ses présences sur la patinoire ce qui lui permet d'afficher un rendement de +5. Quant à Prust, il se plaît dans son rôle de grand frère.

Le système de jeu du Canadien limite les tirs au but de l'adversaire et ses chances de marquer. Le Canadien a d'ailleurs limité les Sabres de Buffalo à un seul tir lors de la première période.

Pour Carey Price, qui a signé les trois victoires des siens, cela devient un couteau à deux tranchants. Il sait très bien que ses coéquipiers ne peuvent pas friser ainsi la perfection à tous les engagements. Mais ce n'est pas facile pour un gardien d'exceller lorsqu'il passe de longs moments sans toucher à la rondelle.

À ce niveau, on veut souligner la force de concentration de Price, un élément qui faisait défaut dans son jeu à ses débuts dans la LNH. Cette concentration lui permet de suivre la rondelle comme un félin, ce qui a pour effet de donner l'illusion de la facilité sur certains arrêts.

Évidemment qu'une équipe ne peut pas avoir du succès sans une bonne brigade défensive. Or, le Canadien se retrouve maintenant avec trois duos d'arrières équilibrés: Markov-Emelin, Diaz-Gorges et Bouillon-Subban.

Andrei Markov, le général, a régulièrement le mandat d'affronter le gros trio adverse. Le joueur le plus utilisé de l'équipe, il donne un bon tempo avec son calme avec la rondelle. Quant à Emelin, en raison du port de la grille, sa vision avec la rondelle n'est pas optimale. Mais ses 35 mises en échec lui valent le premier rang de la LNH.

Diaz est le meilleur manieur sur son duo. Il excelle en harponnage et il est conscient de son jeu de position pour compenser un coup de patin moyen. Son compagnon Gorges est le roi des tirs bloqués de la LNH avec une récolte de 17 cette semaine pour un cumulatif de 29.

Finalement, si Subban se sert de sa vitesse et son énergie pour effectuer des sorties de zone, on remarque qu'il peut à l'occasion se faire prendre hors position. Son compagnon Bouillon est toutefois un maître du positionnement.