Comme tout le monde, Josh Gorges s'est levé dimanche avec une bonne nouvelle qui l'attendait sur son téléphone portable. Il pourra retourner au travail dès cette semaine.

«On vient de traverser de longs mois et ça fait du bien de se lever ce matin en sachant qu'il y a enfin une entente de principe», a confié le défenseur du Canadien.

«Je ne sais pas exactement ce que nous avons gagné par rapport à la situation qui prévalait auparavant. La structure du régime de retraite, semble-t-il, est un gain pour nous, mais je ne suis pas encore sûr à 100%.»

Une conférence téléphonique devait permettre dimanche d'expliquer aux joueurs les détails de l'entente à laquelle sont arrivées la LNH et l'Association des joueurs. Les gains nets auront peut-être été rares, mais Donald Fehr et l'Association des joueurs auront quand même fait bouger la ligue sur certaines positions auxquelles elle tenait mordicus. On pense entre autres à la durée des ententes et à la fluctuation annuelle des salaires à l'intérieur d'un même contrat.

Un lien de confiance brisé

L'un des chevaux de bataille de la ligue était la durée de la convention collective. Au final, Gary Bettman aura obtenu les 10 années qu'il visait, avec une clause échappatoire dont pourront se prévaloir la ligue et les joueurs après huit ans.

Sur cet aspect, Gorges a choisi de voir le verre à moitié plein.

«Je suis heureux de savoir que nous n'aurons pas à revivre cela dans cinq ou six ans, a confié l'arrière de 27 ans. Car, on sait désormais que lorsque la convention collective viendra à échéance, la ligue voudra nous mettre en lock-out. Ça ne sert à rien de se retrouver dans pareille situation dans quelques années.»

Même si les joueurs seront heureux de rentrer au bercail, les séquelles du conflit risquent de se faire ressentir durant un certain temps.

«On ne se le cachera pas, il y a un lien de confiance qui s'est brisé, mentionne Gorges. Ce n'est pas tant dans les concessions faites de part et d'autre durant la négociation, que dans la façon dont on a été traité.

«Tout ce discours d'offres finales, d'offres à prendre ou à laisser, suivies d'un silence radio de deux ou trois semaines... Comment étions-nous supposés négocier dans ces conditions-là?»

Reste maintenant à voir à quel point le lien de confiance entre la ligue et ses partisans a été éprouvé par le lock-out.

«Les fans ont raison d'être mécontents, a soutenu Gorges. Les employés du Centre Bell ont perdu, les commerçants du centre-ville ont perdu... Heureusement qu'au Canada, et particulièrement à Montréal, la loyauté des fans est plus solide qu'ailleurs.

«Mais il va falloir que les joueurs, la ligue et Gary Bettman trouvent des façons de regagner l'appui des amateurs.»

L'ailier Colby Armstrong, qui pourra finalement quitter la ECHL pour disputer son premier match avec le Canadien, s'est empressé de saluer la patience des amateurs sur Twitter.

«Merci aux amateurs de s'être accroché, écrit Armstrong. Ce sont des moments excitants pour vous tous. Le meilleur sport au monde est de retour.»

Armstrong n'a pas été le seul joueur du Canadien à utiliser Twitter pour exprimer sa joie.

«Je n'ai pas été aussi excité depuis longtemps, a signalé Lars Eller, qui évolue présentement en Finlande. J'ai hâte d'être sur la glace du Centre Bell.»

Max Pacioretty, pour sa part, a parlé d'une belle journée et d'un beau début d'année sur son compte Twitter.

Les joueurs se préparent

La bonne nouvelle à peine tombée, plusieurs joueurs ont fait leurs valises pour aller rejoindre - enfin! - les membres de leur équipe.

C'était le cas de Pierre-Alexandre Parenteau. Embauché cet été par l'Avalanche du Colorado, l'attaquant de 29 ans aura maintenant l'occasion d'aller jouer de vrais matchs avec sa nouvelle équipe.

«J'ai déjà mon billet d'avion pour Denver et je me prépare à partir [mardi matin], a-t-il expliqué en entrevue téléphonique. Tous les joueurs veulent aller retrouver leur équipe le plus vite possible. On a hâte.»

Selon le nouvel attaquant, les joueurs vont se présenter aux camps d'entraînement en pleine forme.

«Même si ça fait longtemps qu'on n'a pas joué ensemble, le calibre de jeu va être bon, ce ne sera pas un problème, a-t-il affirmé. Je ne suis pas du tout inquiet avec ça.»

- Avec Richard Labbé