Si Dustin Brown des Kings se levait dans le vestiaire pour livrer un discours des plus enflammés mercredi soir, avant le premier match de la finale de la coupe Stanley, ses coéquipiers ne sauraient pas comment réagir.

«Ce n'est pas son genre, a dit le défenseur Matt Greene. Nous n'avons pas beaucoup de gars comme ça, mais il sait comment être un meneur. Il prêche par l'exemple.»

La performance du capitaine Brown dans les présentes séries a montré aux Kings qu'ils peuvent prétendre aux plus grands honneurs. Sa production en attaque et le facteur robustesse qu'il amène sont une révélation pour cette équipe s'étant glissée dans les séries comme club de huitième place.

Brown se distingue depuis le début des séries, mais il se démarque en fait depuis que son nom a circulé dans des rumeurs d'échange près de la date limite des transactions, en saison régulière.

«Oui ça vous dérange, mais j'ai essayé de me concentrer seulement sur ce que je peux contrôler, a dit Brown, troisième pointeur des séries avec 16 points, dont sept buts, en 14 matches. Je voulais que l'équipe se rende en séries, parce que je me suis dit que nous pourrions aller loin en jouant en équipe.»

Certains ont décrit son style de jeu comme salaud, mais ses coéquipiers font valoir qu'il est exceptionnel pour rester dans les limites de ce qui est permis.

Brown a commencé les séries en lion avec quatre buts en trois matches, aidant son club à éliminer Vancouver en cinq matches. Et même s'il n'a jamais récolté plus de 60 points en saison régulière dans la LNH, il a gardé un excellent rythme même si les défenseurs lui donnaient moins de marge de manoeuvre au fil des matches.

Brown affiche aussi son leadership au-delà de la patinoire. Quand l'équipe joue à l'étranger il est le cochambreur du défenseur de 22 ans Drew Doughty, jouant un peu le rôle de son grand frère.

C'est un rôle qui semble bien convenir à Brown, qui n'a tout de même que 27 ans. Lui et sa femme Nicole ont déjà trois garçons et sont bien installés à Los Angeles.

Brown passe parfois du temps près d'Ithaca dans l'état de New York, où il a grandi et où il a fait ses débuts dans le hockey, pour ensuite disputer son hockey junior avec le Storm de Guelph, dans la Ligue de l'Ontario.

Les Kings ont choisi Brown au premier tour en 2003 et l'ont fait graduer sans tarder, mais ce n'est qu'en 2005 qu'il a vraiment fait sa place avec le grand club. Il a reçu une longue prolongation de contrat en 2007 puis est devenu le capitaine en octobre 2008, un mois avant son 24e anniversaire.

Une bague de la coupe Stanley lui donnerait toute une distinction parmi les capitaines dans l'histoire des Kings, un groupe où figurent notamment Wayne Gretzky, Dave Taylor et Rob Blake.

«Il est resté le même gars depuis que je suis ici, a dit le défenseur Rob Scuderi, qui s'est joint aux Kings en 2009. Mais avec de l'expérience en séries, il en est venu à jouer un plus grand rôle pour motiver l'équipe, essayer de donner le ton, et je pense qu'il a fait de l'excellent travail à ce niveau-là.»