Il ne faut pas se leurrer: la manne d'espoirs chez les Bulldogs d'Hamilton a déjà été plus prometteuse.

Les meilleurs jeunes de l'organisation sont déjà à Montréal (Carey Price, P.K. Subban, Max Pacioretty) ou dans les rangs juniors (Brendan Gallagher, Nathan Beaulieu), sans compter Danny Kristo et Mac Bennett dans la NCAA.

Donc, très peu de sources d'emballement pour les braves qui assistaient au match du club-école du Canadien, hier soir au Centre Bell, si ce n'est le premier choix du ch en 2009, Louis Leblanc, et quelques autres Québécois qui aimeraient bien imiter David Desharnais et Frédéric St-Denis.

Leblanc fait sa niche tranquillement. Il dit ne plus ressentir de douleur à l'épaule, il est donc parfaitement remis de l'intervention chirurgicale qui lui a coûté un camp d'entraînement.

Il affiche un rendement de 7 points en 11 matchs, grâce entre autres à une performance de trois points à son premier match à vie dans la Ligue américaine.

Leblanc, 20 ans, entamait hier un deuxième match avec Alexander Avtsin et Philip DeSimone, le copain de Pacioretty qui a obtenu un contrat après un camp d'entraînement fructueux.

«C'est très différent dans la Ligue américaine, les gars ont des enfants, je n'avais jamais vu ça...», dit-il avec un petit sourire.

Leblanc semble aussi résigné à sa nouvelle position, l'aile droite.

«Ça ne me dérange pas vraiment, mentionne-t-il. J'ai joué à cette position au Championnat mondial junior. Recevoir une passe de qualité en pleine vitesse quand on joue avec un centre de premier plan a ses avantages aussi.»

L'entraîneur-chef Clément Jodoin aime le sérieux du jeune homme. «Ce que j'adore du jeune homme, c'est qu'il a un plan. Et quand on a un plan, on peut progresser. Nous le traitons comme les autres. Nous lui avons dit qu'il aurait à mériter son statut particulier s'il en voulait un.»

Fortier enfin en santé

Louis Leblanc n'est peut-être pas le Québécois le plus proche de Montréal advenant un rappel d'urgence.

Enfin remis de ses multiples blessures à l'épaule, Olivier Fortier peut enfin laisser exprimer son talent. Ce choix de troisième ronde du Canadien en 2007 était un espoir prisé à son année d'admissibilité.

Mais on a tendance à oublier les jeunes athlètes qui passent plus de temps à l'infirmerie que sur la glace. Fortier est en santé et il retrouve cette année à Hamilton Clément Jodoin, l'entraîneur qui avait fait de lui le capitaine de l'Océanic de Rimouski.

«Son arrivée est un beau cadeau, dit-il. J'ai un entraîneur qui a confiance en moi et qui m'apprécie. J'en profite au maximum. Je joue sur le premier trio depuis mon retour au jeu, en première vague de supériorité numérique, en infériorité numérique et même à trois contre cinq. Et c'est un privilège de jouer pour lui.»

Fortier a quatre points, dont trois buts, en 11 matchs. Il avait obtenu neuf buts en 68 matchs l'an dernier.

«Quand on rate les camps d'entraînement, les gens ont tendance à nous oublier. Mais s'ils venaient me voir régulièrement, ils constateraient que ma carrière va bien en ce moment, je joue plus de 20 minutes par match.»

Jodoin aime l'engagement du jeune homme de 22 ans. «Il a toujours été un excellent patineur. S'il peut demeurer en santé, on va voir un nouveau Olivier.»