Ce n'est certes pas le moment de paniquer, mais ce n'est certes pas de cette façon que le Canadien souhaitait commencer sa saison non plus.

Avec une seule victoire en quatre sorties, incluant une défaite en fusillade de 6-5 au Centre Bell, samedi soir contre l'Avalanche du Colorado, le Canadien affiche un peu le même air qu'il y a un an, le visage d'un club imprévisible, capable du meilleur comme du pire.

C'est exactement ce club que l'on a retrouvé samedi soir. Brillant un instant, un peu nul la minute suivante. Dans le vestiaire au terme du match, le capitaine Brian Gionta a tout résumé d'une seule phrase: «Il faut savoir jouer pendant 60 minutes.»

On cite Gionta, mais on aurait pu citer aussi messieurs Price, Pacioretty et Desharnais, ainsi que l'entraîneur Jacques Martin, qui ont tous insisté sur l'importance des 60 minutes. C'est clair, les membres de cette équipe sont conscients du problème, eux qui ont laissé l'Avalanche créer l'égalité à moins de cinq minutes de la fin samedi soir. Conscients du problème, donc... mais sauront-ils le régler? C'est la question.

Un autre vilain défaut réside dans cette propension au spectacle, à vouloir tout faire tout seul. D'ailleurs, Jacques Martin a semblé pointer PK Subban du doigt samedi soir, en affirmant que les jeux individualistes ne mènent à rien. Il a aussi ajouté ceci: «On gagne en équipe et on perd en équipe, mais il ne faut jamais oublier que c'est l'équipe qui doit passer en premier.»

L'entraîneur a semblé un peu plus tendre envers Carey Price, tout à fait ordinaire samedi soir, sans doute parce qu'il sait que les succès du Canadien passent directement par les performances du gardien vedette.

«Il a démontré de la maturité en acceptant le blâme comme ça, a expliqué Martin. Que ce soit trois mauvais buts ou non, Carey sait que ce n'était pas son meilleur match... Il est jeune encore, il va apprendre avec ça, et on sait qu'il va être meilleur la prochaine fois.»

Avec trois matchs à l'horaire cette semaine, Price devra être meilleur en effet... mais plusieurs de ses coéquipiers devront être meilleurs aussi. Ça commence demain soir, avec la visite des Sabres de Buffalo au Centre Bell. Le Canadien mettra ensuite le cap sur la ville de Pittsburgh pour y visiter les Penguins (et Sidney Crosby?) jeudi soir. La grosse semaine se termine samedi soir au Centre Bell, avec un match contre les Leafs de Toronto.

Tout ça dans l'attente de bonnes nouvelles au sujet du défenseur Andrei Markov, qui devrait se montrer sur la patinoire d'entraînement à Brossard au cours de la semaine... si tout va bien, bien entendu.

En attendant, le Canadien en est réduit à chercher des réponses à ce début de saison ordinaire.

«Les réponses appartiennent aux joueurs, a affirmé Max Pacioretty après le match de samedi soir. Ça revient à notre jeu pendant 60 minutes, à notre jeu dans les situations à cinq contre cinq. Il faut savoir profiter de nos occasions.»

En effet. Ce n'est que le début de la saison, mais les joueurs du Canadien le savent très bien: à Montréal, il n'est jamais trop tôt pour appuyer sur le bouton de panique.