Le défenseur Chris Campoli l'a échappé belle, samedi soir, en ne subissant pas de commotion cérébrale à la suite de la mise en échec de Ryan Malone, du Lightning de Tampa Bay.

«J'ai été frappé à la tête, c'est évident, mais je me considère chanceux car ça aurait pu être bien pire», a indiqué Campoli, qui était de retour à l'entraînement avec l'équipe, lundi à Collingwood.

Voilà pour la bonne nouvelle.

La moins bonne, c'est que Brendan Shanahan et la Ligue nationale ont décidé de ne pas suspendre Malone pour son geste.

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«Je suis pour le moins surpris, a admis Campoli, qui cachait mal sa déception. Pas tant parce que c'est moi qui me suis fait frapper que parce que je croyais qu'on voulait s'attaquer au problème des coups à la tête.

«Je fais partie du comité de compétition et nos conversations allaient dans ce sens-là.»

Sur le site de la LNH, Shanahan a indiqué que le coup de Malone avait été le plus difficile à évaluer jusqu'ici par le département de la sécurité des joueurs.

«En fin de compte, nous avons jugé que Malone s'était compromis pour frapper Campoli au moment où ce dernier se tenait encore droit, a justifié le nouveau shérif de la ligue. Or, au moment du contact, la position de la tête de Campoli venait de changer de façon significative tout juste avant le coup.»

Malone se serait donc déjà engagé dans sa mise en échec lorsque Campoli s'est penché en sa direction. Une explication qui ne convainc guère à l'arrière de 27 ans.

«Je suis engagé dans une bataille à un contre un avec un adversaire et je dois rejoindre la rondelle parce que si je commets un revirement à cet endroit, notre équipe est dans le trouble, a expliqué Campoli.

«Aurait-il pu éviter ce contact? Je ne sais pas. Seul Ryan le sait.»

Des facteurs atténuants

En expliquant les motifs de sa décision, Shanahan n'a quand même pas ignoré le fait qu'il s'agissait d'un coup à la tête.

«Il y a des éléments à propos de ce coup que nous n'aimons pas - en premier lieu, le fait que la tête ait été le principal point d'impact et qu'il ne s'agissait pas d'une mise en échec appliquée avec tout le corps, a expliqué Shanahan.

«Mais ce qui a été déterminant dans notre décision est le fait que Campoli ait perdu la rondelle et se soit penché pour tenter de la récupérer. C'est ce qui a grandement, sinon entièrement, contribué à ces éléments.»

Le défenseur du Canadien a dit avoir vu la reprise sous différents angles et qu'il s'agissait selon lui d'un geste dangereux.

«C'était un coup à la tête, noir sur blanc.»

Comprendre le règlement d'abord

Les coéquipiers de Campoli sont demeurés prudents à la suite de la décision de la ligue.

«Nous sommes  dans un processus d'apprentissage et il va falloir qu'on apprenne à déterminer ce qui est un coup à la tête et ce qui n'en est pas un», a mentionné Hal Gill.

«Pour en avoir parlé avec des joueurs, on veut surtout de la constance dans les décisions, peu importe le statut du joueur, a indiqué Erik Cole. Mais c'est difficile de parler d'un manque de constance à partir d'une seule décision.»

Mathieu Darche, lui, refuse de croire que Shanahan commence déjà à subir des pressions extérieures, entre autres de son ami Steve Yzerman, après avoir commencé son règne sur les chapeaux de roues.

«Je suis sûr que des directeurs généraux l'appellent, mais selon ce que j'entends à propos de Shanahan, il n'a pas l'ambition de devenir DG lui-même et il n'est pas là pour faire plaisir à personne», soutenu Darche.

Josh Gorges, enfin, n'a pas hésité à défendre son nouveau coéquipier après la mise en échec de Malone en jetant les gants devant l'attaquant du Lightning. Un bel exemple de solidarité à l'endroit d'un joueur qui vient à peine d'arriver...

«Il porte le même chandail que moi, a répliqué Gorges. Peu importe que je le connaisse depuis deux jours ou depuis cinq ans, nous travaillons au sein de la même équipe pour atteindre le même but.

«Je ne sais pas si le geste de Malone était délibéré car ce n'est pas un joueur salaud. Mais c'est la tête qui a encaissé le choc en premier, ça c'est sûr.»