Ça se passait en 2006. Le Canadien avait remporté les deux premiers matchs de sa série face aux Hurricanes de la Caroline. À Raleigh, de surcroît.

Puis, la série s'était transportée à Montréal et les Hurricanes, galvanisés par un changement de gardien, avaient aligné quatre victoires pour éliminer le Tricolore, qui en cours de route avait perdu les services de Saku Koivu, blessé à un oeil.

Mark Recchi se souvient très bien de cette première ronde qui allait ensuite mener les Canes à la conquête de la Coupe Stanley. Et il ne s'est pas gêné pour en parler à ses coéquipiers des Bruins de Boston.

«Il faudrait que l'on gagne demain pour qu'on commence à voir des similitudes, a d'abord averti Recchi. Il nous reste encore beaucoup de chemin à accomplir!

«Mais le fait que je sois passé à travers cette expérience-là me permet d'en parler à mes coéquipiers. Je peux leur dire que ça peut être fait parce que ça a déjà été fait. Mais ça implique beaucoup de travail.

«Nous avons été très bons sur les patinoires adverses durant toute la saison et nous avons un autre gros défi devant nous.»

La série Canadien-Hurricanes en 2006 avait changé du tout au tout après l'entrée en scène du gardien Cam Ward. Les Bruins, eux, n'auront vraisemblablement pas à utiliser ce stratagème car Tim Thomas a chassé quelques démons en l'emportant à Montréal, lundi.

Mais ça ne se limite pas à un joueur ou à un changement de stratégie.

«J'ai dit aux gars que tout était une question de croire en nos moyens», a expliqué Recchi, que les Hurricanes avaient acquis des Penguins de Pittsbirgh en mars 2006.

«Il faut avoir confiance en ce qu'on a fait tout au long de la saison.»

Recchi ne demanderait pas mieux que de répéter l'exploit réalisé en 2006, surtout que le temps ne s'arrête pas pour lui. Il est le joueur le plus âgé de la LNH à 43 ans et il a déjà indiqué qu'il prendrait sa retraite si les Bruins lui permettaient de soulever une troisième Coupe Stanley en carrière.

De l'autre côté de la clôture

Avant de se faire surprendre par les Hurricanes, le Tricolore s'était fait jouer le même tour - remporter les deux premiers matchs à l'étranger avant de se faire éliminer - par les Rangers de New York, en 1996.

Cette fois-là, Recchi jouait pour le Tricolore.

«C'est vrai, j'ai été des deux côtés de la clôture, a-t-il convenu. En ce moment, on parle surtout de ce que ça va nous prendre pour revenir dans la série. Mais c'est sûr qu'on pense à ce que le Canadien peut penser.

«C'est une partie importante pour lui demain... mais elle l'est tout autant pour nous.»

En effet, même si chaque match est important, l'équipe qui remportera l'affrontement de jeudi se placera dans une position extrêmement favorable. Le Canadien adosserait les Bruins au mur en l'emportant, tandis qu'une victoire des Oursons mettrait tout le momentum de leur côté.

Et l'expérience de Recchi en Caroline prendrait alors toute sa valeur...